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VAN HALEN - VAN HALEN (1978)


Un Van de fraîcheur ...

Ils en étaient où, les chevelus du hard, en pleine bourrasque punk ? Pas au mieux … un peu secoués, comme tous les notables du rock-business, par tous ces jeunes iconoclastes à cheveux courts qui n’hésitaient pas à brocarder, à jeter dans la même poubelle que les progueux, les jazz-rockeux, les Claptoneux et les Stoneux, tous les Led Zep, Sabbath, Kiss et Aerosmith …
Faut dire que pour le hard, c’était le temps qui commençait à l’être, hard … Beaucoup n’étaient plus au mieux de leur forme (Deep Purple, quelqu’un ?), et la sacro-sainte hégémonie anglo-américaine se voyait contestée par des Irlandais (Thin Lizzy), des Australiens (AC/DC), même les Teutons fourbissaient leurs armes et le « Tokyo tapes » allait placer gagnant la Panzer Division des Scorpions … Le hard, c’était une affaire de codes, de symboles. Du blues hypertrophié à grands coups de guitares Gibson – amplis Marshall, et des auras mystérieuses, ténébreuses, entretenues à grand renfort de tenues noires (Blackmore), de messes de la même couleur (le Sabb), de propos ésotérico-mystiques (Blue Oyster Cult), de cabaret décadent gore (Alice Cooper), d’heroic-fantasy corrigée à la mode Achille Zavatta (Kiss), d’accointances avec l’occulte (Jimmy Page et son manoir de Crowley), … Et puis, le hard, ça avait un côté prolo (jouer sans relâche, travailler la technique à grands renforts de solos de tout ce qui tombait sous la main, en donner au public pour son argent, plein de watts, de lights, …)
Curieusement, le hard allait se refaire la cerise là où ne l’attendait pas, dans un de ces endroits où on le croyait proscrit. Los Angeles (plus exactement sa banlieue, Pasadena), la ville du fric, de la nonchalance et du soleil rois.
Elles est pas belle la vie des Van Halen ?
Et tout ça, cette insouciance festive de beau gosse, Van Halen allait le symboliser tout en reprenant à son compte et à sa manière les fondamentaux du genre. Les trois premiers morceaux de ce disque, leur premier, sont à bien des égards exemplaires. « Runnin’ with the Devil », tout est dit dans le titre, on caresse le côté obscur de la chose musicale (allusion transparente à Robert Johnson et son pacte faustien au fameux crossroad, mais ici on sent bien que c’est pour rire). « Eruption » qui suit, la démonstration technique insensée (le fameux tapping d’Eddie Van Halen). « You really got me », la reprise des anciens (même si les Kinks, c’est pas exactement du hard, mais ils l’ont presque inventé avec ce titre). Tout est dit avec ce fabuleux (si, si) tiercé introductif. Dans lequel perce déjà tout l’aspect rigolard qui sera la marque de fabrique du Van Halen période David Lee Roth (et qu’on ne vienne pas me parler de la version « sérieuse » avec Sammy Hagard).
Van Halen, c’est une affaire de potes, deux frangins à la guitare et à la batterie, un alcoolo à la basse et le chanteur beau gosse, souvent affublé de lycra moule-burnes, ce qui aura pour effet immédiat de faire venir des légions de California girls aux concerts. Van Halen, c’est malin, surtout au niveau sonore, loin de la purée de pois de la concurrence. Le cinquième membre du groupe sera de fait Ted Templeman, le metteur en sons attitré des Doobie Bros, parangons du son West-Coast bien léché. Van Halen deviendra le Parrain du hard FM, basant tout sur la qualité mélodique nickel-chrome, et des morceaux au format radiophonique (trois minutes chrono). Les headbangers de base se grattèrent un peu la tignasse au début devant ce groupe bien loin des schémas convenus, avant de lui faire un triomphe.
Faut dire qu’il y a de quoi réjouir tous les amateurs de rock qui dépote, puisqu’on trouve également dans ce premier disque quelques sérieuses ruades comme « Don’t talkin’ » ou « On fire ». et puis, ce qui sera aussi une marque de fabrique du groupe, quelques potacheries second degré (« I’m the one » du rockabilly hard ?, « Atomic punk » !?, « Ice cream man » country à la sauce jumpbilly ?) qui ont dû hérisser les purs et durs du métal lourd. Et puis, comme on sent un peu l’influence d’Aerosmith (« Feel your love tonight »), les Van Halen ont glissé la ballade très Tyler-Perry « Jamie’s cryin’ » le truc imparable pour faire fondre les programmateurs radio FM.
Cette première salve a eu un succès considérable. Les rares hardeux qui renâclaient devant cette bourrasque de bonne humeur communicative ont de toute façon ramassé son successeur « Van Halen II », beaucoup plus « méchant » en pleine poire. Van Halen a pris son temps, mettant pendant cinq ans les USA à ses pieds à coup de tournées incessantes, avant de faire succomber le reste du monde avec « 1984 », leur plus gros succès mais aussi le début de la fin …

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1984


AEROSMITH - TOYS IN THE ATTIC (1975)


Jouets extraordinaires ...

