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DR JOHN - THE VERY BEST OF DR JOHN (1995)


 Le groove de la Nouvelle Orleans

Gris-gris et Dr John
Malcolm John Rebennack, plus connu sous le pseudo de Dr John, est un artiste important, pianiste de son état (mais pas que), reconnu par ses pairs, mais négligé par le grand public, que ce soit ici ou aux USA. Pourtant les plus grands (Stones, Clapton, Clash, …) ont travaillé avec lui, s’en sont inspirés, ont repris ses morceaux.

Cette compilation offre un bon aperçu de la discographie (pléthorique) de Dr John. Sa musique, comme la ville de La Nouvelle Orleans à laquelle il est indéfectiblement attaché, est un immense melting pot où se côtoient blues, rock, funk, vaudou, jazz, et toutes les spécificités sonores locales. Ce qui donne ce groove chaloupé, moite, inimitable de Dr John. Qui rajoute par dessus les instruments le grognement mélodique qui lui tient lieu de voix.

Pour tous ceux qui ne connaissent pas, dépaysement sonore garanti.

Du même sur ce blog :
Gris-Gris
In The Right Place
Locked Down

JEFFERSON AIRPLANE - THE BEST OF JEFFERSON AIRPLANE (2001)


Un géant de la musique américaine

L’Airplane a depuis longtemps disparu de la circulation et malheureusement s’efface peu à peu des mémoires. Contrairement au Grateful Dead, l’autre légende du psychédélisme américain (l’Airplane a eu une carrière moins longue, n’a pas compté un personnage aussi charismatique que Jerry Garcia dans ses rangs, …)

Et pourtant, il y a presque quarante ans, il était impensable d’imaginer qu’un festival puisse se tenir sans l’Airplane (du gentil Woodstock au sanglant Altamont), tant le groupe représentait toutes les aspirations d’une jeunesse américaine : la non-violence militante, la vie en communauté, la drogue et la musique qui va avec.

Jefferson Airplane : we can be together ?
Car musicalement dans les années 67-71 (qui constituent l’essentiel de cette compilation oubliant heureusement les avatars dispensables du Jefferson Starship et de Starship), l’Airplane était au top. Sa pop psychédélique et hallucinée était le parfait pendant du Floyd de Syd Barrett. Il suffit d’écouter les merveilles que sont « It’s no secret », « Volunteers », « Somebody to love » (la réponse sans équivoque au gentillet « I want to hold your hand » des Beatles), « White rabbit » (ou Alice sous LSD au Pays des Merveilles), …

Dans l’Airplane tout le monde composait, ce qui a donné des disques décousus et quelquefois disparates (et cette compilation n’y échappe pas), Marty Balin et Grace Slick se relayant ou se complétant le plus souvent au chant. Grace Slick était le personnage central du groupe. Sa technique vocale (abusant parfois du vibrato), sa beauté provocante (concerts topless en 1966 !!), ses relations « difficiles » avec les autres musiciens du groupe qui furent l’un après l’autre ses amants, l’Airplane s’organisait autour de sa diva sous acide.

Fer de lance de la culture musicale américaine de la seconde moitié des 60’s (le flower-power, le Summer of Love, la lutte pacifique contre la guerre au Vietnam), l’Airplane n’allait pas survivre artistiquement à la fin des utopies hippy quelques années plus tard.

Restent une poignée de disques majeurs dont cette compilation, témoignage d’une époque où les gens croyaient naïvement (déjà) que tout pouvait devenir possible.


GOLDEN AGE OF DOO WOP - THE GREAT PRETENDER (1995)


 Une compile parmi d'autres ...

Le doo- wop est un genre musical qui, cycliquement, revient au goût du jour. A l’origine fait par des noirs pour des noirs aux USA à la fin des années 50, il va voir son public s’élargir tant il se pose (involontairement) comme l’antithèse du rock’n’roll naissant : chansons minutieusement répétées, bons chanteurs, harmonies vocales impeccables, tenues de scène irréprochables …

Cette mode va générer une infinité de groupes, n’ayant souvent gravé que quelques morceaux, ce qui fournira une matière première inépuisable pour une multitude de compilations.

Celle-ci se situe bien dans la lignée générale (même si les puristes du genre ne comprendront pas forcément ce que certains artistes ou morceaux ici présents ont à voir avec le doo wop). 1/3 des titres sont des classiques incontournables, un autre tiers est constitué d’enregistrements plus obscurs, et un dernier tiers fait du remplissage, en fonction des contrats d’édition et des droits récupérés par les compilateurs.

Un Cd sympathique et plaisant, mais certainement pas la référence absolue du genre.


EVERLY BROTHERS - THE DEFINITIVE EVERLY BROTHERS (2000)


La chance aux chansons

Ils passaient à la télé et à la radio quand ils n’étaient que deux gamins chantant, au début des années 50 … bien avant les déhanchements d’Elvis le Pelvis. Et donc, comme ils se plaisaient à le faire remarquer lors de leur fabuleux « Reunion concert » de 1983, le rock’n’roll, ouais, c’est bien joli, mais eux ils étaient déjà là avant …

Même si leurs premiers succès ne datent réellement que de la fin des années 50, et même si tout n’a vraiment commencé qu’avec « Bye bye love » en 1957. Un titre comme une marque de fabrique, un thème gentillet, une mélodie immédiatement mémorisable, et Don et Phil Everly qui chantent… d’une façon unique, instantanément reconnaissable. Toujours à l’unisson, et pas seulement sur les refrains, sur tout le titre … Pas une nouveauté, des duos, voire des groupes chantant, la country music (et son public) en était particulièrement friande, de toutes ces voix de tête à fort accent campagnard et redneck vocalisant de concert.

