Des guitares, toujours des guitares, rien que des guitares ...
Dans le rock énervé US des années 90, Dinosaur Jr.,
le groupe de Jay Mascis et (aux débuts) de Lou Barlow, n’a pas eu l’aura d’un
Nirvana, la noirceur d’Alice in Chains, ou le succès de Pearl Jam.
Faut dire qu’ils l’ont bien cherché aussi, avec
leurs titres tartinés jusqu’à plus faim de grosses guitares saturées, ce qui a
valu au groupe une filiation évidente avec Sonic Youth et Neil Young. Mais sans
le sens de la trouvaille sonore des premiers et sans le talent mélodique du
second.
Dinosaur Jr. livre des morceaux qui ont tendance à
tous se ressembler, basés sur des mid-tempos écroulés sous d’imposantes couches
de guitares bruyantes. Ajoutez à cela la pauvre voix traînante de Jay Mascis et
des pochettes de disques toutes plus affreuses les unes que les autres (sauf,
allez savoir pourquoi, celle de « Green mind »), et vous avez de quoi
largement rebuter le chaland moyen.
Mais parfois, la chape de plomb des six-cordes se
desserre, et la mélodie (« What else is new ») s’impose. Quelquefois
des titres quasi acoustiques (« Not the same ») contribuent aussi à
alléger l’atmosphère. Le dernier titre du disque, « Keeblin’ » est
même un folk biscornu avec guitare acoustique et sans batterie. Ajoutez à cela
une attitude sans compromission de Mascis, qui a toujours fait (et continue
encore aujourd’hui) son truc, insouciant du temps, des modes, et du succès ou
pas de ses productions, et qui risque pas de vendre un de ses morceaux pour un
fond sonore de pub Gap ou Calvin Klein. Un type bien, quoi …
Ainsi, au fil des ans, Dinosaur Jr. est devenu une
référence qui compte dans l’indie-rock. Surtout américain, le groupe restant
relativement confidentiel dans le reste du monde.
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