Aujourd’hui, faut vraiment avoir du temps libre et à perdre pour écouter les derniers disques d’Aerosmith. Et pourtant, ce sont toujours les mêmes cinq types qui depuis quarante ans composent le groupe, fait rarissime et peut-être unique parmi tous les grabataires du rock… Et c’est pas faute d’avoir tout essayé pour pas devenir vieux, Tyler et Perry feraient passer Lemmy ou Keith Richards pour des prêcheurs amish, même si forcément, comme les deux Anglais, ils se sont bien calmés maintenant …
« Toys in the attic » est le troisième disque du Smith. Qui est, faute de mieux, un groupe connu aux States, pays assez à la ramasse au début des seventies question groupes de rock. Les Anglais dominent outrageusement le rock mondial à guitares. Les Américains, après la débandade des immensément populaires Creedence, en sont réduits à faire des héros et de gros vendeurs des groupes assez bas du front comme Grand Funk Railroad. Mais le music business américain fourbit ses armes dans l’ombre. A New York, le Blue Oyster Cult balance son heavy metal intello et violent. Au Sud Lynyrd Skynyrd et tout au Nord à Boston Aerosmith sont lancés comme les « Rolling Stones américains », comparaison quelque peu hâtive et flatteuse. Et ces trois groupes vendent du disque. Si le Cult et Lynyrd ont d’entrée sorti des bons disques, les deux premiers d’Aerosmith sont assez quelconques, et ne doivent leurs succès qu’à des ballades (« Dream on ») ou des boogie stoniens un peu « légers » (« Mama Kin ») qui ont grimpé dans les charts.
« Toys … » va les propulser dans la stratosphère des gens qui comptent vraiment. Les ventes se chiffreront en millions, les singles vont cartonner all around the world alors que le groupe était pratiquement inconnu hors des States. « Toys … » constitue un virage radical. Fini la comparaison avec les Stones (même si on comparera beaucoup Tyler et Perry à Jagger et Richards, Toxic Twins vs Glimmer Twins, les lippes de Tyler et Jagger, les montagnes de coke, …). Musicalement, Aerosmith n’a plus rien à voir en 75 avec les Stones. Le propos se durcit très nettement, et dès lors le Smith sera souvent rattaché au courant du hard-rock. Parce que « Toys … », en plus d’être une pièce maîtresse du Smith, est un disque rageur, violent. Les types jouent leur va-tout, n’ont rien à perdre, et vont foncer, repoussant toutes les limites que l’on croyait entrevoir chez eux.
Le Smith se met à composer des chefs-d’œuvre, et pas seulement Tyler et Perry. Hamilton et Whitford apportent aussi leur écot. Plus besoin de meubler le disque avec des classiques moultes fois célébrés, comme ils l’avaient fait précédemment avec « Walkin’ the dog » ou « Train kept-a-rollin’ ». La seule reprise de « Toys … », c’est un obscur titre rhythm’n’blues des années 50, « Big ten inch record ». Servi façon swing jazzy avec orchestre et cuivres. Très mauvais, de loin le pire titre du disque. Mais c’est ce genre de bêtise qui fait tout le charme du reste, allez on y va, on fonce, on verra bien … Parce que le reste, justement, ça déménage. Démarrage sur les chapeaux de roues avec le dragster boogie « Toys in the attic », les voix qui se répondent sur le refrain, le chorus tout en saturation de Perry. Night in the ruts, comme ils diront plus tard …
Du riff qui fissure le cérumen, il y en a … Il faudra enseigner dans les écoles que l’intro de « Walk this way » est une des sept merveilles du rock des seventies, avec son célébrissime riff killer. Le phrasé de Tyler, entre parlé et chanté a fait croire à ceux qui n’en ont jamais écouté que ça ressemblait à du rap. Même si c’est ce titre en version rap par les Run-DMC qui remettra Aerosmith sur les rails (les bons, parce que les autres, ceux qu’on s’envoie dans le pif, ils les ont jamais quittés) au milieu des années 80 quand les Bostoniens étaient devenus des has-been totalement ringardisés. Niveau riff de la mort qui tue, « Sweet emotion », l’autre gros succès du disque, il est pas mal non plus et vient remettre dans le droit chemin le titre après une intro défoncée. Tout comme celui, reptilien de « Adam’s apple », classic hard-rock 70’s …
Tyler & Perry live 1976
Et puis, en s’inspirant (attention, sans copier bêtement) de ce que fait la concurrence, le Smith peut sonner comme Alice Cooper, évident sur « No more, no more » à cause du phrasé de Tyler, proche de celui du sieur Furnier. Il peut aussi aller faire un tour sur les terres zeppeliniennes (la batterie, les intonations de Tyler) le temps d’un « Round and round ».
Aerosmith sont aussi une bande de sacrés défoncés, et l’inconvénient des drogues, c’est qu’à force d’en prendre on finit par faire des morceaux de drogués. Le très psyché mais malgré tout excellent « Uncle Salty » est là pour le rappeler.
Tout disque d’Aerosmith ne serait pas complet s’il n’y avait de la ballade épique et lyrique. Ici, elle conclut le disque, s’appelle « You see me crying », et dans le genre, le Smith n’a pas fait mieux.
Un petit mot sur la production de Jack Douglas, en parfait équilibre entre séduction chromée et vicieux bordel sonore, le cocktail malin qui ratisse un large public tout en ravissant les amateurs de sensations fortes. Cet état de grâce ne durera pas longtemps (les drogues après l’avoir exacerbée te bouffent vite la créativité), mais se poursuivra avec « Rocks », aussi bon que « Toys … » mais en version plus « jolie », plus radiophonique encore … Le reste de la saga Aerosmith incite à la prudence, quelques rares bons disques (« Pump », voire « Get a grip ») se retrouveront perdus dans un océan de mélasse qu’il vaut mieux oublier …


L7 - HUNGRY FOR STINK (1994)


Le bruit de l'odeur ...

L7 … Les Squares, les Ringardes, les Boloss … L’autodérision comme nom de baptême … Mais bon, valait mieux pas aller les chatouiller… Parce que les L7 font pas vraiment dans la dentelle, que ce soit au niveau vestimentaire, des textes, de la musique, ou dans la vie de tous les jours. De rudes soudardes, pas adeptes de la langue de bois ou de l’attitude équivoque.
Les quatre filles ont commencé à sortir des disques chez elles aux USA au début des années 90. Et comme c’était quand même assez euh … pour le moins violent, on a dit que c’était un groupe grunge. Et puis, comme elles ouvraient grand leur gueule, on a dit qu’elles faisaient partie du mouvement riot grrrl (avant que la chose soit récupérée par des folkeuses molles poilauxpatteuses). Ouais, ma foi, si on y tient … même si c’est pas aussi simple.
Par l’attitude, les L7 ont beaucoup plus à voir avec le punk. Et c’est forcément déstabilisant pour les mâles dominants de la musique. Faut dire qu’elles y sont pas allées avec le dos de la cuillère, et notamment Donita Sparks, une des guitariste-chanteuses, tête pensante ou en tout cas celle qui est la première à l’ouvrir. A son crédit ( ? )  quelques spectaculaires pétages de plombs, le plus connu consistant en un jet de son Tampax sur le public du festival de Reading qui lui suggérait avec vocabulaire approprié un strip-tease. Mais les autres ne sont pas en reste, il doit bien traîner sur Google quelques photos où elles exhibent leurs touffes pubiennes teintes en bleu, et elles avaient organisé une tombola à un concert dont le gagnant (ou la gagnante) recevait comme prix une nuit avec la batteuse Dee Plakas. Et c’était pas un bon coup (désolé) de pub, ça a vraiment fini au plumard …
Musicalement (faudrait y venir, quand même, hein …), ça casse pas des briques, pourrait-on dire en référence à un de leurs disques précédents. C’est un gros raffut pas très finaud qui ressemble à du doom préhistorique (le Sab, Blue Cheer, ce genre), du Husker Dü au ralenti, du Dinosaur Jr en encore moins mélodique … le genre de trucs qui donne pas envie de faire la danse des canards mais qui décolle bien le cérumen. Chez les L7, point de Ginger Baker, de Jimi Hendrix ou de Robert Plant, c’est martial, linéaire, les guitares sont accordées (enfin, je me demande) très bas, les solos sont faits sur deux cordes, c’est plus gueulé que chanté (surtout quand c’est Sparks). Le genre de disques qui fait fuir tous les fans de prog et de jazz-rock. Et donc que j’apprécie, autant par pathologie personnelle que par dégoût des deux genres suscités …
Ici, pas de conceptualisation de la musique. Le premier titre donne le ton : un mur de guitares, un peu de mélodie (si, si) juste ce qu’il faut, un solo rachitique de gratte, et une voix d’éviscérée. Ça s’appelle « Andres », et on le sait pas encore, c’est quasiment le plus « joli » du disque, leur vision à elles de la chanson pop sans doute. Parce que le reste, ça envoie. Du metal mid-tempo (parce que plus vite, elles y arrivent pas), des hurlements de louves en rut. Se remarquent dans ce magma radical un titre quasi rappé (« The Bomb ») qui fait penser à Body Count, quelques claviers (très discrets, qu’on se rassure) sur un morceau surf-rockabilly (« Riding with a movie star »), un carnage sonique très Stooges période « Fun house », ça s’appelle « She has eyes ». Les nanas ressortent de l’oubli la talk box (le gadget de Jeff Beck qui a fait la fortune de Peter Frampton) sur le titre du même nom qui s’achève dans un magma de distorsion boueuse.
Et puis, la grosse affaire du disque, c’est devenu a posteriori « Fuel my fire », déjà une reprise-adaptation par les L7 d’un titre d’un obscur groupe punk australien me semble t-il et dont le nom m’échappe, mais qui retrouvera une seconde jeunesse quand il figurera sur le multi-platiné « Fat of the land » de Prodigy. Quitte à en décevoir certains, la version des bigbeateux techno est la meilleure.
Et parce qu’il faut bien conclure, devant pareille rondelle sale, primitive, méchante, et à la repoussante pochette, que faire : décréter que c’est putain de sublimement génial alors que bon, faut quand même raison garder, ça vole pas très haut … ou alors un poubelle direct et retour aux valeurs sûres des temps de crise (Knopfler, Sting, Collins, …). Bon, après tout, faites ce que vous voulez, moi je me remets un Little Richard …

