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FLORENT MARCHET - RIO BARIL (2007)


Kleenex sonore

Il y avait déjà les papiers peints sonores d’Eudeline ironisant gentiment sur la misère musicale des années 90, et le terme en avait traumatisé certains, persuadés qu’ils étaient que la musique des 90’s était géniale. Grosso modo elle est très nulle, mais c’est pas le problème … Un papier peint, à moins d’être un maniaque du relooking d’intérieur, ça reste en place quelque temps, ça décore et enjolive un intérieur, ça fait un cadre dans lequel on vit plus ou moins longtemps ...

Tout ça pour en arriver à Florent Marchet, qui lui va faire tapisserie, chez moi en tout cas, et inaugurer un genre particulier de disques, ceux que l’on jette après une écoute. Non, j’exagère, je suis un type sérieux et facilement attendrissable, je l’ai écouté presque trois fois ce truc…

Florent Marchet milite aussi pour le port du jacquard sans manche ...
Qui est mauvais et sans intérêt, ce qui en soi n’est pas grave, il y en a tellement dans ce cas. Non, en plus, ce « Rio Baril » est prétentieux et ambitieux, et se liquéfie à mesure qu’on l’écoute … Il s’agit d’un album-concept narrant plusieurs épisodes de la vie d’un quidam (Marchet en l’occurrence), dans une petite ville de province (Rio Baril). Des vignettes très imagées, quasi cinématographiques, à l’image de sa jolie pochette façon cinémascope. Jusque là ça va, c’est même intéressant. Intéressant, le premier titre, un court instrumental façon B.O de western italien, l’est aussi. Le titre suivant « Rio Baril », nous présente la ville fictive, c’est un très bon morceau, très mélodique, avec des arrangements bien vus de cordes et de trompettes qui viennent souligner le refrain.

A cet instant, mes milliers de lecteurs se demandent pourquoi j’ai dit que ce disque était nul. Ben c’est simple, après deux titres, c’est comme s’il était fini. Tous les morceaux qui suivent reproduisent (en nettement moins bien) pendant trois quarts d’heure « Rio Baril » le titre. Même tempo, mêmes constructions, mêmes schémas rythmiques, mêmes arrangements aux mêmes moments de cordes et de trompettes (qui finissent à la longue par gonfler aussi grave qu’un solo de biniou de barde celte, n’est pas Love ou les Pale Fountains qui veut), même diction de Marchet entre parlé et chanté. Les textes, originaux trente secondes, genre collage dadaïste chiadé, finissent vite par ressembler à du n’importe quoi à l’emporte-pièce et lasser aussi sûrement que la musique. Et ce malgré des efforts et des effets d’écriture, certains étant dus à un certain Arnaud Cathrine. A propos de Cathrine, y’a aussi l’autre, Katerine, le très pénible Gotainer des années Sarkozy, sur deux-trois titres… Comment voulez-vous faire un bon disque s’il traîne en studio ?

Alors, Marchet avec le soutien indéfectible des Inrocks (toujours aussi ridicules et qui la preuve sont corruptibles et démontrent encore une fois qu’ils n’ont rien à voir avec le rock, emboîtant le pas de la journalistique médiocrité à Rock & Folk encensant depuis un lustre les BB Brunes), est devenu le cataplasme branchouille à la mode. Rassurez-vous, quand les bobos avant-garde l’auront oublié, on n’en entendra plus parler du tout … Et ce sera une bonne chose.


HAIRCUT ONE HUNDRED - PELICAN WEST (1982)


Le paraître et le néant ...

Des vrais rebelles, j'vous dis ...
Tout est dans l’apparence : bien coiffés, bien habillés (enfin, c’est ce qu’ils croient), bien propres sur eux. Haircut 100 accomplissent un exploit unique : sonner avec de vrais instruments aussi vide, aussi creux, aussi inexpressif que leurs collègues bardés de synthés de la vague électro-pop anglaise du début des années 80.

