Les premiers Maîtres ...
Des érudits font remonter l’origine du rap aux Last Poets
dans les années 70, voire aux talking blues du début du siècle dernier. Bon, on
va pas pinailler, c’est pas Wikipedia ici. Pour moi, c’est à New York au tout
début des années 80 que tout a commencé et que s’est révélée au monde entier
cette nouvelle forme d’expression musicale.
Culture de la rue, associant graphistes, danseurs,
producteurs, musiciens et chanteurs, le rap, tel qu’on le connaît aujourd’hui
vient de là. Et ses premières stars furent Flash, Melle Mel et les Furious
Five. Avec trois de bouts de ficelle (un radiocassette, le sens de la rime et
du rythme), toute une génération de laissés-pour-compte par toutes les
chapelles et courants musicaux va prendre la parole. Le son de la misère, des
ghettos noirs, ceux décrits par Marvin Gaye dans son « Inner City
blues » va exploser à la face du monde et se répandre comme une traînée de
poudre. Le rap, c’est le blues de la fin du XXème siècle, le genre le plus
proche d’une classe sociale et de ses aspirations et préoccupations…
Tout ce qu’a développé depuis le rap est tout entier
en germe dans ce « Greatest Hits » : les samples, les boucles
rythmiques avec basses en avant, le phrasé si étonnant à l’époque (on ne disait
pas encore le flow), les revendications militantes, politiques et sociales …
Ce « Greatest Hits » est une plongée dans
le passé où l’on retrouve avec plaisir les premiers hits (« The
Message », 1er morceau de rap dans les charts US) d’un genre
musical appelé à devenir le plus populaire et le plus important de la fin du
XXème siècle, au prix cependant de contorsions, renoncements, asservissements
et avilissements lui ayant fait perdre à peu près toute sa substance
originelle.
Là, avec Grandmaster Flash et ses potes, on est dans
un truc austère, sec, tranchant, terriblement urbain, encore influencé par les
autres genres de musique noire (le funk, la soul, le blues, le disco). Le
« rap old school », tel qu’il est défini dans les manuels commence
avec ces pionniers, pour se terminer à la fin de la décennie avec l’apogée de
Public Enemy.
Compilation pour grabataires mais compilation
essentielle …