... On the edge of hard ...
The Darkness, c’est l’histoire de quatre fans de
hard un peu bourrins qui ramassent le jackpot … contre toute attente, et
peut-être surtout la leur …
A la base du groupe, deux frangins. The Darkness,
c’est la chose de Justin et Dan Hawkins, originaire du Suffolk (cambrousse au
Nord-Est de Londres), deux guitaristes dont un chante lead (Justin), et qui s’entoureront
au gré d’une carrière en pointillés de comparses occasionnels à la rythmique.
Ils commencent à monter leur affaire au début des années zéro, alors que tous
les compteurs et courants musicaux ont été remis à zéro. Les nouveaux héros,
sauveurs, revivalistes, … du rock se comptent sur les doigts de la main de
Django Reinhart, et officient dans des groupes qui commencent par The (Strokes,
Libertines, White Stripes et leurs suiveurs, imitateurs et disciples). Les
Hawkins seront donc The Darkness.The Darkness, plein d'Awards pour eux ...
Et vont œuvrer dans un genre lui aussi sinistré où
ne subsistent que quelques vieilles idoles, pas toujours au mieux de leur forme.
Avec un coup d’avance (enfin, quelques mois) sur Airbourne, ils vont se lancer
dans un hard rock à la AC/DC. Intention louable, mais éminemment casse-gueule.
Autant la machine de guerre des Young Brothers semble jouer un truc tout simple
et tout con, autant c’est compliqué à reproduire. Pour pas être accusés de pâle
copie, The Darkness s’en va brouter également dans des pâturages autrefois
visités par Thin Lizzy (dont ils se disent grands fans, mais j’en vois pas trop
l’influence), Aerosmith (la concision), Van Halen (le côté exubérance mélodique),
ou à l’inverse Black Sabbath (la lenteur plombée) … Bon, ils peuvent citer qui
ils veulent, les Darkness font juste ce qu’ils peuvent …
Leur succès sera pourtant considérable (surtout chez
eux en Angleterre, un peu moins ailleurs). J’ai la méchanceté de penser que
sans le soutien d’une vénérable maison de disques qui a de gros moyens
(Atlantic, la même qui distribue dans une grande partie du monde … AC/DC), le
succès des Darkness aurait été moindre. Au passage, une petite remarque.
« Permission to land » est doté (enfin, si on veut) d’une des
pochettes les plus vulgos du rock (copié-collé de celle de « The pros and
cons of hitch-hiking » de Roger Waters après son départ-éviction de Pink
Floyd). Pas sûr que du temps du brave Ahmet Ertegün ce genre de mauvais goût ne
serait pas resté dans les archives du graphiste …
Le morceau « de bravoure » (enfin, celui
qui a cartonné sur les radios) de The Darkness c’est « I believe in a
thing called love », qui deviendra la locomotive (poussive pour moi) du
disque. Rien compris à ce titre que je qualifierai au mieux de très quelconque,
mais bon, les goûts et les couleurs du hardos de base du début du siècle, c’est
pas un truc que je maîtrise vraiment … A tout prendre, je préfère nettement
l’introductif « Black shuck » qui recycle dans son début tous les
plans de AC/DC, le dénommé Justin Hawkins réussissant un improbable mix vocal
entre Bon Scott et le Brian à casquette qui lui a succédé … Sauf que le Justin
sombre souvent dans l’énervant piaillement aigu de tous les machos à voix de
castrat du genre, n’est pas Robert Plant qui veut. Et tant qu’à parler de
clichés machos, The Darkness s’y vautre dans des choses aussi élégantes (?) que
« Get your hands off my woman (motherfucker) ».Justin Hawkins
Dans leur hard-rock qui se veut « classique »,
il manque quand même du solo de guitare, les deux frangins se contentant
d’épaissir le son par des synthés au lieu des sarabandes de notes qu’on est en
droit d’attendre au cœur des titres. Ces synthés (bon point, ils sont pas
envahissants) prennent malgré tout le dessus lorsque le groupe s’essaye à la
ballade musclée (« Love is only a feeling », le début de « Holding
my own ») elles aussi pas franchement convaincantes. Perso, le titre que
je trouve le plus réussi, c’est le hard mélodique de « Growing on
me », entraînant et décontracté comme le Van Halen de la période David Lee
Roth …
The Darkness ont eu la chance d’être au bon endroit
au bon moment. Ça suffit pour réaliser un bon score commercial. Par contre, les
amateurs du genre qui avaient mis quelques billes sur leur nom ont dû
déchanter, le groupe a connu une existence erratique encombrée de come-backs qui
n’ont même pas réussi à convaincre le noyau dur des fans de la première heure …
Faut dire que tous les anciens dont ils s’inspiraient, sans être pour autant géniaux à cette époque-là, assuraient quand même davantage …
Le troisième clip, c'est pour de vrai, ou des chutes inédites de Spinal Tap ?!!
RépondreSupprimerJe l'avais pas regardé le clip, avoir écouté le morceau me suffisait... c'est vrai que niveau clichés comiques (et involontaires je suppose), c'est pas mal ... Il sont moins cons qu'à Spinal Tap (enfin dans le clip, pour la reste c'est pas sûr du tout), le sarcophage du bassiste reste pas coincé, il s'ouvre ...
SupprimerD'un autre côté, spinal tap, ça marche avec quasiment tous les groupes de hard-metal-etc ...