GUS VAN SANT - LAST DAYS (2005)
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MIKE NEWELL - QUATRE MARIAGES ET UN ENTERREMENT (1994)
La comédie des années 90?
C’est du
moins ce que tous les intervenants (réalisateur, scénariste, acteurs, …)
s’échinent à répéter dans les bonus du BluRay. Comme s’ils avaient pas gagné
assez de pognon avec ce film, qu’ils aient besoin de s’auto-congratuler pendant
deux heures …
Même si moi,
globalement, je suis preneur, les superlatifs dithyrambiques en moins.
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Richard Curtis & Mike Newell |
« Quatre
mariages … » est une gentille comédie. Anglaise jusqu’au bout des traînes
de mariée, faut-il préciser… Ce qui veut dire que c’est un peu plus subtil
qu’un film avec Clavier. Ou Dany Boon. Un peu plus recherché niveau humour, si
vous voyez ce que je veux dire. Maintenant, de là à mettre ce film au Panthéon
du septième art …
Le scénario
est aux abonnés absents, le film étant une succession de sketches, de
« tableaux », rythmés à l’écran par des cartons d’invitation, avec
des personnages et des gags récurrents. Derrière la caméra, le tâcheron Mike
Newell, qui hormis ce coup d’éclat accumulera une quantité impressionnante de
navets (il finira même, alors que « Quatre mariages … » l’a mis à
l’abri du besoin pour des siècles, par tourner un « Harry Potter » et
un « Prince of Persia », c’est tout dire …). Le scénariste Richard
Curtis lui par contre enquillera les (très gros) succès par la suite (les
« Bridget Jones », « Love actually », « Good morning
England », et plein d’autres). Même si les gags sont la plupart du temps
efficaces dans « Quatre mariages … », c’est pas non plus un
chef-d’œuvre d’écriture, tout y est prévisible et cousu de fil blanc.
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Le casting |
« Quatre
mariages … » est une comédie romantique, pleine de bons sentiments. Qui
essaie quelque peu minablement de faire chialer le spectateur lors de
l’enterrement, en ne rechignant devant aucune grosse ficelle du pathos bon
marché. A mon sens, ce film ne tient que par les acteurs. Et ils ont du mérite,
parce que tout a été mis en boîte en trente cinq jours, avec un petit budget.
Et une grosse partie des pépettes a servi au cachet d’Andie McDowell, seule
« star » au départ du générique, quasiment oscarisable après avoir
enchaîné une poignée de films au succès critique et public (« Sexe,
mensonge & vidéo », « Green card », « Hudson
Hawk », « The player », « Un jour sans fin »). Et pour
autant, elle n’éclabousse pas le casting de sa classe, assurant le minimum dans
le rôle de la fausse ingénue romantique souriante.
Le reste de
la distribution fait par contre feu de tout bois. Sans doute parce qu’ils ont
davantage à prouver. Hugh Grant en tête. Excellent, il va avec ce film devenir
le gendre idéal de cette fin de siècle (enfin, jusqu’à ce qu’il se fasse serrer
par les keufs de L.A. pour relation sexuelle orale avec une prostituée). Il
n’était pourtant au départ qu’un choix par défaut, considéré par beaucoup comme
un acteur « perdu » (dix ans de carrière et à peu près autant de
bides) et surtout, pas un acteur comique. La star de « Quatre mariages
… », c’est Hugh Grant. Bien mis en valeur par une ribambelle de seconds
rôles pétillants, Kristin Scott Thomas en vieille fille amoureuse transie,
Simon Callow en homo débonnaire et excentrique, son « ami » John
Hannah, et toute une galerie de personnages fugitifs à l’écran mais
parfaitement au service de la simili-intrigue … Plus une pige (dispensable à
mon sens, même si sa scène est réellement comique) du pote à Curtis ou Newell
(je sais plus) Rowan Atkinson alias Mr Bean à la télévision britannique, ici en
curé bafouilleur. Plus Tatie Elton John qui fut réquisitionné pour pousser une
paire de roucoulades dans la BO, le film pouvant être perçu (avec beaucoup d’imagination)
comme servant positivement la cause homosexuelle, sérieusement malmenée jusque
là par la décennie AIDS. Curtis ne reculant devant rien, affirme même que le
film est porteur d’espoir ( ? ) pour la communauté gay à l’opposé de « Philadelphia »
( ? )…
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Ils faillirent se marier et avoir beaucoup d'enfants ... |
Le montage de
« Quatre mariages … » une fois terminé, Newell a dû en raboter une
demi-heure, le film étant jugé bien trop long par les distributeurs (certaines
scènes coupées visibles dans les bonus étaient quand même pas mal). Il fut
choisi de sortir le film d’abord aux USA (Andie McDowell, la plus connue au
casting devant servir de locomotive). Les premiers visionnages, par les
critiques et un public test, furent plutôt mauvais. A tel point que Newell
réunit à nouveau tout son casting à Londres pour une séance photo, dont les
clichés seront le final du film (parce que toute cette fine équipe avait oublié
de montrer tout ce que devenaient les protagonistes secondaires).
Le succès
populaire fut phénoménal aux States (il a fait tomber quelques records de
recettes au box-office), avant par effet boule de neige de récolter un triomphe
en Angleterre et en Europe…
Aujourd’hui,
reste un film plaisant, qui supporte bien l’épreuve du temps, pour sourire en
famille.
BRIAN ENO - BEFORE AND AFTER SCIENCE (1977)
Les bécanes à Eno ...