AC/DC - BACK IN BLACK (1980)


Live through this ...

Ce disque commence exactement de la même façon que le « Plastic Ono Band » de John Lennon. Par une volée de cloches. Et pour qui sonne le glas ? Pour Lennon, c’était un hommage à sa mère Julia. Pour AC/DC, c’est adressé à Bon Scott …
Putain, Bon Scott … ça avait été une secousse … le Hendrix, Joplin et Morrison de ma génération. Comment ça, les héros meurent aussi ? Et pas d’une façon flamboyante, étouffé un soir de cuite par son vomi (just like Hendrix). Et les autres, les AC/DC, ils allaient faire quoi, là ? Question cruciale, c’était quand même là, en 80, le plus grand groupe de rock du monde (qui a dit les Clash ? dans mes bras !).
Parce que Bon Scott, c’était beaucoup plus qu’un chanteur, c’était l’aîné de la troupe, un peu beaucoup son âme aussi, l’ange gardien d’Angus en concert … Bon, ils ont hésité les quatre autres, savoir si ça valait le coup de continuer après ça, et puis finalement ils ont décidé : the show must go on … et ils se sont lancés dans la quête de leur Graal à eux, remplacer l’irremplaçable… Le type retenu, personne le connaissait, un certain Brian Johnson, chanteur d’un groupe de hard écossais de quinzième zone …
Et parce qu’il valait mieux faire tourner les riffs que les idées noires, moins de six mois après la mort de Bon Scott, arrivait dans les bacs ce 33T  tout noir, « Back in black » … et en plus du disque, celui qu’on attendait tous, c’était le nouveau chanteur, là, ce Brian Johnson. Qui se laisse désirer. Après les choches, et une longue intro musicale, on entend enfin sa voix sur « Hells Bells ». Ouais, ça va, ça gueule bien fort dans les aigus, terrain connu … et puis, même si on s’aperçoit qu’il n’y a pas l’étendue vocale de Bon Scott, et comme le reste a pas changé, on se dit que c’est bien …
Parce que musicalement, « Back in black », il est sur la lancée de « Let there be rock » et « Highway to hell », c’est-à-dire ce que les faux Australiens ont sorti de mieux. Un peu inférieur, peut-être, moins fou que « Let there … », plutôt un copier-coller de « Highway … », avec l’impression de déjà entendu. Mais bon, les gars compensent par une sorte de rage, de rancœur contre la camarde qui vient de leur piquer Bon. Le disque est contruit « à l’ancienne », comme un 33T qui se respecte et veut cartonner. Les trois meilleurs titres (même si c’est pas ceux-là qui sortiront initialement en single, ils arriveront après pour enfoncer le clou et faire s’affoler les compteurs de ventes) sont au début de chaque face (« Hells bells » sur la 1, « Back in black » et « You shook me all night long » sur la 2). Et même si les tempos d’AC/DC sont immuables (comme sur « Highway to hell », c’est « Mutt » Lange qui produit, on est de suite en terrain connu), chaque face a droit à son titre un peu plus frénétique que les autres (« Shoot to thrill » et « Shake a leg »), si le rythme décélère c’est pour un titre bluesy (« Have a drink on me »), et chaque face se termine par un morceau ralenti en forme d’hymne (« Let me put my love into you », et surtout « Rock’n’roll ain’t noise pollution »). Les textes, hormis une paire qui font allusion à Bon Scott, traduisent bien les préoccupations essentielles de Johnson (les meufs, les meufs, voire les meufs), guère éloignées de celles de son prédécesseur.
Un Johnson qui essaye de s’appliquer, quand bien même son manque de nuances vocales se fait de plus en sentir à mesure que défilent les titres. Comme s’il était en train de réaliser qu’il est le chanteur d’AC/DC, avec derrière lui quatre types qui dressent un mur de l’Atlantique de riffs. Avec un Angus Young aussi qui préfère maîtriser des solos rageurs plutôt que de se lancer dans des cavalcades de notes folles …
Avec ce disque très noir, assez inattendu (surtout si vite) et improbable, AC/DC va décupler son audience, essentiellement aux Etats-Unis où « Back in black » se vendra par millions, et où le groupe deviendra une institution. Dès lors, une fois qu’on a touché le jackpot des arenas américaines, on peut tout se permettre. Le disque suivant sera immonde (« For those about to rock »), et Brian Johnson, se sentant installé à vie derrière le micro, n’aura de cesse de brailler de plus en plus bêtement dans les aigus d’une façon insupportable…

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Live At River Plate




AC/DC - LIVE AT RIVER PLATE (2012)


Un bon groupe et un mauvais chanteur ...

Quel intérêt peut-il y avoir à écouter un disque d’AC/DC ? Enfin, depuis que Bon Scott est mort, s’entend … A mon humble avis, pas beaucoup … et surtout un live récent … les types ont tous cent ans, font le même disque depuis au moins quatre vingt quinze … et nous sortent là un live exotique, enregistré dans un stade argentin, et version audio d’un DVD déjà paru …
Il semblerait d’ailleurs que les Sud-américains prennent un malin plaisir à s’entasser dans les stades. Il y a quelques temps, c’était pour prendre au minimum des coups de matraque (voire beaucoup plus si affinités et refus de coopérer), maintenant c’est pour prendre des milliers de watts dans les yeux et les oreilles … Tropisme quand tu nous tiens …
Bon, je vais vous dire, ils ont pas eu forcément tort d’hypothéquer leur baraque (à côté de l’Argentine, la Grèce est un pays très riche) pour aller voir les Australopithèques à casquettes et culottes courtes. Autant AC/DC en studio, y’a pas de quoi se relever la nuit (quoique, il y en a un qui m’avait assez plu y’a bien dix ans, « Stiff upper lip » il s’appelait) depuis que … enfin, vous m’avez compris, autant là, devant tous ces types qui sautent partout pour oublier toute la misère qu’ils s’enquillent, et que la nôtre à côté c’est caviar au tracto-pelle au petit déjeuner, et bien AC/DC, ça putain de déménage.