« Pelican West » ou quand les petits bourgeois british s’imaginaient faire de la musique, voire du rock.

Forcément, il doit bien encore se trouver quelque part des malentendants pour trouver ça bien, danser en remuant les coudes et les épaules sur « Nobody’s fool » et « Favourite shirts ». En 1982, quand cette chose est parue, le petit Nicolas et ses potes de Neuilly devaient adorer.


BOB DYLAN - CHRISTMAS IN THE HEART (2009)


Ça sent le sapin: Dylan chante Noël
Il commence à arriver à un âge (69 ans au moment des (mé)faits) où l’on commence à pardonner beaucoup de choses. Surtout que là, on parle pas du premier grabataire venu,  il s’agit de Bob Dylan. Le type qui a fait … oui, tout çà.
Et qui sortait là une potacherie imbécile (il l’a fait exprès de tout massacrer à ce point ? ça sonne pire qu’en live, et pour l’avoir vu récemment, il faudrait aussi qu’il l’arrête, son Neverending Tour …), comme seuls des gens méprisants et totalement à l’Ouest peuvent se le permettre.
Que les bénéfices de cette chose aillent à une organisation caritative ne change rien au problème.


YES - FRAGILE (1971)


 L'Effet Papillon

Un soir que j’étais à me morfondre dans mon manoir du Nord de Londres, il me prit tout à coup l’envie d’écouter « Fragile » de Yes. Sans rien changer à mes habitudes musicales, volume sonore motorheadien sur mon ampli 2X300 W, et aux premières notes, les enceintes, pourtant copieusement lestées de plomb, qui commencent à exécuter la danse de saint Guy …

Je me laissais distraire par l’observation de la croupe rebondie de ma nouvelle camériste, en train de desservir la table basse du salon, laissant vagabonder dans mon esprit de strausskhaniennes pulsions. Un détail alentour attira mon attention. Pourquoi diable, dans mon aquarium de 5000 litres, tous mes onéreux poissons japonais, flottaient-ils en surface ventre à l’air ? Noyade ? Suicide collectif ? Curieux …

Quelques minutes plus tard, un étrange cortège fit irruption dans la pièce. A la queue leu leu, se succédaient l’ensemble de ma valetaille (majordome, cuisiniers, jardiniers, femmes de chambre, valets de pied, hallebardiers, …) précédant mon épouse et ma demi-douzaine d’enfants. Les gueux avaient avec eux leur baluchon, les autres leurs valises Vuitton. J’appuyais sur « Pause », et malgré mon agacement, consentis à écouter les doléances de cet étrange cortège. Les premiers me dirent qu’ils quittaient mon service et m’abandonnaient les gages dus, ma moitié que cette fois c’en était trop et qu’elle demandait le divorce et retournait chez sa duchesse de mère, et ma progéniture m’annonça qu’ils suivaient leur génitrice … Ma foi, qu’à cela ne tienne, nul, hormis un bon conseiller financier, n’est irremplaçable en ce bas monde. Je les congédiai tous sans autre forme de procès, et repris l’écoute de mon disque de Yes …

Mais que diable se passait-il donc aujourd’hui ? Par les grandes baies vitrées donnant sur mon parc de 300 hectares, je vis ma meute de dogues allemands, habituellement destinée à dissuader les marauds de passage de venir fouler mes greens, en train de dévorer tout vif un yearling pourtant promis par tous mes palefreniers et gens d’écurie à de grands succès à Epsom ou Enghien … Or çà, c’en était trop et de plus totalement incompréhensible. Quelle mouche les piquait à tous ?

