Des clowns ?
Me manquait plus que de causer (encore) des Bozo le
Clown du hard pour passer pour un sourd total … donc je vais prendre la
tangente, et pas trop parler de ce « Destroyer » (un de leurs plus
gros succès). En gros un skeud aussi dénué d’intérêt que la plupart de leurs
autres rondelles.
De toutes façons, Kiss n’est pas un groupe de studio
(pas des virtuoses, quoi que puissent en penser leurs fans, et çà, si t’es pas
super-technique dans le monde des hardos, logiquement t’es foutu, mais avec
Kiss rien n’est logique), c’est un groupe de scène, où, à grand renfort de
morceaux simpl(ist)es, de lasers, de fumigènes et autres effets pyrotechniques,
ils offrent un spectacle qui a plus à voir avec le cirque que la musique, mais
un spectacle qui fut et demeure très couru (leur « Alive ! » de
1975 est un sacré disque).
Un phénomène assez incompréhensible, reposant sur un
look de comics Marvel revisités glam (c’est avec ce « Destroyer » que
leurs « personnages » prendront leur apparence définitive), un culte
de la personnalité et une immodestie totale qui raviront des millions de
bouffeurs de hamburgers. Parce que la foire à la ferraille de Kiss, hors des
USA, ça reste marginal. Kiss est un concept, idiot au départ, qui avec le temps
tourne de plus en plus en leur faveur. Leurs armures et leurs kilos de fond de
teint, ça laisse moins apparaître l’outrage des ans, suffit pour ça de voir la
bobine de leurs plus ou moins contemporains qui ont traversé les seventies dans
un grand nuage de poudres blanches (n’est-ce pas Mr Keith Richards). Kiss ont
été, plus encore que les Beatles, le groupe qui a développé un merchandising
pléthorique, toutes les babioles portant leur estampille leur assurant depuis
toujours plus de revenus que leurs ventes de disques. Et maintenant, Paul
Stanley, un des deux « survivants » depuis le tout début, peut
asséner que le groupe est devenu une trademark, et pourra continuer des
décennies sans aucun de ses membres originaux … ça fout les jetons, mais dénote
d’un sens particulièrement aiguisé de la survie (et surtout des affaires) dans
le monde sauvage du rock.
« Destroyer », c’est le virage pop et
prétentieux du groupe. Qui embauchent Bob Ezrin aux manettes. Lequel Ezrin ne
s’en vante pas trop de ce skeud, qui dans l’estime populaire n’arrive pas à la
cheville d’autres de ses productions (« Berlin » de Lou Reed,
« The Wall » du Floyd, « Welcome to my nightmare » d’Alice
Cooper, …). Tiens le Coop, justement, auquel les Kiss ont piqué pas mal de
choses, surtout le rimmel, d’ailleurs. Et avec ce « Destroyer », les
Kiss font ce qu’ils peuvent (rien de renversant) et Ezrin de l’Ezrin (des
arrangements venant de la musique classique, des bruitages, des discussions,
des cordes, des pianos ou des synthés). Le manque de modestie des protagonistes
conduit à des sommets de suffisance (dans l’intro de « Detroit Rock
City », on entend démarrer une voiture de sport avec son autoradio qui
beugle « Rock’n’roll all nite » de …
Kiss, of course). Pire, Ezrin a sorti de sa manche deux kouglofs
sonores, deux ballades pourries avec synthés, cordes et tout le tintouin, dont
une (« Beth ») est devenue un des gros classiques de Simmons & Co
… Comprenne qui pourra …
On a vite fait le tour des choses à sauver (un
méchant morceau sans trop d’esbroufe, « Shout it out loud », et c’est
tout pour moi) sur cette chose qui annonce les funestes Foreigner, Bon Jovi, et
consorts…
Des mêmes sur ce blog :
Bon, ils ont fait quelques bons titres quand même par ci par là, dans un style hard pas trop hard, mais c'est vrai que la ballade, oh la la, elle fait franchement pitié !
RépondreSupprimerDe toute façon, les fans de KISS aujourd'hui, c'est un peu comme les fans de Mylène Farmer, non ?;) (tiens à ce propos, Red, je la vois affichée dans les métro de Paris, toute blanche, comme albinos ! Bizarre son nouveau style...)
Des fans de Kiss ? Ça existe ça ?
SupprimerOn la voit dans le métro, maintenant, Mamie Farmer ? Elle est devenue underground ?
SupprimerOh la la, les fans de Kiss, c'est pas près de se perdre. Ils avaient eu des soucis avec leur fan-club au début ... ça s'appelait, et ça s'appelle toujours la Kiss Army, on leur reprochait le double s, et on les traitait de groupuscule nazi ... alors qu'ils étaient juste serial buveurs et niqueurs comme tous les groupes américains des 70's ...
La chanson Beth ferait un bon générique de fin, pour une production Disney, avec le gamin qui retrouve son chien vivant (le kleps était pris dans un éboulement, par exemple...) tout le monde et ému, tout le monde s'embrasse, et les parents au bord de la rupture se remettent ensemble, et si on a le temps, la grande soeur arrive première de son audition de danse, ce qui n'était pas gagné parce qu'elle est cul-de-jatte... Je pourrais continuer longtemps, voyez le genre, quoi... Bon week end !
RépondreSupprimerOu alors à la fin de Top Gun, on rebaptiserait la chanson "take my breath away" ...
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