Ces gars, Rudd, Evans, les frangins Young, sont ensemble depuis toujours, jouent depuis toujours un heavy boogie-blues reconnaissable au bout de trois notes, et en live, ils tressent un mur de décibels en béton armé. C’est absolument implacable, ils ont remplacé les cordes de guitare par des rails de chemin de fer, et ne lâchent rien. Mais les AC/DC, faut bien y revenir, ont un problème. Qui piaille dans les suraigus depuis 30 ans. L’ineffable Brian Johnson, c’est le type qui a gagné la super cagnotte au Loto du hard. Alors que tout le destinait avec son look de camionneur à finir dans un groupe de quinzième zone, à passer sa vie à se bourrer la gueule dans un pub, et à peloter des catins à forte poitrine, voilà que maintenant il passe sa vie à se bourrer la gueule dans des pubs, à peloter des catins à forte poitrine, et qu’en plus il chante (enfin, ça c’est lui qui le croit) dans AC/DC. Vocalement parlant, ce type est une catastrophe, il hurle comme s’il venait de se prendre un Boeing dans les roubignolles, sans jamais chercher à moduler, à faire autre chose … et comme en plus il avance dans l’âge et commence à avoir un durillon de comptoir respectable, il s’essouffle vite. Là, sur ce live, pendant « Whole lotta Rosie », soit à demi-heure de la fin du concert, il avale la trompette comme disait l’autre. Fini, terminé, aphone le Johnson. Il a du bol, Angus prend un solo d’un quart d’heure ( ! ) sur « Let there be rock », le temps certainement que le Brian aille consulter un ORL en coulisses, prenne quelques pastilles Valda et voilà que notre Ecossais revient tant bien que mal assurer le final du concert … et non, je vous assure que tout ce j’écris est véridique, z’avez qu’à acheter le skeud ou mater la vidéo, vous verrez … A noter aussi les spectaculaires efforts du Brian pour communiquer avec le public, il connaît trois mots (pas un de plus) en espagnol (« muchas », « gracias », « amigos »), et lance même au début un « scusi ». Faudra que quelqu’un essaye de lui expliquer, s’il est à jeun un jour, que l’Espagne et l’Italie, ça à beau être au Sud de Glasgow, c’est pas exactement la même chose …
Cin cent millions de Sud-américains et moi et moi et moi ...
Parce que les quatre autres, ils assurent grave, sur les vieux titres, parce qu’ils les jouent sans débander depuis plus de trente ans (la moitié de la setlist, elle date du temps de Bon Scott) et même sur les autres, parce qu’en fait, AC/DC, c’est toujours la même chose, mais là, avec le temps, de plus en plus puissant, genre bulldozer inexorable et inarrêtable.
Mais aux débuts, c’était même pas Bon Scott qui focalisait les regards, c’était ce gosse en tenue d’écolier qui massacrait sa Gibson comme si le sort de l’humanité en dépendait. Et donc, qu’est-ce qu’il devient, l’Angus, maintenant qu’il atteint un âge où le commun des mortels commence à compter les trimestres d’activité en vue de faire valoir ses droits à la retraite ? Il s’est calmé, enfin juste un peu, fini le temps où il passait le concert à se rouler par terre en effectuant des descentes de manche à vitesse supersonique. L’âge, l’arthrose, tout çà, d’ailleurs il montre plus on cul sur « The Jack », juste un slibard taille XXL floqué AC/DC … mais de guitariste épileptique, il est devenu bon guitariste, instantanément reconnaissable la plupart du temps, le côté chien fou en moins. Et puis, il a ajouté un truc très hendrixien dans son jeu, pas les zigouigouis à grande vitesse de mise chez tous les nullards présentés comme les héritiers-successeurs-descendants du gaucher de Seattle, non, juste ces coulis de notes traînantes que balançait Jimi sur ses blues mutants. Ici, c’est particulièrement flagrant sur « The Jack », le blues des maladies vénériennes, avec même une intro qui cite quelques notes de « Manic depression » on dirait bien … Conclusion : même si c’est pas l’Angus des 70’s, ça reste quand même un type qui utilise plus que bien (et même mieux qu’avant selon moi) une guitare …
Résultat des courses, ce live est quand même un peu saboté (si, si et je suis gentil) par le Johnson à casquette. Et je n’échangerais certes pas les presque deux heures de ce « River Plate » contre les quarante minutes de « If you want blood » …

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Back In Black

BLUE CHEER - VINCEBUS ERUPTUM (1968)


Lourd ou lourdingue ?

Blue Cheer, c’est le prototype du groupe culte. Qui en plus a réussi à vendre du disque, contrairement à la plupart de ceux gratifiés de ce qualificatif. Et en se coltinant depuis des lustres des avis très divergents. Certains n’hésitent pas à le qualifier de génial précurseur, d’inventeur du heavy metal ou du stoner, d’autres n’y voient qu’une bouillasse sonore de distorsion et de feedback … ce qui si on se penche sur la question, revient à peu près au même …
Blue Cheer est un groupe dérangé et dérangeant. Issu du Ground Zero du psychédélisme (San Francisco), et tirant son nom officieusement d’une marque de détergent, en réalité de l’argot désignant une spécialité surpuissante de LSD. Dont les Blue Cheer furent des consommateurs émérites et obstinés, ceci expliquant  beaucoup de choses par la suite, notamment au niveau sonore. Mais pas seulement. L’histoire (la légende ?) prétend qu’ils étaient six au départ, et qu’au beau milieu d’un concert, trois se retrouvèrent virés et expulsés de scène par les trois autres, Blue Cheer devenant dès lors un trio (sûrement coup de bol, les trois rescapés étaient un batteur, un bassiste-chanteur et un guitariste, ils purent ainsi continuer à faire de … euh, de la musique, pour faire simple). Encadrés et soutenus par les Hell’s Angels de Frisco, les Blue Cheer durent composer avec une violence latente et souvent bien réelle qui accompagnait chacune de leurs apparitions.
« Vincebus eruptum » (attaque victorieuse ? me souffle Google Traductions) est le premier disque du groupe en 1968. Aussi saugrenu dans cette époque qu’un poster de Marylin Manson le serait aujourd’hui dans la chambre à coucher de Christine Boutin. En ces temps-là, qui voyaient la surenchère de titres et de concept-albums immensément cérébraux plein de considérations pacifistes, cosmiques, métaphysiques et existentielles, époque aussi de la technique la plus ébouriffante possible triomphante (les slogans « Clapton is God », ce genre de fadaises, …), Blue Cheer jetaient sur vinyle six titres d’une bêtise, d’un mauvais goût et d’une crétinerie finalement réjouissants.
Dans le genre « jouez ce dont vous êtes capables, j’enregistre et on la garde … », « Vincebus Eruptum » fait figure de modèle et curieusement, alors que l’on peut lire les qualificatifs de boucan punk sous la plume de quelques-uns, d’autres partent de quelques ponts et solos tordus pour déceler dans ce disque les prémices du funeste prog-rock. Je me plais à imaginer le destin d’un Rick Wakeman qui se serait pointé avec ses capes amidonnées à un concert de Blue Cheer et le sort qui lui aurait été réservé par les Hell’s … Le pourquoi du comment de cette « chose » vient surtout, beaucoup plus prosaïquement de l’état dans lequel se trouvaient en permanence les trois freaks et de leurs carences techniques quand même bien flagrantes.
D’ailleurs la moitié des titres sont des reprises et ce sont ces reprises tordues, approximatives et bruyantes, qui ont entretenu la légende et les discussions sans fin autour du groupe. « Summertime blues » de Cochran surtout, ayant conduit Blue Cheer vers les sommets des hit-parades US. Une version lourde, lente, aplatissante, glissant même dans un grand fracas sonore le riff de « Foxy Lady » de Hendrix. A comparer avec l’originale mais aussi évidemment avec la rage nucléaire de celle des Who « Live at Leeds ». Autre reprise, celle du « Parchman Farm » du jazzeux bluesy Mose Allison, rebaptisée ici « Parchment Farm », celle-ci revisitant à mon sens avantageusement le titre et ouvrant la voie à la relecture qu’en a également faite (entre autres) Cactus. Enfin « Rock me baby » de B.B. King devient un blues reptilien et noir, avec une ambiance que l’on retrouvera tout du long de  « L.A. Woman » des Doors (Jim Morrison était fan de Blue Cheer).
Les trois titres originaux, tous composés par le bassiste Dickie Peterson, font figure de parent pauvre. « Doctor please » (la supplique du camé pour l’ordonnance médicale), avec ses solos vrillés en dépit du bon sens et de ce qui se fait à l’époque, est assez lamentable. « Out of focus », qui deviendra en concert un des classiques de Blue Cheer, est le plus rapide, conclu par une purée de pois sonique mugissante. « Second time around », célébré par certains pour son originalité déstructurée, est un trip sauvage perclus de solos le plus souvent imbéciles (à tour de rôle, chacun des trois y va du sien, les deux autres s’arrêtant de jouer).
Il y avait dans « Vincebus … » matière à six titres de trois minutes. Ils seront quasi tous étirés d’autant, surtout ceux « maison » pour qu’au final la durée du disque dépasse la demi-heure. Musicalement, c’est tout de même bien faible … Mais l’intérêt du disque, outre « historique » est ailleurs. Il s’agit surtout d’un gigantesque bras d’honneur à toute une frange du rock qui s’embourgeoisait, devenait consensuelle.
Ici, trois teigneux bourrés de dope balançaient dans un boucan apocalyptique radical  tout le mépris qu’ils avaient pour une musique « bien jouée ». Aucun message … une autre forme de « Communication breakdown » … Mélomanes s’abstenir …

