Sound Machine
Nine Inch Nails, c’est Trent Reznor. Point Barre. C’est
d’ailleurs écrit dans le livret de « Pretty Hate Machine », premier disque
paru à la toute fin des 80’s. Un disque qui ne sera pas un gros succès, sorti
sur un label indépendant… il faut dire que la musique proposée et les thèmes
abordés avaient de quoi faire fuir les directeurs artistiques des majors.
Nine Inch Nails au grand complet |
Reznor n’est pas un joyeux (drogues et dépressions
semblent être ses seuls amis durables), son univers musical non plus. Tout est
fait pour choquer, agresser, dérouter. Le matériau de base, c’est une techno
industrielle (beaucoup de choses ressemblent aux Belges radicaux de Front 242)
lacérée de gros riffs de guitare. Assez proche également de ce que produisent
les héroïnomanes déjantés de Ministry, le côté rock’n’roll circus en moins.
Nine Inch Nails est beaucoup plus sombre, plus glauque, sans la moindre trace
d’humour ou de second degré qui caractérisent le « groupe » de
Jourgensen …
Mais Reznor est très fort en studio. Il va mettre en
place un design sonore qui va durablement marquer la décennie des 90’s et faire
la fortune de son plus célèbre « disciple » Marylin Manson, dont il
produira les premiers disques avant une série de brouilles, embrouilles,
carambouilles et réconciliations …
Dans « Pretty Hate Machine », de l’électricité
sale gicle de partout, lézardée d’interférences électriques, de sons distordus
et parasités. Une masse sonore inquiétante, brouillonne en apparence,
déstabilisante … La voix de Reznor, toute en plaintes, gémissements et hurlements
contribue également pour beaucoup à la noirceur des titres. En fait, ce qui est
le plus gênant dans ce premier disque, et d’ailleurs comme dans la plupart de
ceux qui suivront, c’est l’absence ou du moins la rareté de titres construits.
De chansons pour dire les choses simplement. On suppose que c’est un parti pris
volontaire car « Head like a hole » (de la mélodie, des machines, des
guitares, que demande le peuple ?) ici, « Closer » ou
« We’re in this together » plus tard, montrent que Reznor est capable
d’écrire de grands morceaux de structure classique.
Il y a d’autres bonnes choses dans ce disque,
« Something I can never have » avec son piano triste et sa touche
lyrique, « Sin », débuté comme du Depeche Mode avant de s’abîmer dans
du metal chauffé à blanc, le noir « Sanctified » avec son passage
bien trouvé de chant grégorien … Il y aussi pas mal de titres qui marquent
moins les esprits, englués dans des effets sonores quelque peu foire à la
ferraille et bugs électriques divers … Ce disque doit cependant être considéré
comme un tout, et plutôt qu’une succession de « chansons », comme une porte d’entrée intéressante mais
pas exceptionnelle pour l’univers très particulier de Nine Inch Nails …
Des mêmes sur ce blog :
The Fragile
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