NICK DRAKE - FIVE LEAVES LEFT (1969)


En chute libre ...

Nick Drake n’est jamais cité parmi les morts « flamboyants » de la fin des 60’s début des 70’s (Hendrix, Morrison, Joplin, B Jones,  …). Il n’a laissé que trois disques officiels, dont ce « Five laves left » de 1969 est le premier, qui ont été totalement méconnus et ignorés par ses contemporains.
Nick Drake, c’est le sens du dénuement appliqué au folk, avec des textes d’un pessimisme absolu. Une voix techniquement quelconque et limitée, des mélodies austères et glaciales, qui ne sont que l’aspect visible du désordre intérieur de son auteur. Qui après quelques séjours en hôpital psychiatrique, finira par trouver la mort à la suite de l’absorption (accidentelle ? suicide ?) d’une surdose médicamenteuse.
Ce disque est fait de petits riens. Produit par Joe Boyd (aux manettes sur le 1er Pink Floyd), mais surtout enluminé par des arrangements somptueux de cordes de John Kirby, venues en droite ligne de la musique baroque. « Way to blue », la bien nommée « Cello song », « Thoughts of  Mary Jane », « Fruit tree » offrent un écrin magique, évanescent et vaporeux sur lesquels Drake expose les tourments de son âme… Comme l’impression de voir quelqu’un en équilibre au bord d’un précipice dans lequel il finit toujours par basculer…
Ce disque, ignoré par tous lors de sa sortie, deviendra au fil du temps une œuvre culte, et Nick Drake sera cité comme une référence majeure par des gens aussi divers que ses amis Richard et Linda Thompson, John Martyn, puis plus tard par Kate Bush, REM, Paul Weller, … Et bien sûr par tous les groupes cultivant une certaine idée de la tristesse et du spleen dans l’Angleterre de la fin des 90’s (Belle & Sebastien, Tindersticks, …)
« Five leaves left » est un Cd magique à ranger pas très loin de ceux de Syd Barrett.