Everly Bros fin 50's
Les Everly eux ont une diction parfaite et délaisseront très vite la stricte country de leurs débuts pour s’orienter vers une variété haut de gamme. Leur synchronisme vocal parfait, à une époque ou le re-recording n’existait pas et encore moins Auto-Tune, l’évidence des mélodies et les arrangements somme toute très grand-public, très centristes des morceaux, vont les installer pendant presque dix ans au sommet des hit-parades américains.

Comme beaucoup à cette époque-là, ils pourront s’appuyer sur les morceaux clés en main fournis par un jeune couple d’auteurs-compositeurs Felice et Boudleaux Bryant, qui leur écriront l’essentiel de leurs créations. Et comme tout le monde, les Everly Brothers constelleront leur répertoire de reprises choisies de Little Richard, Buddy Holly, Roy Orbison, … Ils reprendront même le « Je t’appartiens » de Gilbert Bécaud (oui oui, on  parle bien du même, du type en costard noir et Adidas blanches ( ! ) des shows de Maritie et Gilbert Carpentier) qui adapté en « Let it be me » sera un de leurs plus gros succès. Les Everly ne se cantonneront jamais aux romances adolescentes pour lesquelles ils étaient à peu près sans équivalents, ils n’auront pas peur, à l’inverse de stars centristes reconnues (Sinatra, Warwick, …), de se frotter à du rockabilly (« Wake up Little Suzie »), voire du rock’n’roll tout ce qu’il y a de plus roots (« Bird dog », « Claudette », « Lucille », …).

Everly Bros - Reunion Concert Septembre 1983
Le premier des deux Cds de cette compilation (50 titres en tout) est le meilleur. De 1957 à 1961, les Everly Brothers ont aligné avec une régularité de métronome des titres colossaux, de la lente ballade countrysante « Maybe tomorrow » à l’angélique « Take a message to Mary », en passant par la très pop « Cathy’s clown » (devenue « Le p’tit clown de ton cœur » une fois reprise par Hallyday), l’himalayenne « Walk right back » qui n’a rien à envier aux productions Motown ou Spector, la pièce montée baroque « Temptation ». Mention particulière à « All I have to do is dream », tout simplement une des plus belles chansons du monde …

Le second Cd, jusqu’aux disputes qui entraîneront la « séparation » des deux frangins au milieu des seventies,  est un ton en dessous. Même s’il débute par « Crying in the rain », qui donne vraiment envie de chialer tellement c’est beau, et qu’il pleuve ou pas … Insensiblement et insidieusement, la qualité intrinsèque des titres décline, au profit d’arrangements de plus en plus fignolés et tarabiscotés, qui voit les Everly se livrer à des choses vocalement ahurissantes et insensées. Laissant de côté les mélodies simples et chansons évidentes. Le succès s’en ressentira, peu de titres iront tutoyer le haut des charts, et l’enlevée « The price of love » sera en 1965 leur dernier grand hit.

Les dernières années du duo paraissent quelque peu désuètes, qui les voit s’entêter sur la recette qui a fait leur fortune, avec des orchestrations de plus en plus sirupeuses. Cette compilation se conclut par « On the wings of a nightingale » de leur excellent album de come-back  « EB 84 ». Ce titre est signé d’un de leurs illustres fans, Paul McCartney, c’est un de ses meilleurs morceaux à lui des quarante dernières années, et servi par les voix intactes des frangins, ça le fait …

Ce qui amène à dire quelques mots sur l’influence que Don et Phil Everly ont eu sur le milieu musical. Assez impressionnante, il faut bien dire. Des gens comme les Beatles ou les Beach Boys ont commencé à répéter leurs propres harmonies vocales en prenant comme modèle les Everly, Simon et Garfunkel en particulier leur doivent absolument tout, et d’une façon générale tous les duos chantants se sont inspirés de leur travail (Sonny & Cher, Carpenters, Righteous Brothers, Starsky & Hutch, Stone et Charden, …).

A noter que leur live de « reformation » (« Reunion concert ») est un colossal tour de chant, certaines de leurs chansons se voyant transcendées par le live (et aussi un super backing band) …

Enfin rayon people, Erin Everly, fille de Don Everly et groupie notoire du L.A. des années 80, a été l’espace de quelques jours ( ! ) mariée à l’intergalactique crétin Axl Rose …

Des mêmes sur ce blog :
EB 84

LEIBER & STOLLER - ONLY IN AMERICA (1980)


Excellent, mais il en manque ...

Stoller, Presley et Leiber pendant les séances de Jailhouse Rock
En une dizaine d’années à cheval sur les 50’s et les 60’s, ces deux new-yorkais ont laissé à la postérité ce que l’on appelle une « œuvre ». Auteurs de plus de bonnes chansons chaque mois que Barbelivien en 40 ans, on retrouve leurs merveilles généralement dispatchées sur les disques des figures majeures de cette époque-là. Même si actuellement   quelques compilations leur sont dédiées.