Levant les yeux de ce spectacle désolant, j’aperçus au-dessus des hautes frondaisons des chênes centenaires du parc, arriver une escadrille d’hélicoptères en formation de combat. Lorsqu’ils furent à l’aplomb de ma terrasse grande comme un terrain de polo (les gens de mon rang ne s’intéressent pas au football), toute une nuée d’hommes des troupes d’élite de notre Gracieuse Majesté, armés jusqu’aux dents se laissèrent glissèr le long de filins. Qu’était-ce que tout ce déploiement de force ? Les Sarrazins menaceraient-ils, que nos braves soldats viennent me protéger ? Ces hommes se ruèrent à travers les fenêtres, leurs armes pointées sur moi, et celui qui semblait être leur chef voulut se saisir de la télécommande de la chaîne hi-fi. Je résistai vaillamment, et devant mon acharnement, ce soudard braqua une arme de dimensions scharzeneggerienne vers l’ampli Harman Kardon à 3500 euros, et fit feu, désintégrant l’appareil …

Avant même que j’ai pu formuler une demande d’explications à cet enragé et ses sbires, ils avaient déjà tourné les talons et étaient remontés dans leurs appareils …

Bien qu’ayant du mal à distinguer le lien de cause à effet, je me promis de ne plus jamais écouter de disque de Yes …
Même de nos jours, Yes peut compter sur des fans fidèles et attentifs ...

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BIG AUDIO DYNAMITE - TIGHTEN UP, VOL. 88 (1988)


 Pas très détonants 

La suite, mais pas encore la fin, des aventures de Mick Jones et de son « collectif » B.A.D.. Après la réconciliation avec Joe Strummer qui avait donné le bon « N° 10, Upping Street », l’ex-Clash se retrouve pour ce Cd à nouveau orphelin de son ancien complice et cela s’entend.

Réunion d'anciens combattants : Big Audio Dynamite en 2011 ...Putain, ils ont morflé ...
Le « gros son » du Cd est vite lassant, et assez paradoxalement, ce sont les morceaux qui remémorent le plus les Clash (« Other 99 », « Mr. Walker said »), qui sont les moins bons. En effet, la voix et la construction des morceaux rappellent le prestigieux groupe, mais les arrangements électroniques souvent lourdingues ne passent pas. Au rayon des échecs, signalons aussi un « Applecart », qui sonne comme du Pet Shop Boys endormi, un « 2000 shoes », funky balloche à 2 euros, un pitoyable « Battle of all the saints », …

Seuls des morceaux comme « Esquerita », hommage au pionnier noir du rock’n’roll inspirateur le Little Richard réussissent la difficile synthèse entre rock’n’roll et électronique qui semblait être le but recherché du disque.

Après les deux premiers disques prometteurs, celui-ci raté et une longue maladie de Mick Jones, le chapitre B.A.D. allait être clos. Une nouvelle mouture du groupe toujours avec Jones mais d’autres musiciens allait tenter de relancer sans guère plus de succès la machine.

Un seul être vous manque …


PETER GABRIEL - PETER GABRIEL I (1977)


Faux départ

Scoop : Peter Gabriel a eu des cheveux
Premier disque solo de Peter Gabriel après son départ de Genesis, où il se sentait bridé et à l'étroit. D’entrée c’est pas très bon avec le pompeux et théâtral « Moribund the Burgmeister » qui rappelle … Genesis. Et ainsi, au fil des plages, c’est plus de la moitié du Cd qui est de la sorte, enchaînant les morceaux pompiers et grandiloquents, si bien que l’on peut se demander pourquoi quitter un groupe pour faire en solo à peu près la même chose ?

Palme du morceau foiré : « Down the Dolce Vita », sorte de hard-disco-funk genre « I was made for lovin’ you » des clowns de Kiss. Dans l’autre plateau de la balance, car Peter Gabriel n’est pas le premier venu et le temps le montrera, deux morceaux merveilleux : « Solsbury Hill » et ses sautillantes sonorités celtiques, et le très beau « Here comes the flood ».

Débuts solo en demi-teinte et pas franchement enthousiasmants.

