KISS - DESTROYER (1976)


Des clowns ?

Me manquait plus que de causer (encore) des Bozo le Clown du hard pour passer pour un sourd total … donc je vais prendre la tangente, et pas trop parler de ce « Destroyer » (un de leurs plus gros succès). En gros un skeud aussi dénué d’intérêt que la plupart de leurs autres rondelles.
De toutes façons, Kiss n’est pas un groupe de studio (pas des virtuoses, quoi que puissent en penser leurs fans, et çà, si t’es pas super-technique dans le monde des hardos, logiquement t’es foutu, mais avec Kiss rien n’est logique), c’est un groupe de scène, où, à grand renfort de morceaux simpl(ist)es, de lasers, de fumigènes et autres effets pyrotechniques, ils offrent un spectacle qui a plus à voir avec le cirque que la musique, mais un spectacle qui fut et demeure très couru (leur « Alive ! » de 1975 est un sacré disque).
Un phénomène assez incompréhensible, reposant sur un look de comics Marvel revisités glam (c’est avec ce « Destroyer » que leurs « personnages » prendront leur apparence définitive), un culte de la personnalité et une immodestie totale qui raviront des millions de bouffeurs de hamburgers. Parce que la foire à la ferraille de Kiss, hors des USA, ça reste marginal. Kiss est un concept, idiot au départ, qui avec le temps tourne de plus en plus en leur faveur. Leurs armures et leurs kilos de fond de teint, ça laisse moins apparaître l’outrage des ans, suffit pour ça de voir la bobine de leurs plus ou moins contemporains qui ont traversé les seventies dans un grand nuage de poudres blanches (n’est-ce pas Mr Keith Richards). Kiss ont été, plus encore que les Beatles, le groupe qui a développé un merchandising pléthorique, toutes les babioles portant leur estampille leur assurant depuis toujours plus de revenus que leurs ventes de disques. Et maintenant, Paul Stanley, un des deux « survivants » depuis le tout début, peut asséner que le groupe est devenu une trademark, et pourra continuer des décennies sans aucun de ses membres originaux … ça fout les jetons, mais dénote d’un sens particulièrement aiguisé de la survie (et surtout des affaires) dans le monde sauvage du rock.
« Destroyer », c’est le virage pop et prétentieux du groupe. Qui embauchent Bob Ezrin aux manettes. Lequel Ezrin ne s’en vante pas trop de ce skeud, qui dans l’estime populaire n’arrive pas à la cheville d’autres de ses productions (« Berlin » de Lou Reed, « The Wall » du Floyd, « Welcome to my nightmare » d’Alice Cooper, …). Tiens le Coop, justement, auquel les Kiss ont piqué pas mal de choses, surtout le rimmel, d’ailleurs. Et avec ce « Destroyer », les Kiss font ce qu’ils peuvent (rien de renversant) et Ezrin de l’Ezrin (des arrangements venant de la musique classique, des bruitages, des discussions, des cordes, des pianos ou des synthés). Le manque de modestie des protagonistes conduit à des sommets de suffisance (dans l’intro de « Detroit Rock City », on entend démarrer une voiture de sport avec son autoradio qui beugle « Rock’n’roll all nite » de …  Kiss, of course). Pire, Ezrin a sorti de sa manche deux kouglofs sonores, deux ballades pourries avec synthés, cordes et tout le tintouin, dont une (« Beth ») est devenue un des gros classiques de Simmons & Co … Comprenne qui pourra …
On a vite fait le tour des choses à sauver (un méchant morceau sans trop d’esbroufe, « Shout it out loud », et c’est tout pour moi) sur cette chose qui annonce les funestes Foreigner, Bon Jovi, et consorts…

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5 commentaires:

  1. Bon, ils ont fait quelques bons titres quand même par ci par là, dans un style hard pas trop hard, mais c'est vrai que la ballade, oh la la, elle fait franchement pitié !
    De toute façon, les fans de KISS aujourd'hui, c'est un peu comme les fans de Mylène Farmer, non ?;) (tiens à ce propos, Red, je la vois affichée dans les métro de Paris, toute blanche, comme albinos ! Bizarre son nouveau style...)

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    1. Des fans de Kiss ? Ça existe ça ?

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    2. On la voit dans le métro, maintenant, Mamie Farmer ? Elle est devenue underground ?

      Oh la la, les fans de Kiss, c'est pas près de se perdre. Ils avaient eu des soucis avec leur fan-club au début ... ça s'appelait, et ça s'appelle toujours la Kiss Army, on leur reprochait le double s, et on les traitait de groupuscule nazi ... alors qu'ils étaient juste serial buveurs et niqueurs comme tous les groupes américains des 70's ...

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  2. La chanson Beth ferait un bon générique de fin, pour une production Disney, avec le gamin qui retrouve son chien vivant (le kleps était pris dans un éboulement, par exemple...) tout le monde et ému, tout le monde s'embrasse, et les parents au bord de la rupture se remettent ensemble, et si on a le temps, la grande soeur arrive première de son audition de danse, ce qui n'était pas gagné parce qu'elle est cul-de-jatte... Je pourrais continuer longtemps, voyez le genre, quoi... Bon week end !

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    1. Ou alors à la fin de Top Gun, on rebaptiserait la chanson "take my breath away" ...

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