Celle-ci est une de leurs première, sortie à l’origine en double 33 T en 1980, et qui présente une partie de leurs hits. Une partie car il manque quelques interprètes prestigieux

Et surtout Elvis Presley (mais question de droits ?) pour lequel ils ont composé des choses comme « Hound dog » ou « Jailhouse rock » (excusez du peu …)

Cette compile commence avec Big Mama Thornton et LaVern Baker jusqu’aux succès solo de Ben E. King. La moitié des titres est consacrée aux seuls Coasters et Drifters. Au générique quelques titres qui ont été de gros succès adaptés en français : les Cheers de « Black denim trousers … » (« L’homme à la moto »), les Coasters de « Along came James (« Zorro est arrivé ») ou « Three cool cats » (« Nouvelle vague »), …

Et tiens, messieurs-dames d’Atlantic, vous pourriez profiter (comme d’habitude dans ces cas-là) de la mort cet été de Mike Leiber pour rééditer ce « Only in America » (du titre éponyme et gros succès de Jay & the Americans) en Cd… En n’oubliant pas Elvis …




BIG BLACK - THE RICH MAN’S EIGHT TRACK TAPE (1987)


Les débuts de Steve Albini
Avant d’être crédité à la production de quelques disques au son abrasif (Pixies, Nirvana, PJ Harvey, plus tard les Stooges reformés de « The Weirdness », …) qui ont traumatisé leur époque, Steve Albini était le leader et guitariste des extrémistes sonores de Big Black. Groupe radical tant par le propos que par la musique. Boîte à rythmes tachycardiques programmés par Albini, guitares tronçonneuses déchiquetant de gros riffs saturés, voix et sons trafiqués.
Ils ont pas l'air méchants ... ne pas se fier aux apparences.
Les electro-punks de Metal Urbain (Cocorico) étaient souvent cités comme influence, on pense aussi à la techno martiale du début des 80’s des Belges de Front 242, et le son de Big Black influencera notablement des gens comme Ministry ou Trent Reznor.
On ne peut pas dire que la discographie de Big Black soit pléthorique, deux 33T plus un live posthume. Ce « Rich man’s … » est une compilation, reprenant neuf des dix titres de leur premier, meilleur et à peu près introuvable « Atomizer » à la pochette nihiliste qui avait marqué quelques esprits, et lui rajoutant quelques morceaux sortis sur des singles ou des Eps.
Musiques radicales, textes coup-de-poing hurlés, deux « hits » underground, « Jordan, Minnesota » sur les viols pédophiles, « Kerosene » sur l’ennui mortifère des cités américaines, Big Black, comme son nom l’indique est un groupe sombre et torturé, martelant implacablement ses propos rageurs. Les tempos hardcore ne sont jamais loin, témoin le fabuleux « Ready men ».
Big Black existera officiellement six ans, Albini formera par la suite l’également radical Rapeman, avant Shellac qu’il mènera conjointement à sa carrière de producteur demandé et successful …




SAM COOKE - WONDERFUL WORLD (1987)


Pour un monde meilleur ...

Ben non, c'est pas Henri Salvador ...
Sam Cooke, référence ultime de Rod Stewart, a été révélé par la dure école du gospel, avant de devenir  l’idole de la jeunesse black américaine (surtout les filles) au début des années 60, grâce à un répertoire où se mélangent soul, pop et rock.
Tous les titres présents sur ce court Cd (30 minutes) sont des hits certifiés, mettant en valeur cette voix d’une facilité, d’une aisance et d’une souplesse stupéfiantes.
Abattu en pleine gloire par un mari jaloux, Sam Cooke ne profitera pas de son immense succès, et est honteusement oublié aujourd’hui.

Malgré l’âge de cette édition (1987), le son est correct et le Cd permet de découvrir ce fabuleux chanteur.

Cd à ranger à côté du live « Harlem Square Club », témoignage incandescent du magnétisme qu’exerçait Sam Cooke sur son public.



THE HIVES - YOUR NEW FAVOURITE BAND (2002)


 Allumés Suédois

Ce Cd est une compilation des deux premiers albums des Hives peu remarqués par le « grand public », et augmentée d’une poignée de titres assez rares venant de quelques Eps.

Descendants d’une longue tradition scandinave vouée à la célébration d’un rock sauvage et « garage », les Hives se feront remarquer par l’énergie démesurée qu’ils mettront dans l’interprétation de leurs titres, titillant même assez souvent le rock hardcore. Alors, évidemment, les titres défilent à toute vitesse (douze en moins de demi-heure). Sans pour autant négliger la recherche de la mélodie et d’arrangements subtils voire radiophoniques. Un gant de fer recouvert de lambeaux de dentelle …

Noir c'est noir, il n'y a plus d'espoir ... The Hives 2001
Les Hives sont emmenés par le chanteur Pelle Almqvist, compromis tant physique que scénique d’une longue lignée de lippus chantants (Mick Jagger, Steven Tyler, David Johansen), et le groupe entourera d’une aura mystérieuse tout ce qui touche à Randy Fitzsimmons, auteur de tous les titres, personnage énigmatique et invisible sur lesquelles les rumeurs les plus diverses circuleront (manipulateur de l’ombre, gourou, pseudo du guitariste, pseudo collectif du groupe, …).

« Your new favourite band » débute pied au plancher avec le titre qui deviendra emblématique du groupe « Hate to say I told you so », son gros riff qui désosse, ses arrangements de claviers et son refrain épileptique. Une épilepsie qui ne fera que s’aggraver à mesure que défilent les plages, le punk’n’roll efficace de « Main offender », le rockabilly supersonique « Die, all right ! », les glaviots tachycardiques « Untutored youth » et « Outsmarted », le très Pixies (époque « Surfer Rosa – Come on pilgrim ») « Mad man », les quasi-hardcore « A.K.A. I-D-I-O-T » et « Automatic Schmuck » … Le Cd se clôt par un instrumental très apaisé (par rapport à ce qui a précédé), « The Hives are the law … » assez ressemblant à « Space Invader » du 1er Pretenders.

Cette compilation élargira notablement l’audience du groupe, qui se retrouvera rattaché à la vague des groupes en « The » (Strokes, Libertines, White Stripes, …) et du énième « renouveau » du rock du début des années 2000. Par la suite, notamment avec leur plus connu « Tyrannausorus Hives », le groupe soignera encore plus son versant pop et mélodique, et mettra en place un côté « cartoon » au niveau de son look, de ses clips et de son jeu de scène. Bien discret discographiquement depuis pas mal de temps...