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MAHAVISHNU ORCHESTRA - THE INNER MOUNTING FLAME (1971)



D'abord une grande aventure humaine

Avant d’être du jazz-rock, Mahavishnu Orchestra, c’est la réunion de cinq personnalités hors du commun …

John MacLaughlin en est le leader. Après une enfance difficile, il plonge très tôt dans la drogue et à la puberté devient accro au PCP (Page Centrale de Playboy), se livrant toutes les nuits sous les draps à des pratiques onanistes effrénées, expériences qui lui seront profitables lorsque plus tard il astiquera le manche de sa guitare à des vitesses jamais approchées. Un guitar hero …

Jan Hammer, citoyen de la riante République Populaire Tchèque, aura lui l’adolescence difficile de ceux grandis de l’autre côté du Rideau de Fer. Comme tous les jeunes des pays de l’Est, il se destinera d’abord à une carrière dans le cinéma porno, mais le rachitisme des ses attributs virils le feront échouer à tous les castings, dans lesquels il ne réussira qu’à gagner le peu glorieux sobriquet de « Pine d’Acarien ». Vexé et déçu, il abandonnera dès lors le hard pour se consacrer au jazz …

Billy Cobham, tout petit, rêvait d’être architecte d’avant-garde, et était passionné par tous les jeux de construction de type Lego. Il n’aura de cesse, lorsque par hasard devenu batteur, d’empiler selon des échafaudages par lui seul maîtrisés et défiant toutes les lois de l’équilibre et du bon sens, des kyrielles de doubles grosses caisses, fûts et cymbales diverses sur lesquels il cognait de façon inconsidérée …

Morituri te salutant
Comme si cela ne suffisait pas, le Mahavishnu Orchestra devait se composer de deux batteurs et Rick Laird était pressenti pour prendre place sur l’autre tabouret. Las, des hémorroïdes aussi douloureuses que chroniques lui interdirent à son grand dam la position assise, et il se résolut à opter pour la guitare basse, dont la pratique convenait mieux au soulagement de son postérieur douloureux.

Le matériel des quatre, surtout la batterie de Cobham, fort encombrante, laissait peu de place dans le combi Volkswagen du groupe, qui hésita longtemps à se doter d’un autre musicien, ceux présents envisageant tour à tour un harmoniciste et un joueur d’ukulélé. Sur un de ces coups de tête qui font s’écrire les plus belles pages de la légende du jazz-rock, ils choisirent un violoniste et Ivry Gitlis et André Rieu n’étant pas libres,c’est finalement Jerry Goodman, un brave type, qui fut retenu.

Restait pour les cinq hommes à choisir un nom de scène. Grands amateurs de cinéma en noir et blanc et de westerns, ils souhaitèrent un nom à consonance indienne. « The Sitting Bull Orchestra » fut un moment envisagé, avant que l’unanimité se fasse sur Mahavishnu Orchestra, d’après le nom d’un des Trois Lanciers du Bengale, le classique d’Henry Hathaway …

S’apercevant un peu tard qu’aucun d’entre eux ne savait chanter, ils décidèrent de se contenter de morceaux instrumentaux. Leurs tenues de scène surprirent le public, qui pourtant en ce début des années 70, en voyait de toutes les couleurs. Les musiciens du Mahavishnu Orchestra se présentaient à leurs concerts serrés dans des polos jaunes à rayures noires (ou le contraire), et se livraient  à de curieuses chorégraphies scéniques rappelant le vol des insectes. La raison est fort simple, les cinq hommes étaient fans de Maya l’Abeille, dessin animé auquel la pièce centrale de ce Cd (« The Dance of Maya ») est bien évidemment dédiée. En hommage à un autre grand musicien, le créateur de « Kind of Blue », ils adoptèrent tous la coiffure de leur idole Miles, la fameuse coupe Davis …

Tout était dès lors en place pour que la légende s’écrive …


Ben non, c'est pas les Mahavishnu Machin ... Faut pas abuser quand même ...

THE MOODY BLUES - DAYS OF FUTURE PASSED (1967)


Pour Nights in white satin ...