JANE'S ADDICTION - NOTHING'S SHOCKING (1988)


Addictif

A sa sortie, ce disque est passé relativement inaperçu. Faut dire qu’il tombait assez mal. Dans le grand supermarché du rock, au rayon heavy, les Guns’n’Roses vendaient des disques par millions, écrasant toute velléité de concurrence. Même si Jane’s Addiction et les Gunners ne sont pas vraiment concurrents.
Certes ils viennent tous les deux de Los Angeles et du hard-rock des seventies, mais les similitudes s’arrêtent là. Ils deviendront même incompatibles parmi ceux qui les citent comme références. Autant les Guns ne sont finalement que le dernier stade de dégénérescence d’un show-biz à l’américaine ultra-prévisible, autant Jane’s Addiction va devenir, sans l’avoir vraiment cherché ou provoqué, le porte-drapeau de tous ceux qui veulent faire du rock fort en gueule, mais rejettent tout son côté strass et paillettes. Autant les premiers seront débinés par les tenants du tsunami grunge et du rock indie en général (qui ont oublié au passage que « Appetite for destruction » est un disque colossal), autant le groupe de Perry Farrell deviendra le symbole d’un rock dur intransigeant et intègre.
Un peu à leur corps défendant, ils n’avaient rien au départ de porte-drapeaux de quoi que ce soit. Il s’est toujours dégagé de ce groupe des vibrations malsaines, dérangeantes. Ils ont toujours fait se côtoyer des agressions frontales classiques, basiques, avec des titres plus sournois, plus retors, et ont toujours préféré le choc des mots et des photos au boucan des Marshall.
Jane’s Addiction, c’est pourtant nettement la famille hard. Mais la section rythmique s’éloigne souvent des sentiers battus et des chemins balisés du genre. Perry Farrell est un chanteur atypique, il n’a pas la voix des ténors chevelus qui ont fait la légende du rock lourd, et cultive un aspect physique androgyne loin des clichés machos de mise. Quant à Dave Navarro, c’est tout simplement le dernier guitar-hero, caractériel misanthrope et défoncé, débiné par beaucoup (et notamment les fans des souvent pénibles Red Hot Chili Peppers), mais qui laisse une trace définitive sur tous les titres … une sorte de Ritchie Blackmore version années 90 …
Tout ce côté atypique de Jane’s Addiction, on le découvre d’entrée. Alors que n’importe qui essaie avec le premier titre d’accrocher l’oreille de l’auditeur, on a ici un quasi instrumental tendu comme un string de bimbo, la voix de Farrell est filtrée, et Navarro se signale déjà à l’attention de ses contemporains par quelques descentes de manche tarabiscotées. Par la suite, ça s’arrange pour ceux qui aiment le boucan, « Ocean size » et « Had a Dad » (le premier zeppelinien en diable, le second heavy bien saignant), ont de quoi contenter le headbanger de base. Et de nouveau les Jane’s Addiction surprennent leur monde, embrayant sur le titre le plus long du disque, « Ted, just admit it … », sorte de planerie psyché et mystique, adressée à un serial-killer, avec un Farrell qui se pose en conscience des victimes. On est quand même assez loin des odes célébrant les gonzesses, les bagnoles et la picole de la plupart des concurrents.
Ce sont d’ailleurs ces digressions sonores, et ces écarts aux « fondamentaux » littéraires du hard qui font de Jane’s Addiction un groupe totalement à part dans son époque. Attention, ils ne font pas n’importe quoi pour autant (enfin, si, il y a un titre heureusement très court de swing jazz vers la fin), on sent bien qu’ils ont écouté et pas qu’une fois l’intégrale de Led Zeppelin, et à ce titre « Standing in the shower … » est le « Stairway du heaven » de ce disque, du moins par sa construction. Musicalement aussi, on s’éloigne des sentiers archi-battus du genre, un morceau comme « Janes says », tant par son titre que par son côté acoustique, faisant inévitablement penser au Velvet Underground. Une seule réserve, « Idiots rule », funk-rock (avec même des cuivres) à la Red Hot Chili Peppers n’est pas réellement convaincant.
Transgressif, Jane’s Addiction ne l’est pas seulement par son approche toute particulière du hard-rock, le groupe l’est aussi par des visuels glauques ou dérangeants, comme cette photo de pochette avec ses deux siamoises nues et en flammes, plus encore avec la peinture du suivant (Farrell en train de peloter deux femmes nues), le successful « Ritual de lo habitual ».
Le groupe sera somme toute éphémère, et aura une existence en pointillés avec épisodiquement des reformations (le dernière en date cette année ne semble pas faire l’unanimité). Il faut dire qu’entre-temps Farrell sera très occupé avec le festival indie, crossover et itinérant qu’il a monté (Lollapalooza), tandis que de son côté Navarro, entre disques solos inégaux et participations diverses (l’excellent « One hot minute », disque et tournée avec les RHCP, étant la plus connue et allez savoir pourquoi, également la plus controversée), fera beaucoup parler, pas toujours en bien …


