Y’a pourtant du lourd au casting … Deux stars
confirmées (Kevin Costner et Susan Sarandon), et une star en devenir (Tim
Robbins). Le réalisateur, par contre, faut chercher, son nom est écrit en tout
petit au verso du Dvd. Un certain Ron Shelton, dont c’est le premier film. Et
dont la spécialité se révèlera être le film « sportif », et le sport
de prédilection le base-ball.
Ron Shelton |
Oh putain le base-ball … faut vraiment être
américain profond pour s’intéresser et comprendre quelque chose à ce machin,
aux règles aussi simples qu’une notice de montage d’un meuble en kit
(pléonasme) Ikea. Autant dire que « Bull Durham » (le titre original,
du nom des Bulls, l’équipe locale de Durham, Caroline du Nord) ne cherche pas à
être apprécié ailleurs qu’aux States.
L’intrigue sportive est cousue de fil blanc.
L’équipe de Durham prend branlée sur branlée, mais possède dans ses rangs un
jeune surdoué simplet et chien fou (Calvin LaLoosh / Robbins). L’équipe recrute
un ancien joueur de haut niveau (Crash Davis / Costner) pour l’associer à sa
présumée future star, l’encadrer et la former. Les deux ne s’apprécient guère,
vont finir par devenir potes, et la litanie de défaites se transformera en
série de victoires. Parallèlement, les deux seront en concurrence pour se taper
une enseignante groupie de l’équipe (Annie Savoy / Sarandon). En
principe, le résultat se doit d’être une comédie romantique peu consommatrice
de neurones pour public familial …
Dans les faits, c’est un peu moins pire que prévu.
Derrière les grosses ficelles et grimaces de seconds rôles aussi prévisibles
que des vacances pluvieuses en Bretagne, les trois têtes d’affiche se livrent à
quelques numéros d’acteurs en roue libre (le dénommé Shelton n’est pas du genre
à imprimer son style, si tant est qu’il en ait un). On voit donc Costner faire
sa mine sérieuse de cocker triste, Sarandon écarquiller ses yeux de biche -
daurade (rayer la mention inutile) dans quelques scènes (volontairement) assez
drôles. Tim Robbins, dans son rôle de baraqué idiot s’en donne à cœur-joie, et
c’est marrant de le voir avec son brushing (on est dans les années 80, ça se
voit), ses tee-shirts Iron Maiden ou Motley Crue, massacrer à la guitare
acoustique « Try a little tenderness », ou qualifier Edith Piaf de
« putain de chanteuse mexicaine à la con ». Sans compter une
apparition en slip et porte-jaretelles et son air ébahi quand Sarandon lui cite
du William Blake (moi j’ai vu « Dead man » de Jarmusch et je sais qui
est William Blake).
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Sarandon, Robbins & Costner |
Signalons aussi que côté bruits de plumard, si dans
le film Sarandon hésite entre Costner et Robbins, dans la vraie vie, Robbins et
Sarandon se sont rencontrés sur ce film, se sont mariés et ont eu beaucoup
d’enfants (enfin, deux, semble t-il)
Enfin, la B.O. est pas mal, normal on y entend (en
plus de la crécelle Piaf) Creedence et Ike & Tina Turner …
P.S. Ce film n’a rien à voir avec « Duo à
trois », autre comédie romantique sortie en 2011.