Qu’en serait-il advenu de ce second disque (tout le monde a oublié le premier) des Moody Blues s’il ne contenait pas le fabuleux « Nights in White Satin » ?

Vraisemblablement un de ces disques « cultes » inaudibles que quelques maniaques fans de prog-rock s’arracheraient à coup d’enchères surréalistes sur eBay.

Moody Blues 1967
Car « Days … » n’est rien d’autre dans son concept qu’une de ces sottises musicales comme en ont produit quelques uns dans les 60’s, où, sous l’effet de divers puissants psychotropes et de mégalomanie galopante, des musiciens pop se prenaient pour de grands compositeurs « classiques ». C’est écrit sur la pochette, ce disque est la collaboration du groupe et du London Festival Orchestra (?). Autour d’ambiances censées évoquer le déroulement d’une journée, il aligne pendant plus de trente minutes mélodies simplistes genre comptine enfantine enrobées de moult cordes et violons.

C’est bien connu, quand le rocker s’attaque à la « Grande Musique », le résultat est soit très moyen (« Tommy » des Who, quelques trucs du Floyd, « Boulez conducts Zappa », …), soit ridicule (Deep Purple « Concerto for group and orchestra », Joe Jackson « Will power », McCartney « Liverpool oratorio », …). Sans même parler des guignols du prog-rock, les pires de tous.

« Days of Future Passed » est un Cd à avoir. Mais juste pour écouter « Nights in White Satin » en boucle.


BJÖRK - MEDULLA (2004)



Voyage au bout de l'inuit
Björk a sans conteste été l’artiste féminine majeure des années 90 (c’était pas difficile, y’avait pas trop de concurrence), grâce à son triplé « Debut » - « Post » - « Homogenic ». Sa pop explosée, mêlée à toutes les tendances électroniques, ses étranges tenues vestimentaires bariolées, l’hyper charisme soigneusement mis en scène du personnage, ont laissé peu de gens indifférents, et tous les bobos prompts à s’enticher du dernier cataplasme branchouille se sont extasiés devant cette Kate Bush pour malentendants…
Avoir du talent est une chose, s’en servir à bon escient en est une autre. Les choix artistiques de Björk depuis la fin des années 90, montrent une artiste en perte de vitesse. Ce « Medulla » en est l’exemple.
Des morceaux a capella, un accompagnement musical très réduit (quelques boucles rythmiques, quelques lignes de synthé). Le concept est intéressant, se servir de la voix (la Castafjörd ?) comme d’un instrument de musique (voix lead, chœurs, human beat box, …), mais a déjà été entendu à longueur d’interviews de chanteurs. Et de toute façon poussé au zénith par des gens comme Liza Fraser dans les Cocteau Twins.
Alors il est certes facile de crier au génie de ce « Medulla », s’extasier de la précision des arrangements, des chants traditionnels islandais ou inuits. Mais ne subsiste rapidement qu’un sentiment de répétition tout au long du Cd et une impression que ces 45 minutes s’éternisent.

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CHUBBY CHECKER - 20 CLASSIC TRACKS (1994)



Surboum dans les maisons de retraite
Il faut être né avant 1945 pour avoir connu ça : la déferlante twist qui a envahi la France en 1961-1962, se transformant vite en vague yé-yé.
A l’origine de ce mouvement, une chanson, « The Twist » par Hank Ballard & the Midnighters aux USA. Un quasi-bide. Reprise quelques semaines plus tard par un certain  Ernest Evans sous le pseudo de Chubby Checker, elle va devenir un gigantesque succès mondial, porté par une danse du même nom.
Chubby Checker n’ira pas chercher plus loin un plan de carrière, répétant jusqu’à l’écœurement des copies conformes de son hit. En France, plus que partout dans le monde, tous s’y mettront (Hallyday, Mitchell, Rivers, …), adaptant, traduisant, reprenant note à note les morceaux de Checker.
Lequel, même s’il continue encore sa carrière de roi du twist (il a vendu des dizaines de millions d’albums), n’aura artistiquement été qu’une parenthèse dans l’histoire musicale américaine, entre les pionniers du rock’n’roll et l’invasion des Beatles.
La musique de Chubby Checker n’a plus aujourd’hui qu’un intérêt très mineur. Cette compilation n’y apporte rien de plus, desservie par un packaging sommaire, un son asthmatique et une égalisation approximative des titres. Quant aux morceaux présents, il n’est même pas sûr qu’il s’agisse des versions originales, Chubby Checker les ayant réenregistrés plusieurs fois.
Pour (vieux) nostalgiques seulement.