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DEATH - FATE / THE BEST OF DEATH (1992)


Killed by Death

Aujourd’hui, jour des Morts, plutôt que le sempiternel vase de chrysanthèmes sur la tombe des aïeux, déposez sur le marbre cette compile de Death, c’est de circonstance … sait-on jamais, ça pourra peut-être les réveiller (les morts).
Amateurs d’ambient en général et de Brian Eno en particulier, passez votre chemin, cette rondelle n’est pas faite pour vos oreilles habituées à la musique d’aéroports. Ou alors la musique d’aéroports au décollage d’une escadrille d’Airbus. Parce que Death, comment dire … c’est bête comme chou (plus con que ce genre de musique, malgré les efforts louables de quelques-uns, y’a pas), mais ça déménage.
Les gentils à l’air tout méchant qui écoutent ce genre de choses avancent même que cette bande de chevelus floridiens seraient les pionniers du death metal (vu leur blaze, ça semble logique) et du grindcore (ah bon, moi à l’école on m’avait dit que le grindcore c’était Napalm Death). Foin de ces considérations paléontologiques …
L’âme (morte ? comme dirait Gogol, non pas celui de La Horde, le Russe, l’écrivain) du band, c’est un certain Chuck Schuldiner, guitariste, chanteur, auteur ou co-auteur de tous les titres, et même responsable (c’est le mot) du logo du groupe. Le genre de gars qui a du écouter les 33T de Black Sabbath en 78T et qui a essayé de faire pareil. Ça joue vite, très vite (trop vite, d’ailleurs, ils sont obligés de faire des breaks, pour que le batteur ait le temps de se reposer les avant-bras), ça chante ( ? ) avec la voix d’un type en train de se faire étrangler, et les textes sanguinolents sont pas inspirés par la Comtesse de Ségur (« Zombie ritual », « Suicide machine », « Baptized in blood », « Left to die »).
Bizarrement, on trouve plein de guitares surf au milieu du baston sonique, et puis, horreur malheur, quand ils ont commencé à devenir « techniques », des ponts venus en droite ligne des funestes Yes (flagrant sur « Suicide machine »), ou des repiquages de riffs de hard FM (celui de « Eye of the tyger » à la fin de « Baptized in blood »).
Apparus sur la mauvaise côte américaine (ce sont les trashers de la Bay Area californienne qui allaient toucher le jackpot), la notoriété toute relative de Death a eu du mal à s’exporter, le groupe s’engluant dans des changements incessants de personnel, et la mort de Schuldiner il y a une dizaine d’années mettant un terme à l’aventure. 

KISS - DESTROYER (1976)


Des clowns ?

Me manquait plus que de causer (encore) des Bozo le Clown du hard pour passer pour un sourd total … donc je vais prendre la tangente, et pas trop parler de ce « Destroyer » (un de leurs plus gros succès). En gros un skeud aussi dénué d’intérêt que la plupart de leurs autres rondelles.
De toutes façons, Kiss n’est pas un groupe de studio (pas des virtuoses, quoi que puissent en penser leurs fans, et çà, si t’es pas super-technique dans le monde des hardos, logiquement t’es foutu, mais avec Kiss rien n’est logique), c’est un groupe de scène, où, à grand renfort de morceaux simpl(ist)es, de lasers, de fumigènes et autres effets pyrotechniques, ils offrent un spectacle qui a plus à voir avec le cirque que la musique, mais un spectacle qui fut et demeure très couru (leur « Alive ! » de 1975 est un sacré disque).
Un phénomène assez incompréhensible, reposant sur un look de comics Marvel revisités glam (c’est avec ce « Destroyer » que leurs « personnages » prendront leur apparence définitive), un culte de la personnalité et une immodestie totale qui raviront des millions de bouffeurs de hamburgers. Parce que la foire à la ferraille de Kiss, hors des USA, ça reste marginal. Kiss est un concept, idiot au départ, qui avec le temps tourne de plus en plus en leur faveur. Leurs armures et leurs kilos de fond de teint, ça laisse moins apparaître l’outrage des ans, suffit pour ça de voir la bobine de leurs plus ou moins contemporains qui ont traversé les seventies dans un grand nuage de poudres blanches (n’est-ce pas Mr Keith Richards). Kiss ont été, plus encore que les Beatles, le groupe qui a développé un merchandising pléthorique, toutes les babioles portant leur estampille leur assurant depuis toujours plus de revenus que leurs ventes de disques. Et maintenant, Paul Stanley, un des deux « survivants » depuis le tout début, peut asséner que le groupe est devenu une trademark, et pourra continuer des décennies sans aucun de ses membres originaux … ça fout les jetons, mais dénote d’un sens particulièrement aiguisé de la survie (et surtout des affaires) dans le monde sauvage du rock.
« Destroyer », c’est le virage pop et prétentieux du groupe. Qui embauchent Bob Ezrin aux manettes. Lequel Ezrin ne s’en vante pas trop de ce skeud, qui dans l’estime populaire n’arrive pas à la cheville d’autres de ses productions (« Berlin » de Lou Reed, « The Wall » du Floyd, « Welcome to my nightmare » d’Alice Cooper, …). Tiens le Coop, justement, auquel les Kiss ont piqué pas mal de choses, surtout le rimmel, d’ailleurs. Et avec ce « Destroyer », les Kiss font ce qu’ils peuvent (rien de renversant) et Ezrin de l’Ezrin (des arrangements venant de la musique classique, des bruitages, des discussions, des cordes, des pianos ou des synthés). Le manque de modestie des protagonistes conduit à des sommets de suffisance (dans l’intro de « Detroit Rock City », on entend démarrer une voiture de sport avec son autoradio qui beugle « Rock’n’roll all nite » de …  Kiss, of course). Pire, Ezrin a sorti de sa manche deux kouglofs sonores, deux ballades pourries avec synthés, cordes et tout le tintouin, dont une (« Beth ») est devenue un des gros classiques de Simmons & Co … Comprenne qui pourra …
On a vite fait le tour des choses à sauver (un méchant morceau sans trop d’esbroufe, « Shout it out loud », et c’est tout pour moi) sur cette chose qui annonce les funestes Foreigner, Bon Jovi, et consorts…

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ALICE IN CHAINS - ALICE IN CHAINS (1995)


Apocalypse now ...