Des mêmes sur ce blog :
Lex Hives

SIXTIES ARCHIVES - LOUISIANA PUNK (1983)


Garagistes du bayou
Dans la série de disques du label Eva consacrés à la scène garage U.S. des mid-sixties, escale en Louisiane, où comme partout ailleurs, les jeunes américains prennent en pleine poire la British Invasion, achètent des instruments, montent des groupes et essayent la plupart du temps d’imiter les Anglais. Avec des résultats variables … Faut dire que les compilations sur ce thème et cette période, il y en a déjà beaucoup, et d’excellentes (Nuggets, Peebles). Et quel qu’ait été le foisonnement créatif underground, les quelques-uns qui auraient mérité une reconnaissance de plus grande ampleur sont connus depuis longtemps. Inutile de chercher dans ce Cd le colossal groupe culte oublié par tous dont l’écoute va vous changer la vie … aucune légende en devenir, juste des bandes de potes qui jouent du rock …

Tenaces ...les Bad Roads en 2008
Les mieux représentés du lot avec trois titres, les Bad Roads, n’ont pas l’air très imaginatifs. « Too bad », certes intéressant, ne fait que recycler une mélodie des Yardbirds (celle de « Mr, you’re a batter man than I » en l’occurrence), « Blue girl » fait beaucoup penser au « Who do you love » de Willie Dixon et Bo Diddley, et leur reprise du « Til the end of the day » des Kinks est pas terrible, mais au moins, ils auront chanté un bon titre dans leur vie …

Les Bad Roads représentent une tendance du mouvement, celle des copieurs des Anglais … Ron Gray & The Countdowns, un titre excellent, les One Way Street (un bon « Tears in my eyes »), les cinéphiles ( ? ) Gaunga Dyns, les peu imaginatifs Satans procèdent de la même démarche …

L’autre tendance majeure, c’est celle des possesseurs de Farfisa, les Persian Market, Playgue, Surrealistic Pillar (bonne joke en référence à un fameux disque de l’Airplane), Moon-Dawgs …

Quelques uns, enfin, et ce sont les plus intéressants, tentent de fuir les stéréotypes, en affichant des références peu souvent de mise. Les Bad Boys livrent un bon rythm’n’blues très Stax, les douze cordes acoustiques d’Al Michael & The Medallions font penser aux Byrds…

Et puis il y a vers la fin un titre fabuleux, la reprise du « Smokestack lightning » de Lightnin’ Hopkins. On dirait exactement (le son, la rythmique, la voix, tout en fait) du Creedence repris par le Gun Club (« Run through the jungle »). L’auteur de ce miracle sonore prémonitoire s’appelle Joe DeGrinda, il est retourné aux oubliettes, mais là, l’espace de trois minutes, il a tutoyé les étoiles …

Ce « Louisiana punk », à l’origine un 33T sorti au début des années 80, est réédité depuis peu en « vinyl replica », soit un Cd dans une pochette cartonnée identique à l’originale, ce qui permet de profiter du visuel le plus repoussant (scanné sur un planche de Rahan ?) ayant jamais servi à enrober un disque. Niveau sonore incroyablement bas, notes de pochette illisibles sans microscope, même pas les dates d’enregistrement (tout entre 1965 et 1968 je dirais, mais c’est quand même le genre de détails qui compte pour les rares personnes que cet objet peut intéresser). Il est peut-être plus judicieux de rechercher d’occase les rééditions Cd du début des 90’s qui comprenaient des titres bonus …

DAVE EDMUNDS - THE BEST OF (1981)



 Artisan doué

Dans les encyclopédies du rock, peu de pages sont consacrées à Dave Edmunds. Il faut dire que dans l’Angleterre des années 70, dominée par la musique progressive (Yes, Genesis, …) ,le glam-rock (T-Rex, Bowie, …), le hard-rock (Purple, Led Zep, …), puis le punk (Clash, Pistols, …), cet oiseau-là avec son compère-gémeau Nick Lowe que ce soit en solo ou au sein de leur groupe commun Rockpile faisait du rock’n’roll.

Sous influence pionniers américains de la chose et country, ce guitariste-producteur de talent, signé sur le label des Led Zeppelin Swan Song, livrait vers la fin des années 70, des disques plein de musique roots sincère et attachante.

Dave Edmunds reprend sur ce Cd des morceaux de ses idoles américaines , mais aussi du Costello (« Girls talk »), ainsi que quelques compos personnelles co-écrites avec Nick Lowe. Figure également un morceau avec les Stray Cats (« The race is on ») dont il venait de produire le premier disque, et un dernier titre (« The creature from the black lagoon ») qui a dû plaire aux Cramps (voir leur « The creature from the black leather lagoon » sur leur Cd « Stay sick »)

Il n’y a rien sur ce Cd qui ait flirté de près ou de loin avec les sommets des hit-parades, mais un disque de rock’n’roll simple, vif et sympathique. De quoi faire le bonheur de ceux qui préfèrent la musique au décorum de cirque qui l’entoure trop souvent.



JOHNNY CASH - THE GREATEST YEARS 1958 - 1986 (1988)


Pour une première approche ...

Johnny Cash live au pénitencier de  San Quentin
Cette compilation, parmi la multitude de celles consacrées à l’Homme en Noir, est un bon résumé de la carrière d’un des plus grands musiciens américains du XX ème siècle, même s’il a connu quelques passages à vide, englué dans des problèmes de dope et une attitude réactionnaire, laquelle, si elle comblait son public de base, pouvait légitement laisser dubitatif. L’immensité de l’œuvre de Johnny Cash fait que Cd sera au final trouvé incomplet, chacun pouvant noter des « oublis » qui auraient leur place sur ce best-of.