KATERINE - ROBOTS APRES TOUT (2005)



Louxor j'adore ... le reste beaucoup moins
Katerine s’est créé une image. Le type décalé, lunaire, bizarre, intriguant. Incontournable des talk-shows télé à l’époque de la sortie de « Robots … ». Comme Gainsbourg qui venait faire son Gainsbarre dans les années 80, ou Lucchini son numéro d’hystérique dans les années 90. Après tout, si ça a aidé Katerine à vendre des disques, tant mieux pour lui.
Mais sur un Cd justement, adieu l’image, ne reste que la musique. Et là ça coince. Car passé « Louxor j’adore », absolue tuerie pour dance-floors et un des meilleurs morceaux français de la dernière décennie, le reste est plutôt triste. Fond electro minimaliste et simpliste pour ne pas dire simplet, et quand par hasard il y a une mélodie (« Numéros »), ce n’est qu’un pompage de celle de « 69 Année Erotique » de Gainsbourg.
Les textes ne valent pas mieux. Quelques délires dadaïstes (comme Higelin ou Brigitte Fontaine) mais ici vite bâclés, deux-trois obscénités pour faire rosir les joues des petites filles … Comme si tout ce qui lui passait par la tête devait absolument devenir prétexte à une chanson. Mais faire un morceau sur Marine du FN, est-ce une bonne idée ? A moins que ce ne soit au hommage au énième degré au « Nazi Rock » … de Gainsbourg.
Alors justement, Katerine le nouveau Gainsbourg ? Y a encore du boulot. Pour le moment, ce serait plutôt le prochain Gotainer.






THE SUPREMES - MORE HITS (1965) SING HOLLAND / DOZIER / HOLLAND (1967)




Piège Supreme
Il y a quelque chose d’involontairement drôle dans cette réédition de deux 33 T des Supremes : l’un des albums s’appelle « Sing Holland – Dozier – Holland », mais les 24 morceaux du Cd sont tous signés du brelan d’auteurs magique de la Motown ; l’autre album est intitulé « More hits », mais seuls trois incontournables du girl-group (« Stop ! In the name of love », « Back in my arms again » et « You keep me hangin’ on ») se retrouvent sur l’ensemble du Cd.

Autant dire que la déception est de mise, la moindre compilation bâclée des trois filles contiendra beaucoup plus de ritournelles imparables que ce triste Cd, tant l’essentiel des morceaux présents ici est constitué des fonds de tiroir du répertoire du groupe et la stratégie commerciale de l’époque (on inonde le public de 45 T et de 33 T, à raison d’un 45 tous les deux mois et d’un 33 tous les quatre) montre ses limites aujourd’hui.

Et ce non pas que la stratégie commerciale d’aujourd’hui soit meilleure : le son de ce Cd est mauvais (à peine meilleur que le saccage sonore de « Where did our love go ? » / « I hear a symphony » paru dans la même collection). Or chacun sait que la compilation de hits est la seule bonne méthode pour aborder le répertoire des Supremes, et donc que le maigre public attiré par le seul intérêt de ce Cd (rendre disponibles des vieux 33 T disparus du catalogue) sera forcément déçu par la qualité sonore proposée.

Dommage car pour l’ensemble de leur oeuvre Diana Ross et ses complices méritaient mieux que ce Cd bâclé.