Brian Eno, comme il l’a répété
pendant des siècles, c’est un non-musicien… qui a quand même sorti des
milliards de disques, que ce soit sous son nom propre ou avec plein d’autres.
Eno, c’est un cérébral, limite gourou, un type qui a élaboré des théories
tellement compliquées sur la musique que si t’as pas fait Sciences Po, l’ENA et
HEC à la suite, tu peux rien comprendre. En d’autres termes, si t’es fan de
Status Quo et que tu vois le nom d’Eno sur une pochette de disques, tu passes
ton chemin …
Ceci posé, il n’en reste pas
moins que cette grande asperge au crâne dégarni (à vingt cinq ans, en pleine
vague glam-rock, ça jette un froid, … comment ça, c’est mesquin de
flinguer sur le physique, et alors je fais ce que je veux, non mais …) a eu par
moments quelques inspirations assez étonnantes et que dans l’ensemble de son
œuvre, y’a tout de même quelques trucs pas dégueu … dont ce « Before and
after science ».
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Brian Eno, adepte du bodybuilding ? |
Un disque paru en 1977, et on
s’en doute, personne a songé à lui coller un sticker « punk music ».
Brian Eno fait tout son possible pour ne pas être à la mode, ce qui ne
l’empêchera pas d’être cité comme le gourou sonore de plein d’avant-gardistes,
allez comprendre.
Avec son nom qui fleure bon
l’aristocratie consanguine (il est né le divin enfant affublé du patronyme de –
on ne rit pas et on prend bien son souffle – Brian Peter George St. John le
Baptiste de la Salle Eno), il a commencé à se faire remarquer avec Roxy Music
(vu sa calvitie, c’était lui le plus exubérant niveau fringues dans un groupe
où personne n’essayait de passer inaperçu), bidouillant force synthés. Très
vite (à partir du second album) il a commencé à faire son Clapton (what ?
nous avons du succès ? je me casse …) et a quitté le monde du glam pour
s’acoquiner avec quelques types chelous réputés pour leurs théories musicales
absconses (pote-type de Eno, Robert Fripp, le mathématicien de la guitare
furieuse). Curieusement, les premiers disques de Eno sont assez faciles
d’accès, et perso je les trouve moins aventureux, moins « bizarres »
que ceux de Roxy auquel il a participé.
Plus gros coup de Eno dans la
seconde moitié des 70’s : la collaboration avec Bowie pour ce que l’on
appellera la trilogie berlinoise de l’ex Ziggy. En étant en studio aux côtés de
Bowie, Eno voit sa « célébrité » et sa reconnaissance faire un bond
prodigieux vers l’avant. Et ce « Before and after science » devient
de fait un disque « attendu » et écouté, disséqué. Les spécialistes
de Brian Peter George etc … affirment même qu’il fait partie de ses meilleurs,
voire que c’est sa masterpiece. C’est en tout cas dans sa discographie
personnelle la fin de sa période dite « pop », avant celle dite
« ambient ».
« Before and after
science » est aussi un disque très people. Manque juste Bowie, occupé à sortir
Iggy Pop des hôpitaux psychiatres où a pris l’habitude de séjourner l’ancien Stooge, pour le
traîner dans les studios Hansa et lui faire enregistrer des disques. Parce y’a
du beau monde (enfin, quelques relous aussi) aux crédits de « Before
… ». Dans le désordre, on y trouve Jaki Liebezeit, le métronome
tambourineur de Can, Manzanera de Roxy, Fripp pour un solo évidemment
déstructuré (sur « King’s lead hat »), les deux types aux blazes de
légionnaires romains du groupe de krautrock Cluster (Roedelius et Moebius).
Aussi quelques boulets, genre l’inénarrable Phil Collins ou le guitareux jazz
d’avant-garde Fred Frith (qui finira par échouer avec John Zorn, no comment …).
Eno se réservant les parties chantées de sa voix douce, et tout ce que la création
a pu accoucher de synthés, claviers et autres pianos.
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Brian Eno, adepte du body painting ? |
Evidemment, le résultat est
notablement différent des classiques d’Howlin’ Wolf. Malgré le casting
pléthorique, c’est une certaine forme d’économie qui prévaut dans tous les
titres qui peuvent se partager dans deux grandes familles : d’une part des
morceaux de format très pop, très mélodiques, et un peu à l’opposé des plages
plus « compliquées » aux sonorités aventureuses, expérimentales.
Assez curieusement, alors que Eno est perçu comme un type dont on s’inspire,
c’est l’influence du premier disque des Talking Heads qui apparaît parfois (dans
les schémas rythmiques, la façon d’aborder le chant), flagrant sur « No one
receiving ». D’ailleurs, Eno deviendra vite la Yoko Ono de David Byrne, avec
pour les Talking Heads le même résultat que pour les Beatles (le split).
Bon, comme moi j’suis pas un avant-gardiste,
ma préférence va largement aux belles mélodies déprimées (« Here he comes »,
« Backwater » et son clone « By this river »), même si des choses
comme le rock’n’roll pour trisomiques de « King’s lead hat », « Julie
with … » et son atmosphère la tête dans le sac au fond du puits, ou « Spider
and I » (qui permet de comprendre où les U2 – produits par Eno – sont allés
chercher les ambiances d’hymnes funèbres de certaines plages de « Joshua tree »)
valent aussi le détour.
Un disque somme toute bien accessible,
pas forcément réservé à « l’élite » …
Du même sur ce blog :
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