Ce disque, le « dernier » de la formation originale d’Alice In Chains, est une de ces pierres tombales du rock, comme seuls des esprits torturés peuvent en produire, et pour moi le parallèle et l’analogie sont assez saisissants avec le « Disintegration » de Robert Smith – Cure. Sauf que dans les faits, ce Cd va encore plus loin, puisque si Fatbob Smith est encore de ce monde, Layne Staley, l’âme chantante d’Alice In Chains, a lui tiré sa révérence, ce disque est son dernier en studio avec son groupe, avant sa mort par overdose trois ans plus tard.
Ce Cd n’est pas sombre, triste, désabusé. Il est pire que ça. Il est glauque et morbide.
Le grunge, auquel Alice In Chains est plus ou moins à son corps défendant rattaché, était une urgence, un cri. Ce Cd est une plainte, un gémissement, un râle. Qui s’avèreront définitifs.
Ce disque a quelque chose d’épuisant et d’inexorable par son accumulation de mid-tempos lourds, ses solos de guitare de guingois, ce son mat et caverneux. La musique évoque souvent du Black Sabbath joué au ralenti, dans une ambiance sinistre et malsaine à la Joy Division. Un folk halluciné, le très beau « Heaven beside you » présage une éclaircie qui n’arrive pas, et la chape de plomb inexorable se referme. Le même espoir d’éclaircie s’insinue avec « Shame on you », chanson pop malsaine, mais chanson pop quand même. Le reste est un monument de déprime que l’on ne peut pas supposer être mise en scène. Ces types ne trichent pas, et si l’histoire a retenu la figure de martyre de Staley, c’est Cantrell le pourvoyeur essentiel des musiques (et parfois des textes), et il ne donne pas vraiment l’impression d’être un joyeux luron. Les deux étaient bien l’âme d’Alice In Chains, et la complémentarité de leurs voix est excellente, renforcée par un gros travail de production qui met en valeur ces harmonies vocales létales, pleines d’écho et de phasing …
Ce Cd fait remonter des images, des sons (les ballets d’hélicoptère d’ « Apocalypse now », les séances de roulette russe de « Voyage au bout de l’enfer », la noirceur désespérée du « Tonight’s the night » de Neil Young)
« Alice In Chains » est un aboutissement, une fin en soi.
Ames sensibles s’abstenir.

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DRIVE LIKE JEHU - YANK CRIME (1994)


Cryptique ...

Ils n’ont duré que le temps que le raz-de-marée grunge monopolise l’attention, quelques années au début des 90’s. Autant dire qu’ils ont pas fait les unes des JT. D’autant plus qu’ils ne faisaient pas du grunge, mais un bouillon sonore pas simple à définir, assez original en tout cas …
A l’origine de Drive Like Jehu, deux guitaristes, John Reis venu de Rocket From The Crypt dont je connais juste le nom, et Rick Froberg qui après moultes péripéties finira bien des lustres plus tard leader du très intéressant garage band Obits. Ce sont ces derniers que j’avais repérés, et je suis arrivé à Drive Like Jehu en remontant l’écheveau … et ma foi, je regrette pas.
C’est de la musique pour hommes, et le genre de groupe qui fonce droit dans le mur et réfléchit après. Non pas que ce soit un truc speed et bourrin, ce serait même plutôt le contraire. Mais c’est le genre de musique qui se veut « crédible », et qui fuit donc comme la peste tout ce qui pourrait être joli, sympathique, radiophonique (ça y est , le gros mot est lâché).
Les Drive Like Jehu font leur truc, sans se soucier du résultat. Evidemment, les majors n’ont pas voulu de pareille chose, ils sont sur un (très gros) label indépendant, Interscope. Plein d’étiquettes sont accolées à la musique de Drive Like Jehu ( post-hardcore ( ? ), alternative pop ( ? ), emo ( ? ), …), autant dire que c’est pas quelque chose de simple, qu’on entend à tout bout de zapping …
Ça commence en tout cas très fort, avec un tir de barrage hardcore impressionnant (« Here comes the Rome plows ») de presque six minutes, où surnagent des éléments que l’on retrouvera tout au long du disque, une rythmique implacable (avec mention particulière au batteur Mark Trombino), des guitares qui tronçonnent (Reis), et le chant hurlé de Froberg. Et curieusement, alors que beaucoup de choses tirent vers le côté hardcore, (genre musical habituellement servi par des brûlots pied au plancher de deux minutes), les titres les plus marquants de Drive Like Jehu sont les plus longs (on parle là de morceaux taquinant les dix minutes). Les plus retors vont alors insinuer que c’est du fuckin’ prog planqué sous une carapace métallique. Et pour une fois les tenants de la funeste musique n’auront pas tout à fait tort, on pense quelquefois aux dérives noirâtres et tendues de King Crimson époque « Red » (l’épopée bruyante et torturée de « Luau »), voire aux Metallica circa « … and justice for all » à l’écoute de « Super Inison ».
Les titres d’une durée plus « raisonnable » allient pression rythmique oppressante à la Black Flag ou Big Black. Quand le rythme se ralentit, mélangeant climat oppressant et tempos lourds et torturés, on n’est pas très loin d’Alice In Chains (« Do you compute »). Le dernier titre (« Sinews »), le plus construit et alambiqué du disque passe d’une intro « atmosphérique » avant que des riffs lents et lourds, malsains et dérangés, prennent le dessus, et se dirigent vers un final sauvage.
Trois bonus ont été rajoutés, la « version originale » de Sinews (maquette ?) qui montre la transformation du titre par le boulot accompli en studio, et les deux titres d’un 45T paraît-il légendaire mais sans grand intérêt (« Bullet train to Vegas » / « Hand over fist »), « Bullet … » étant une sorte de hard incantatoire à la Iron Maiden, c’est dire si on s’en fout …

NAPALM DEATH - SCUM (1987)


De bruit et de fureur ...

Radical est forcément le premier mot qui vient à l’esprit à l’écoute de ce Cd des Anglais de Napalm Death.
Radical par les propos. Incompréhensibles tant la voix est noyée dans le magma bruitiste. Mais au seul vu de la pochette hautement symbolique (un dessin en noir et blanc à l’encre baveuse sur lequel des logos de multinationales trônent au milieu des ossements de leurs victimes), on imagine que les Napalm Death doivent flirter avec les structures issues des squats politisés d’extrême gauche ou anarchistes.
La musique, ou plutôt le bruit blanc qui en tient lieu, ne fait pas dans le détail ou la dentelle. Des rythmes trépidants (les fameux blastbeats), des guitares tronçonneuses et 28 titres en une demi-heure. De quoi faire passer les Ramones pour du rock progressif..
Ce « Scum » revendique la paternité d’un sous-genre du métal, en l’occurrence le grindcore.
Un Cd toutefois plus proche du slogan de manif que de la musique au sens large. Oreilles délicates s’abstenir.

DEEP PURPLE - THE HOUSE OF BLUE LIGHT (1987)


Un disque de Bon Jovi ?