Bon, profitez de deux merveilles de titres, "Stop ! In the name of love" et de la vidéo (certes pas officielle), de "You keep me hanging on", le grand hit psychédélique des Supremes et de la Motown, où l'on découvre les talents (?) de pongiste de Diana Ross ...










YES - YESSONGS (1973)



Pour un usage unique

Triple 33 Tours (!) sorti en 1973 et retraçant la tournée mondiale effectuée en 1972, « Yessongs » prouve au moins une chose : les Yes sont capables de jouer sur scène les indigestes pièces montées de leur « répertoire ».
Insupportable en version studio, l’ « œuvre » de Yes, sommet de prétention vaniteuse, passe à peine mieux l’épreuve de la scène. Morceaux à rallonges et solos (inter)minables, il n’y a rien à sauver de ce kougloff sonore.
« Yessongs », c’est un peu comme le « Metal Machine Music » de Lou Reed, un truc à écouter une fois dans sa vie, et à oublier ensuite pour le restant de ses jours.


Des mêmes sur ce blog :



 

SMASHING PUMPKINS - ZEITGEIST (2007)



We're only in it for the money

Ainsi les Smashing Pumpkins se sont reformés. Après les gamelles retentissantes de sa carrière solo et de Zwan, Corgan a donc recultivé ses Potirons. Coup d’œil étonné sur le casting : il en manque la moitié (Iha, D’Arcy) de la formation « royale » du milieu des 90’s. Un peu comme si McCartney et Ringo reformaient les Beatles  …
Coup d’œil consterné sur le visuel, lourd d’un symbolisme à deux dollars, confirmé par des textes dans l’air de son temps (feu à volonté sur George W. et son administration ultra-libérale). Corgan se serait-il reconverti en Michael Moore heavy-metal ?
Reste la musique. Du rock indie post-grunge  à (grosses) guitares, avec tout de même quelques titres plus lents et plus intéressants vers la fin du Cd. Mais rien de bien renversant. Le genre de truc à la mode il y a quinze-vingt ans, quand les Pumpkins sortaient « Siamese dreams » ou « Mellon Collie ».
La nostalgie, camarades. Ça fait toujours vendre.
La caisse est au fond, à droite.
Malheureusement (ou heureusement), pas grand-monde est passé à la caisse... Tout le monde s'en fout aujourd'hui des Pumpkins, et c'est pas plus mal...

DAVID BOWIE - TONIGHT (1984)



Le crépuscule

Déjà « Let’s dance » l’année d’avant avait fait froncer les sourcils de ses vieux fans. Il ne s’en trouva plus un seul pour défendre « Tonight ».
Et pourtant les crédits de pochette donnent le tournis, des duos avec Iggy Pop et Tina Turner, des compos signées Pop – Williamson,  Leiber – Stoller, Brian Wilson …
Alors dans l’ordre, le duo avec la Tina est une sucrerie dont même Lionel Richie n’aurait pas voulu, le duo avec l’Iggy cache son vide derrière un énorme son de batterie. Le morceau signé Pop – Williamson (on parle là des fucking Stooges de « Raw Power » quand même) est un …reggae et un de mauvais! Le rock’n’roll de Leiber et Stoller est saboté par les arrangements à base d’ignobles batteries électroniques Simmons. Et que dire de la prétentieuse, affectée et pour tout dire abominable version de « God only knows », cette merveille de « Pet sounds » des Beach Boys qui passée à la moulinette « Tonight » devient la plus mauvaise reprise jamais faite par Bowie.
Quant aux autres titres, c’est guère mieux, avec un « Blue Jean » qui lorgnait effrontément vers le sommet des hit-parades qu’il n’a jamais atteint. Et si « Loving the Alien » a figuré  longtemps dans la set-list des concerts de Bowie , c’est dans une version radicalement différente de la lourde pièce montée de « Tonight ».
La suite de « Tonight » (le guère meilleur « Never let me down », le métal BCBG en costard-cravate de Tin Machine) contribuera à faire des années 80 les pires années artistique de Bowie.

