La chance aux chansons
Ils passaient à la télé et à
la radio quand ils n’étaient que deux gamins chantant, au début des années 50 …
bien avant les déhanchements d’Elvis le Pelvis. Et donc, comme ils se
plaisaient à le faire remarquer lors de leur fabuleux « Reunion
concert » de 1983, le rock’n’roll, ouais, c’est bien joli, mais eux ils
étaient déjà là avant …
Même si leurs premiers succès
ne datent réellement que de la fin des années 50, et même si tout n’a vraiment
commencé qu’avec « Bye bye love » en 1957. Un titre comme une marque
de fabrique, un thème gentillet, une mélodie immédiatement mémorisable, et Don
et Phil Everly qui chantent… d’une façon unique, instantanément reconnaissable.
Toujours à l’unisson, et pas seulement sur les refrains, sur tout le titre …
Pas une nouveauté, des duos, voire des groupes chantant, la country music (et
son public) en était particulièrement friande, de toutes ces voix de tête à
fort accent campagnard et redneck vocalisant de concert.
Everly Bros fin 50's |
Les Everly eux ont une diction
parfaite et délaisseront très vite la stricte country de leurs débuts pour
s’orienter vers une variété haut de gamme. Leur synchronisme vocal parfait, à
une époque ou le re-recording n’existait pas et encore moins Auto-Tune,
l’évidence des mélodies et les arrangements somme toute très grand-public, très
centristes des morceaux, vont les installer pendant presque dix ans au sommet
des hit-parades américains.
Comme beaucoup à cette
époque-là, ils pourront s’appuyer sur les morceaux clés en main fournis par un
jeune couple d’auteurs-compositeurs Felice et Boudleaux Bryant, qui leur
écriront l’essentiel de leurs créations. Et comme tout le monde, les Everly
Brothers constelleront leur répertoire de reprises choisies de Little Richard,
Buddy Holly, Roy Orbison, … Ils reprendront même le « Je
t’appartiens » de Gilbert Bécaud (oui oui, on parle bien du même, du type en costard noir et Adidas blanches
( ! ) des shows de Maritie et Gilbert Carpentier) qui adapté en « Let
it be me » sera un de leurs plus gros succès. Les Everly ne se
cantonneront jamais aux romances adolescentes pour lesquelles ils étaient à peu
près sans équivalents, ils n’auront pas peur, à l’inverse de stars centristes
reconnues (Sinatra, Warwick, …), de se frotter à du rockabilly (« Wake up
Little Suzie »), voire du rock’n’roll tout ce qu’il y a de plus roots
(« Bird dog », « Claudette », « Lucille », …).
Everly Bros - Reunion Concert Septembre 1983 |
Le premier des deux Cds de
cette compilation (50 titres en tout) est le meilleur. De 1957 à 1961, les
Everly Brothers ont aligné avec une régularité de métronome des titres
colossaux, de la lente ballade countrysante « Maybe tomorrow » à
l’angélique « Take a message to Mary », en passant par la très pop
« Cathy’s clown » (devenue « Le p’tit clown de ton cœur »
une fois reprise par Hallyday), l’himalayenne « Walk right back » qui
n’a rien à envier aux productions Motown ou Spector, la pièce montée baroque
« Temptation ». Mention particulière à « All I have to do is
dream », tout simplement une des plus belles chansons du monde …
Le second Cd, jusqu’aux
disputes qui entraîneront la « séparation » des deux frangins au
milieu des seventies, est un ton en
dessous. Même s’il débute par « Crying in the rain », qui donne
vraiment envie de chialer tellement c’est beau, et qu’il pleuve ou pas …
Insensiblement et insidieusement, la qualité intrinsèque des titres décline, au
profit d’arrangements de plus en plus fignolés et tarabiscotés, qui voit les
Everly se livrer à des choses vocalement ahurissantes et insensées. Laissant de
côté les mélodies simples et chansons évidentes. Le succès s’en ressentira, peu
de titres iront tutoyer le haut des charts, et l’enlevée « The price of
love » sera en 1965 leur dernier grand hit.
Les dernières années du duo
paraissent quelque peu désuètes, qui les voit s’entêter sur la recette qui a
fait leur fortune, avec des orchestrations de plus en plus sirupeuses. Cette compilation
se conclut par « On the wings of a nightingale » de leur excellent album
de come-back « EB 84 ». Ce
titre est signé d’un de leurs illustres fans, Paul McCartney, c’est un de ses
meilleurs morceaux à lui des quarante dernières années, et servi par les voix
intactes des frangins, ça le fait …
Ce qui amène à dire quelques
mots sur l’influence que Don et Phil Everly ont eu sur le milieu musical. Assez
impressionnante, il faut bien dire. Des gens comme les Beatles ou les Beach
Boys ont commencé à répéter leurs propres harmonies vocales en prenant comme
modèle les Everly, Simon et Garfunkel en particulier leur doivent absolument
tout, et d’une façon générale tous les duos chantants se sont inspirés de leur
travail (Sonny & Cher, Carpenters, Righteous Brothers, Starsky & Hutch,
Stone et Charden, …).
A noter que leur live de
« reformation » (« Reunion concert ») est un colossal tour
de chant, certaines de leurs chansons se voyant transcendées par le live (et
aussi un super backing band) …
Enfin rayon people, Erin
Everly, fille de Don Everly et groupie notoire du L.A. des années 80, a été
l’espace de quelques jours ( ! ) mariée à l’intergalactique crétin Axl
Rose …
Des mêmes sur ce blog :
EB 84
Jamais écouté ces Everly...Comme quoi Simon et Garfunkel n'ont rien inventé.Starsky et Hutch non plus d'ailleurs..
RépondreSupprimerPour Axl Rose, j'ai lu qu'il avait héliporté 2 éléphants dans leur baraque, qu'ils n'ont jamais habité...va savoir pourquoi.!
Le pauvre Axl, il a toujours été totalement à l'ouest ... il a pas encore compris que dans leguns'n'roses des 80's, il était pas tout seul ... un sale con dans la vraie vie aussi apparemment ...
RépondreSupprimersinon les everly je recommande ...