Le début de la carrière chez Sun (avec le monumental « I walk the line ») n’est pas là (question de droits ?), mais les années 60 sont bien représentées, notamment les live en milieu carcéral (San Quentin, Folsom). Le dernier morceau (« Highway Patrolman » de Bruce Springsteen), à la beauté crépusculaire et dépouillée, est révélateur de la fin de la carrière de Cash avec le producteur Rick Rubin, qui aux yeux de beaucoup, sera le sommet artistique de son œuvre.

Du même sur ce blog :
American IV The Man Comes Around


JERRY LEE LEWIS - ROCKIN' UP A STORM (1992)


Rock'n'roll ...

Premier volet d’une compilation en 3 Cds, comprenant également « Rockin’ the classics » (axé sur des reprises), et « Rocking the country » (comme son nom l’indique, répertoire de plouc music).

Essentiellement consacré aux titres créés par le Killer chez Sun. Du classique, du lourd (« Great balls of fire », « Whole Lotta shakin’ goin’ on », « High school confidential », « Breathless »…), ses classiques les plus connus et les plus remuants (d’où le titre de la compilation) sont là. Quelques reprises, (« Ubangi stomp », « What I’d said »), quelques titres plus obscurs, en tout 22 pépites de la meilleure période de Jerry Lee Lewis.

Ce « Rockin’ up the storm » à peu près introuvable aujourd’hui faisait partie d’une gigantesque fournée de rééditions Cd du début des années 1990 du catalogue Sun (hormis Elvis, question de droits) des artistes majeurs du label de Sam Philips.

Du même sur ce blog :



CHICAGO - CHICAGO IX - GREATEST HITS (1975)



Le meilleur et le pire
Chicago, cette fanfare hippie aujourd’hui oubliée, a connu ses meilleurs moments à ses débuts, fin 60’s début 70’s. Formation pléthorique, encore plus nombreux que les Sept Nains, et au moins aussi opiniâtres au travail, avec la perpétuelle marotte de numéroter ses disques en chiffres romains … Aux dernières nouvelles, le groupe ou ce qu’il en reste aurait embauché Peter Wolf ( !? ) du J. Geils Band et récemment publié un Chicago XXXII ( !! ).
Ce IX paru en 1975 est leur première compilation, et se situe (forcément) entre le VIII, sorte de tribute-album à ceux qui les ont influencés, et le X, qui symbolise la prise de pouvoir par le bassiste Peter Cetera et une orientation définitive vers du rock FM lent et hyper-commercial (les scies « If you leave now » ou plus tard « Hard to say I’m sorry », ce genre …)
Le groupe a débuté dans un style voisin d’une autre famille nombreuse, Blood Sweat & Tears, précurseurs d’une certaine idée de fusion alors fort en vogue, en mélangeant sonorités venues du rock, de la pop, du jazz, de la soul, du rythm’n’blues, du funk … Chicago, où tout le monde composait, avec une prédominance exercée par le claviériste Peter Lamm et le tromboniste James Pankow, aura dans ses débuts laissé une œuvre hétéroclite, passant d’une plage à l’autre de la fulgurance rock à la redondance cuivrée …
Cette compilation en témoigne, en faisant voisiner titres d’anthologie du groupe (« 25 or 6 to 4 » gros hit, les excellents « Does anybody really … », « Feelin’ stronger every day », ou le phénoménal « Beginnings »), et puis d’autres choses beaucoup plus anecdotiques, soul et rythm’n’blues blanchis, gâtés par des arrangements de fanfare cuivrée jazzy (« I’ve been searching so long », « Call on me » funky mou à la Earth, Wind & Fire ), ou des ballades qui commencent à devenir pataudes (« Wishing you where here », comme du Wings en petite forme).
On peut aussi regretter qu’il n’y ait pas plus de titres de leur premier et meilleur disque (le bleu et noir « Chicago Transit Authority », le seul à ne pas avoir de numéro), et qu’à l’exception de « 25 or 6 to 4 », on n’entende pas trop sur cette compilation leur fabuleux guitariste Terry Kath, un des rares « héritiers » crédibles de Hendrix, beaucoup plus intéressant que les habituels nominés de l’époque à ce poste (Trower, Marino, California, …), et qu’on n’aura d’ailleurs guère l’occasion d’entendre par la suite, puisqu’il s’auto-révolverisera à la roulette russe quelques années plus tard …

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CHUBBY CHECKER - 20 CLASSIC TRACKS (1994)



Surboum dans les maisons de retraite
Il faut être né avant 1945 pour avoir connu ça : la déferlante twist qui a envahi la France en 1961-1962, se transformant vite en vague yé-yé.
A l’origine de ce mouvement, une chanson, « The Twist » par Hank Ballard & the Midnighters aux USA. Un quasi-bide. Reprise quelques semaines plus tard par un certain  Ernest Evans sous le pseudo de Chubby Checker, elle va devenir un gigantesque succès mondial, porté par une danse du même nom.
Chubby Checker n’ira pas chercher plus loin un plan de carrière, répétant jusqu’à l’écœurement des copies conformes de son hit. En France, plus que partout dans le monde, tous s’y mettront (Hallyday, Mitchell, Rivers, …), adaptant, traduisant, reprenant note à note les morceaux de Checker.
Lequel, même s’il continue encore sa carrière de roi du twist (il a vendu des dizaines de millions d’albums), n’aura artistiquement été qu’une parenthèse dans l’histoire musicale américaine, entre les pionniers du rock’n’roll et l’invasion des Beatles.
La musique de Chubby Checker n’a plus aujourd’hui qu’un intérêt très mineur. Cette compilation n’y apporte rien de plus, desservie par un packaging sommaire, un son asthmatique et une égalisation approximative des titres. Quant aux morceaux présents, il n’est même pas sûr qu’il s’agisse des versions originales, Chubby Checker les ayant réenregistrés plusieurs fois.
Pour (vieux) nostalgiques seulement.