Du même sur ce blog :
The Man Who Sold The World 
The Next Day












AFGHAN WHIGS - GENTLEMEN (1993)



Sorry ...
 
Mais j’accroche pas à ce disque … Il faut dire que les Afghan Whigs n’ont guère fait parler d’eux par ici. J’avais remarqué leur chanteur (excellent au demeurant) Greg Dulli sur la BO de « Backbeat » un biopic consacré aux débuts des Beatles, où, en compagnie de cadors de la scène indie américaine (Grohl, Mills, Moore, Pirner) il donnait des versions torrides de standards du rock’n’roll …
J’avais naturellement « essayé » un des disques du groupe, ce « Gentlemen » le premier sur la major Elektra après leurs débuts chez Sub Pop. Disque qui avait eu un assez bon succès aux States au niveau des amateurs de rock indie et de musique pour campus.
Musicalement du rock post grunge, surtout dans le mid tempo et la tension retenue, avec une pointe de lyrisme … toutes choses qui devraient intéresser les fans de Pearl Jam. Des textes qui évoquent souvent des traumas sexuels venus de l’enfance, comme chez Korn …
Je retiens « Gentlemen » le titre, très sympa avec ses guitares et sa batterie originales et inventives, la jolie ballade « I keep coming back » et c’est à peu près tout, le reste me semblant bien uniforme, bien monolithique…











ARCADE FIRE - THE SUBURBS (2010)






Les nouveaux Coldplay ?

« Funeral » qui les avait révélés est un des plus beaux disques des dix dernières années, plein de finesse et de feeling …  Mais ce « Suburbs » …
Ce gros son, cette avalanche de décibels, ces grosses guitares, ces énormes batteries, ce foisonnement d’arrangements, ces basses qui attaquent le plexus … Oyez, oyez, braves gens, voici le nouvel Arcade Fire … Un Cd de plus d’une heure (aujourd’hui, à part les gangsta-rappeurs et les siliconées r’n’b plus personne ne fait des disques aussi longs), cette irrépressible envie d’aborder une multitude de genres musicaux pour montrer qu’on peut faire, qu’on sait faire …
On trouve de tout sur « The Suburbs » … des grands morceaux épiques (« Suburban war »), du hard FM des années 80 pompé sur Pat Benatar (« Month of May ») des mélodies très Beatles (« The Suburbs »), du baroque surchargé (le malheureusement bien nommé « Rococo »), des hymnes pour stade à grosses guitares (« Empty room »), un pompage éhonté du « Heart of glass » de Blondie (« Sprawl II »), un mix entre R.E.M. et Coldplay (« Modern man »), de l’électro-pop anglaise des 80’s à la New Order (« Half light II »), un « emprunt » du riff de « Street fighting man » des Stones (« City with no children ») … tout pour ratisser large dans toutes les tranches d’âge au niveau du public …
Régine Chassagne (un peu reléguée au second plan, on entend beaucoup plus Win Butler et c’est bien dommage), dont chaque intervention filait auparavant le frisson, a sa voix qu’elle est obligée de forcer noyée dans des arrangements grandiloquents, limite pompiers … A vouloir trop donner, trop bien faire, Arcade Fire en ont juste fait trop, et on se retrouve avec un disque d’indie rock tout ce qu’il y a de plus mainstream, des choses mille fois entendues ailleurs … Un groupe qui a perdu toute sa spontanéité, un groupe pour stades … Pas sûr que ce soit ce qu’ils cherchaient, mais le résultat est là …
« The Suburbs » a été en tête du Billboard américain la semaine de sa sortie (156 000 copies vendues, chiffre colossal par les temps qui courent pour un groupe « indie », mais tout de même signé chez Universal), un buzz savamment entretenu a accompagné sa parution, les encarts publicitaires deviennent omniprésents … un bon travail promotionnel cet hiver, et Arcade Fire passeront en tête d’affiche de tous les festivals l’été prochain …
On prend les paris ?