Ils ont du se gourrer quelque part … Y’a pourtant écrit Deep Purple sur la pochette… Deep Purple, ceux qui en 1970 ont rédigé le manifeste définitif du hard-rock, le toujours pas égalé « In Rock », et dans la foulée quelques hymnes-brûlots genre « Highway Star », « Smoke on the water », « Burn », « Mistreated », qui bien qu’englués dans des disques studio prétextes à de grosses batailles d’égos ou des live plein de farineuses jams interminables, ont marqué leur temps et à jamais l’esprit de toute une génération de collégiens… Deep Purple, géniteurs d’une innombrable descendance d’avatars plus ou moins dispensables (tous ces Rainbow, Whitesnake, Ian Gillan Band, n’en jetez plus …).
Deep Purple, comme les autres dinosaures 70’s (Stones, Who, Led Zep, …), balayés par le punk et la new wave, qui se reformera (à moins qu’ils n’aient jamais arrêté) dans les 80’s. « House of blue light » est le second disque de cette réapparition…
« Bad attitude » pour commencer, avec intro par les grandes orgues de Lord, un bon riff de Blackmore, et puis … Oh ! C’est qui qui chante ? Coup d’œil sur le livret … Ian Gillan ?? Le gosier en feu de « Child in time » et « Highway star » ? Ben , il a morflé sévère Gillan, perdu en route la moitié de ses octaves … Et pourtant, c’est bien le Purple de la légendaire Mark II, comme disent les spécialistes, avec Paice et Glover en plus à la rythmique …
Mais à mesure que les titres défilent, on va de déception en déception. Le son général est celui d’un disque de hard FM comme il en sortait à l’époque tous les jours. Lord a oublié sur la plupart des morceaux son Hammond et s’escrime sur des claviers high tech à la (Depeche) mode, Glover n’a pas pu s’empêcher de poser ses pattes sur la console pour ce son limite middle of the road, Gillan, paix à ses cordes vocales élimées, n’en parlons plus, Blackmore ne distille que parcimonieusement son talent (1er solo un semblant concerné sur « Mad dog », et seulement à son vrai niveau sur la cavalcade à la Iron Maiden de « Spanish archer », c’est quand même peu …). Seul Paice semble ne rien avoir perdu de sa capacité à malmener les fûts.
Pour ne rien arranger, les compos ne sont pas fameuses, pour un Deep Purple s’entend … « Call of the wild » semble sortir d’un disque de Toto, « Hard lovin’ woman » pourrait passer pour du rythm’n’blues s’il ne sonnait pas comme du Genesis des années 80, « Unwritten law », c’est du hard FM débité à la tonne … « Strangeways », ouh les copieurs, avec ses motifs arabisants recycle des plans de « Kashmir », et « Mitzi Dupree » ballade vaguement bluesy rappelle au détour de sa mélodie le « You can’t live your hat on » de Randy Newman repris par Joe Cocker à peu près au même moment …
« The house of blue light » est un ratage total, juste un disque indigne d’un des plus grands noms du rock des seventies. Le dernier titre s’appelle  … « Dead or alive », vous voulez vraiment mon avis sur cette question ?

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CROSSOVER - CROSSOVER (1993)


Bring the noise ...

« Agitateur culturel », c’était le slogan de la FNAC … il y a longtemps, avant que ça devienne une épicerie se contentant de mettre du Lady Gaga et du Guetta en tête de gondole.  Mais il y a une vingtaine d’années, la FNAC s’investissait et investissait dans la musique. Via son propre réseau de distribution, et en signant pas mal de labels ne faisant pas toujours dans le convenu et l’air du temps. Et pressant elle aussi du Cd, support au développement quasi exponentiel.
Alice In Chains mais aussi en cage
Cette compilation « Crossover » est un objet soigné, avec son boîtier sérigraphié, et son livret (en français) qui présente succinctement certes, mais suffisamment, les groupes dont au sujet desquels il est question. Groupes répondant à plusieurs critères : être supposés avoir un avenir de tête d’affiche, s’adonner à des genres musicaux extrêmes (et surtout extrêmement bruyants), et censés pratiquer une « fusion » (mot à la mode en ce temps-là) entre plusieurs genres. Evidemment, la plupart surfent sur la vague Nirvana qui est en train de tout emporter sur son passage, générant des cohortes d’adeptes d’un non look (savamment codifié tout de même) s’escrimant sur fond de guitares rageuses saturées. Les photos du livret nous montrent donc une ribambelle de mâles américains, grassouillets, en bermudas, et tatoués. Aucune fille dans tous ces groupes, et seulement deux groupes « étrangers », français en l’occurrence. Les Burning Heads, signés sur un label englobé dans la galaxie FNAC Music, ceci expliquant sans doute cela, même s’il s’agit d’un groupe non dénué d’intérêt, et aussi les terroristes sonores de Treponem Pal.
Pour le reste, le choix, avec le recul, est assez curieux. Ont été oubliés (volontairement ou pas, on n’en sait rien) des gens connus voire en haut des charts pour les RHCP et Pearl Jam, ou des précurseurs admis comme références, à l’instar des Bad Brains, Ministry ou Living Colour, et censés représenter cette fusion, objet de la compilation. Mais globalement, ce « Crossover » est un bon Cd.
Il y a du très lourd, des groupes qui vont devenir énormes, comme Alice In Chains (avec « Would », leur premier très gros succès) ou Soundgarden (un peu vite baptisés les Led Zeppelin américains).
Il y a du lourd, des gens qui seront pas loin des sommets, Suicidal Tendencies et son projet parallèle et funky Infectious Grooves, Prong, Biohazard.
Il y a des figures mythiques de l’underground US, le Rollins Band ( de Henry Rollins, et son projet « éthique » de Straigth Edge), Danzig (à l’honneur sur l’EP de reprises de Metallica) et Bad Religion (le groupe de Brett Gurevitz, fondateur du label Epitaph qui comptera dans son catalogue tous les groupes « punk » américain des 90’s, comme NOFX, Offspring, Green Day, …).
Il y a des groupes obscurs qui auraient mérité meilleur sort (Mordred, Mucky Pup, Victims Family)
Il y a des groupes obscurs qui ont bien fait de le rester (Cromags, Method Of Destruction, Stormtroopers Of Death), qui moulinent leur boucan sans aucune imagination …
Au final, un Cd thématique assez intéressant, qui permet de se faire une idée de la bouillonnante scène métallique américaine du début des années 90. Vu les circonstances (la FNAC a stoppé ses activités de label), cette rondelle ne se trouve plus que d’occase sur les sites dédiés…

SCORPIONS - LOVE AT FIRST STING (1984)


Plus très venimeux ...

C’est à partir de ce disque que les fans de la première heure et les accros de « Tokyo Tapes » ont commencé à se méfier. Et avec le recul des ans, se pose THE question : « Love at first sting » est-il le premier d’une longue série d’enregistrements soit pas bons soit mauvais, ou bien est-il plutôt le dernier d’une série de bons disques du groupe.
Klaus Meine n'a pas de guitare ... bientôt il n'aura plus de cheveux ...
Ce Cd n’est en tout cas pas pire que ceux que sortaient les têtes d’affiche du classic hard, et réussit sur le fil du rasoir un improbable équilibre entre la tentation FM (avec en ligne de mire le succès aux USA) et la pression vraiment hard. Les morceaux sont mélodiques, les guitares omniprésentes et le vieux complice Dieter Dierks réalise des prodiges tout au long d’une production impeccable, et sauve quelque peu de l’écroulement une baraque qui commence à tanguer sur ses fondations.
Et puis il y a bien sûr « Still loving you », la meilleure ballade des Scorpions qui cette année-là (1984) disputera le titre de slow de l’année à rien moins que le « Purple rain » de Prince, dans le même style rétro-seventies. Effet pervers, les Teutons se sentiront dorénavant obligés de mettre une scie gluante (« Wind of change » sur le suivant, et d’autres dont je ne veux rien savoir) sur tous leurs Cds …
Le succès de « Love … » sera colossal, boosté par une tournée mondiale exceptionnelle en terme de succès populaire. Non, vraiment , avec « Love at first sting », les Scorpions n’avaient pas encore « trahi ». Ils inventaient juste le hard centriste …

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