THE SUPREMES - MORE HITS (1965) SING HOLLAND / DOZIER / HOLLAND (1967)




Piège Supreme
Il y a quelque chose d’involontairement drôle dans cette réédition de deux 33 T des Supremes : l’un des albums s’appelle « Sing Holland – Dozier – Holland », mais les 24 morceaux du Cd sont tous signés du brelan d’auteurs magique de la Motown ; l’autre album est intitulé « More hits », mais seuls trois incontournables du girl-group (« Stop ! In the name of love », « Back in my arms again » et « You keep me hangin’ on ») se retrouvent sur l’ensemble du Cd.

Autant dire que la déception est de mise, la moindre compilation bâclée des trois filles contiendra beaucoup plus de ritournelles imparables que ce triste Cd, tant l’essentiel des morceaux présents ici est constitué des fonds de tiroir du répertoire du groupe et la stratégie commerciale de l’époque (on inonde le public de 45 T et de 33 T, à raison d’un 45 tous les deux mois et d’un 33 tous les quatre) montre ses limites aujourd’hui.

Et ce non pas que la stratégie commerciale d’aujourd’hui soit meilleure : le son de ce Cd est mauvais (à peine meilleur que le saccage sonore de « Where did our love go ? » / « I hear a symphony » paru dans la même collection). Or chacun sait que la compilation de hits est la seule bonne méthode pour aborder le répertoire des Supremes, et donc que le maigre public attiré par le seul intérêt de ce Cd (rendre disponibles des vieux 33 T disparus du catalogue) sera forcément déçu par la qualité sonore proposée.

Dommage car pour l’ensemble de leur oeuvre Diana Ross et ses complices méritaient mieux que ce Cd bâclé.

Bon, profitez de deux merveilles de titres, "Stop ! In the name of love" et de la vidéo (certes pas officielle), de "You keep me hanging on", le grand hit psychédélique des Supremes et de la Motown, où l'on découvre les talents (?) de pongiste de Diana Ross ...










THE TROGGS - HIT SINGLE ANTHOLOGY (1991)



Garagistes anglais

Pour l’éternité , les Troggs resteront comme le groupe de « Wild Thing », le « Louie Louie » européen. Les gens qui l’ont repris sont légion, mais parmi tous, ce doit être Jimi Hendrix qui en a livré les plus incandescentes versions.

Les Troggs, donc. Menés par un grand modeste, qui pour passer inaperçu, prit le pseudonyme de Presley (du nom d’un obscur chanteur  de Nashville, excusez du peu …) le groupe a fait son apparition dans les mid-sixties dans la mouvance garage (Creation, Action, Birds, Move,… ).

« Wild Thing » en a d’emblée fait des vedettes et les bons morceaux se sont rapidement succédés (« With a girl like you », « I can’t control myself »), mais avec à chaque fois un peu moins de succès. Ils sont tous présents sur ce Cd, reprenant chronologiquement les faces A et B des 45 tours de l’époque. Ainsi les hits du groupe sont donc les plages 1,3,5,7, etc.., ce qui a tendance à entraîner une écoute en pointillé, les faces B n’étant pas toujours captivantes. De plus, les derniers simples du groupe n’étant pas terribles et s’orientant plutôt vers une pop mièvre ou pire, des mélopées néo-babas (« When will the rain come »), l’attention se relâche facilement plus les plages du Cd défilent.

Mais bon « Wild thing » à lui tout seul sauve (presque) l’affaire.










THE BYRDS - ORIGINAL SINGLES VOLUME I 1964 - 1967 (1967)



Un peu léger ...

16 titres de 64 à 67 constituant un parfait best-of  des débuts de carrière des Byrds.

Mais bon le Cd ne dure que 41 minutes, et même s’il s’agit de la réédition d’un vinyle, des morceaux supplémentaires auraient pu être rajoutés pour profiter de la capacité du support.

Ensuite, les titres ne sont pas remastérisés, alors que la plupart (tous ?) des albums studio du groupe ont été superbement réédités par leur label Columbia dans les années 90.

Tout ceci ne fait pas de ce Cd la meilleure compilation des Byrds sur le marché, même si elle offre une excellente approche de la période « Beatles » du groupe.

Tous les premiers hits, les plus connus et les plus universels sont là, de « Mr Tambourine Man » (reprise de Dylan sortie avant l’original du Zim), à la scie catho (« Turn turn turn), des merveilles (« I’ll feel a whole lot better ») écrites par Gene Clark, viré parce qu’il faisait de l’ombre aux deux stars auto-proclamées McGuinn et Crosby, à la grinçante « So you want to be a rock’n’roll star » (tout le Tom Petty sound en deux minutes) …

A conseiller juste pour une première découverte …


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WOODSTOCK 40 - 3 DAYS OF PEACE & MUSIC (2009)


Définitif ... en attendant ...

6 Cds pleins à la gueule (7 h 50 au total) sur LE festival de rock.
Dont on commence à connaître pas mal de choses … La BO du film de Wadleigh, les 2 Cds rajoutés (« Woodstock Vol 2 »), l’édition « 25th Anniversary », plus tous les titres sortis sur des compilations, coffrets, … des participants. Plus en 2009 (40ème anniversaire, bonjour le prétexte) l’intégrale des concerts des artistes Sony (Sly & The Family Stone, Santana, Joplin, Airplane, J. Winter).
En fait, ce qui m’a poussé à l’achat, c’est le label. Ces Cds sortent sous l’étiquette Rhino, les maîtres de la réédition et du traitement du son. Car ce qui posait problème dans le cas Woodstock, c’était cette sono au souffle effrayant qui bouffait la moitié de la musique. Les rééditions Sony avaient « nettoyé » et compacté le son sans discernement pour un résultat peu convaincant. Ici, et les gens de Rhino s’en expliquent sur le somptueux livret, tout a été conservé (les « pains » des musiciens, le bruit des ballets d’hélicoptère, et surtout la moindre bribe musicale). Mais le son a été « spatialisé », ce qui donne un rendu superbe, notamment sur les concerts acoustiques. Comme d’habitude un travail d’orfèvre des gens de Rhino.
Il y a quand même quelques trucs qui agacent. Rien que le titre du coffret déjà : « 3 Days of Peace & Music ». Alors que le slogan d’époque de Woodstock c’était « 3 jours de paix, d’amour et de musique ». 40 ans après, l’amour a disparu (plus bankable ?). Pourtant, il s’est pas mal pratiqué si l’on en juge par le film de Wadleigh … Et puis, il y a les absents de cette réédition : le Band comme souvent (ils n’étaient que sur une compilation « 25th Anniversary »), mais aussi Ten Years After dont le « I’m Going home » fut un des moments forts du festival. Etrange, même si ce titre est bien connu (il est sur la BO du film). Manquent aussi à l’appel quelques seconds couteaux (les oubliés Keef Hartley Band).
Malgré tout, ce coffret constitue la vision d’ensemble la plus complète à ce jour et montre une chose : c’est que si le festival est pour plein de bonnes raisons mythique, toute la musique produite dans ces trois jours n’a pas été au top.
Certains cas sont connus. Janis Joplin, desservie par un Kozmic Blues Band minable s’était de son vivant opposée à la parution des bandes la concernant, Daltrey a publiquement qualifié la prestation des Who comme étant le pire concert de leur carrière, le Band a joué dans l’indifférence générale car tout le public attendait l’apparition de Dylan qui n’est pas venu …
Un certain nombre d’autres n’occupant pas le haut de l’affiche démontrent pourquoi : prestations anecdotiques de Sweewater (mauvaise copie de l’Airplane), ou des oubliés Bert Sommer, Quill, John B. Sebastian, Butterfield Blues Band …
Quelques uns plus connus sont pénibles (Ravi Shankar, le Dead en petite forme, ou les 28 ( !! ) minutes d’une statusquonnerie boogie improvisée par Canned Heat, …).
Surnagent évidemment ceux que l’on savait excellents pour l’occasion (Santana, Sly Stone, Hendrix, …). Auxquels il faut ajouter les superbes extraits peu connus des concerts de Creedence et Mountain (avec un magnifique Leslie West). Mais pour moi, la révélation de ce coffret, c’est Joan Baez. Pratiquement la doyenne du festival, enceinte jusqu’aux yeux, les quatre morceaux présents filent le frisson tant sa présence vocale est fabuleuse. On a trop souvent oublié à quel point c’est une immense chanteuse, au profit de son image de pasionaria combattante de toutes les causes perdues.
Le copieux livret, en plus d’une iconographie first class fourmille d’anecdotes souvent peu connues.
Ainsi le rôle joué par l’armée américaine. Alors que Woodstock  se voulait une manifestation « alternative » contre l’engagement militaire US au Vietnam, ce sont les hélicoptères de l’armée qui ont permis l’acheminement des musiciens perdus dans les gigantesques embouteillages autour du site, qui ont permis le transport d’une structure médicale, d’eau, de nourriture, … autant de choses que l’organisation du festival avait laissées de côté. Faute de quoi Woodstock aurait été une catastrophe humanitaire totale.
Ou l’attitude ultra-mégalo des lourds Iron Butterfly, prévus à l’affiche, mais que leurs caprices de divas ont condamné à rester sur le tarmac de l’aéroport de La Guardia à New-York.
Ou comment les atermoiements d’Arlo Guthrie renâclant à jouer alors que la pluie n’était pas arrêtée, ont permis à Melanie, inconnue totale qui n’avait rien enregistré mais traînait backstage avec sa guitare, d’aller sur scène faire un triomphe et lancer sa carrière …
Ceci posé, il n’en reste pas moins que cet objet est typique du mercantilisme à tout crin d’une industrie musicale moribonde, qui préfère recycler ses archives ad nauseam qu’investir sur de jeunes créateurs. Et dont les arguments « vendeurs » sont souvent faux. Certains encarts publicitaires affirment que ce coffret présente l’intégralité des concerts. Une trentaine de Cds seraient nécessaires pour cela (c’est écrit dans le livret). Pour les 50 ans ? Contrairement à ce qui est annoncé au verso du coffret, il n’y a pas la moitié des titres inédits (ils ne sont inédits que dans les compilations génériques estampillées Woodstock). Je n’ai pas fait un pointage, mais la plupart des titres prétendus inédits sont sortis officiellement sur des compilations ou coffrets d’artistes participant au festival. Des vrais inédits, il y en a au maximum une poignée.
Donc en conclusion, arrive la question qui fâche : faut-il lâcher un peu plus d’un billet orange pour cet objet ?
Oui, si l’on n’a rien (film, compilations précédentes) concernant Woodstock.
Eventuellement, si l’on veut quelques morceaux rares ou inédits de ses artistes et groupes favoris.
Non dans tous les autres cas.







THE JAM - GREATEST HITS (1991)



Pour une première approche
Pendant quelques années, fin 70’s début 80’s, les Jam ont connu chez eux en Angleterre une popularité immense. Comme en d’autres temps Beatles, Queen ou Oasis. Les Jam furent des stars chez eux, et pratiquement inconnus ailleurs.
Partie intégrante de la vague punk, ils se différencieront de leurs collègues par leurs goûts musicaux. Alors que les autres, Clash en tête, étaient branchés reggae et rock’n’roll des origines, Paul Weller et ses deux comparses vénèrent la période mod sixties (Who, Kinks, …) et la musique soul noire américaine (celle des labels Stax, Atlantic, Motown, …). Ces influences transparaissent dans les reprises (« David Watts » des Kinks) ou les compos originales (« Town called Malice » est basé sur une rythmique Tamla-Motown avec un break de batterie similaire à celui de « You can’t hurry love » des Supremes).
Ce « Greatest Hits » donne en une heure un aperçu de la carrière du groupe. Et même si on peut regretter que cette compilation soit un peu trop axée sur les dernières années du groupe au détriment des débuts plus intéressants, elle regroupe tous les essentiels et incontournables des Jam.
Ceux qui voudraient aller plus loin iront voir du côté de « Snap ! » autre compilation plus étoffée en deux Cds, les plus fortunés s’offriront le coffret « Direction Reaction Creation » ou les albums du groupe (une demi-douzaine).


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In The City



LES PLUS GRANDS SUCCES DU PUNK - VOLUMES I & II



France, terre punk ?

C’était en tout cas la première fois dans les annales de la musique qui rocke et qui rolle qu’on n’avait pas quelques wagons de retard. Comme en Angleterre (les Etats-Unis, c’était trop loin, on savait moins ce qui s’y tramait), une multitude (enfin, quelques personnes) de jeunes mal coiffés, fans de disques «  bizarres » et bruyants (de Captain Beefheart à Dr Feelgood, ça ratissait tout de même large, fallait surtout pas que ça ressemble à Genesis ou Deep Purple) allaient vouloir faire de la musique, alors que dans le meilleur des cas ils n’étaient même pas foutus d’accorder une guitare, et ne parlons même pas d’en jouer…
Une poignée de lieux, d’individus, serviront de catalyseurs. Et tant qu’à n’en retenir qu’un, autant que ce soit Marc Zermati, dont le magasin de disques à Paris (l’Open Market) servira de lieu de rassemblement et de ralliement. Instigateur de ce qui doit être le premier festival punk européen (les improbables arènes de Mont de Marsan en août 1976), fondateur d’un label « militant » (Skydog), c’est évidemment lui que l’on retrouve à l’origine de cette compilation.
Déclinée en deux épisodes (il y aura une suite « Volume II : Le Retour », comprenant peu ou prou les mêmes groupes, avec d’autres titres). Evidemment, il n’y a aucun « succès » au sens NRJ du terme. Et d’ailleurs pas que des « punks » (c’est quoi un punk ?). Juste une collection de titres par des gens apparus à la même époque, à Paris ou en province, adeptes du « do it yourself », dans des genres musicaux assez hétéroclites. Il y a un monde qui sépare, tant par les racines ou les cultures musicales, le doo-wop 50’s  assez académique des Rockin’ Rebels et la bouillie sonore de, au hasard, Dentiste ou Abject … Mais chez tous, la même envie, la même urgence, de faire de la musique, ou au moins d’essayer de faire quelque chose qui y ressemble.
Bien peu de groupes présents continueront l’aventure, affineront leur propos, feront une « carrière », Little Bob Story et les Dogs faisant figure d’exception. Encore que leur carrière se mesure davantage en terme d’estime qu’en terme de fortune amassée pendant des années, voire des décennies de galères …  Il y a les « légendes » du mouvement, ceux devenus « culte » à titres divers, ou qui comptaient en leur sein des gens dont on a reparlé. Les Olivensteins des frères Tandy et leur géniale profession de foi « Fier de ne rien faire », les Asphalt Jungle (très mal joué, très mal chanté, donc excellent) du journaliste Patrick Eudeline, le fracas des gros riffs et de la boîte à rythmes de Metal Urbain annonciateur des Bérus, le Taxi Girl de Mirwais et Daniel Darc, punks et new wave en même temps, l’« ancêtre » Jean-Pierre Kalfon et son Kalfon Rock Chaud totalement obnubilé par les New York Dolls, les Scooters (futurs Starshooter) pour une reprise parodique du « Sweet Jane » de Lou Reed que Kent transforme en « Hygiène » (en fait, ce titre est un fake, les Scooters ne l’ont jamais enregistré, et il a été « refait » entre les deux premiers disques de Starshooter).
Les autres, ceux que l’histoire, qu’elle soit grande ou petite, a plus ou moins oubliés (Electric Callas, Marie & les Garçons, Lou’s, Pura Vida, Guilty Razors, Calcinator, 84, …), sont là aussi, pour démontrer qu’à Paris comme en province, ça bougeait, ça s’agitait au son de rythmes plutôt frénétiques.
Sont exclus des groupes apparus à la même époque (Ganafoul, Trust, Téléphone, …), oeuvrant dans des registres et des genres moins novateurs, plus conventionnels.
Par contre manquent sur cette compilation (et la suivante) les Stinky Toys, de Elli Medeiros et Jacno, pourtant rattachés à la scène punk française, et parmi les plus connus (ils ont tourné en Angleterre) de toutes ces formations bouillonnantes et électriques.
Quelques mois après cette « vague » française, le succès en Angleterre des Damned, Pistols et autres Clash, tirerait vers l’oubli ces quelques froggies novateurs …