BLACK MIDI - SCHLAGENHEIM (2019)

Midi à quatorze heures ?

Y’a du monde dans les Black quelque chose sur les étagères chez moi … Les Angels, les Crowes, le Flag, les Keys, les Kids, la Mountain, l’Oark Arkansas, le Rebel Motorcycle Club, le Sabbath, l'Uhuru plus Big Black et Frank Black pas très loin. Bon, y’a pas Black M ou les Black Eyed Peas … Mais il y a donc Black Midi, ce qui n’est guère mieux que les deux derniers cités …
Putain, l’autre là, comment il y va … il a pas l’air de savoir que les mags musicaux anglais (enfin ceux qui existent et survivent encore) s’ébaubissent de ces Black Midi qui avant cette rondelle n’avaient sorti qu’une poignée de titres … pensez, des jeunes de vingt ans, avec une technique instrumentale folle, et qui sortent des morceaux tarabiscotés, y’a de quoi sauter au plafond. Et c’est vrai qu’il y a des années qu’on avait pas entendu des machins comme ça … depuis les débuts de Muse …
Les recrues d'été du Qatar Saint-Germain ? Non, les Black Midi ...
Voilà, c’est lâché, on va pas tourner trois heures autour du vieux pot. Le putain de retour de la vengeance du vilain prog … maquillé comme une bagnole de sport volée, mais comptez pas m’avoir avec ce genre de couillonnades, passer entre les mailles du filet du mauvais goût …
On pourrait dire qu’ils auraient pu faire pire. Nous pondre un revival Genesis ou Marillion (qui a dit que c’était la même putain de bouillasse … bien joué, tu marques un point) … ou pourquoi pas, manière de pousser la farce jusqu’au bout, se revendiquer de Yes, se faire produire par Steve Howe, inviter Rick Wakeman sur un titre, et faire designer la pochette par Roger Dean … ça fout les jetons, hein, les frissons sous la canicule …
Non, ça se voit gros comme une réforme du régime des retraites qui va t’obliger à bosser jusqu’à cent vingt ans, que les Noirs Douze Heures ils se revendiquent du diamant noir de Fripp, le « Red » de King Crimson. Et ce dès le premier titre « 953 », de bien loin le meilleur du disque. Sauf que malgré toute leur démonstration technique, ces breaks tarabiscotés, ces changements de tempo, et ces accélérations de dragster, ben … il en manque. Notamment parce les gratteux c’est pas Fripp (jamais on ne trouve sur ce « Schlagenheim » la folie mathématique du Robert), et que le chanteur c’est tellement Daffy Duck qu’à côté Phil Collins passerait pour Placido Domingo. Par contre, les Midi Noir il ont un putain de batteur que, sans remonter aux temps où leurs parents étaient pas nés des Bonzo, Moon, Paice, Vander ou Appice, on a pas entendu ce genre de tabasseur de rondins de bois et qui pèse autant sur les titres depuis Stewart Copeland ou Dave Grohl.

Bon, faut être honnête et comme je m’appelle pas de Rugy (goodbye Rugy Tuesday, mais gaffe, il a dit que maintenant que son honneur a été rétabli (???), il envisageait de revenir en politique … comme c’est pas un mec de convictions bien arrêtées, peu importe l’étiquette, du moment qu’il y a du crustacé dans les assiettes pour les copains et des pétales de roses sur la nappe pour la Saint-Valentin, il est (re)partant …), y’a pas que du prog crimsonien chez les Black Machin, y’a aussi du Talking Heads (dont ils ont baptisé un de leurs premiers singles). Parfois au ralenti (le mal nommé « Speedway »), ou sinon « Of Schlagenheim » (le phrasé épileptique) ou « Years ago » (les Heads violés par un groupe métal). Même si tout ça se tient, le Fripp ayant joué pour la bande au Byrne à la fin des seventies. Tiens et sur la lancée, genre titre mal venu, on a « Reggae », qui ressemble plutôt à un mauvais morceau de Vander Graaf Generator ou du P.I.L. des débuts, qu’à un déhanchement chaloupé de Bob Marley. Puisqu’on cause P.I.L. et Lydon, on a envie de rire devant cette sorte de dub pour autistes qui clôt la rondelle, « Ducter » que ça s’appelle. On a aussi « Near DT MI. » (pour « Near Detroit Michigan » je présume) qui ne ressemble ni aux Stooges ni à MC5, mais beaucoup plus au hard prog ésotérique des Mars Volta, les types qu’auraient bien voulu être Muse à la place de Muse mais qu’ont pas réussi …
Tout ce disque semble vouloir démontrer que les Black Midi préfèrent se vautrer en essayant de faire compliqué, alors qu’ils ont manifestement les moyens de faire du haut de gamme dans des choses beaucoup plus simples (savent composer et jouer, c’est certain).
« Schlagenheim » semble en équilibre très instable entre plein de choses. Chez moi, il est en équilibre très instable sur le rebord de la poubelle …

PS Exceptionnellement, une vidéo live d'un titre ("953"), très proche de la version studio (putain cette voix ...)


 

2 commentaires:

  1. Ca me fait penser à Rush, les canadiens progressifs, avec aussi une voix qui sort de l'ordinaire. Voire, au jeunes Lemon Twigs, qui d'ailleurs avait enregistré une vidéo live dans ce même décor. Le batteur est effectivement impressionnant, paumer une cymbale en cours de route, faut en vouloir ! La deuxième chanson est un peu chiante...

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    1. Rush, en plus d'être canadiens, ils étaient moustachus. et hyper supra techniques. Je crois avoir un ou deux disques d'eux, je me demande si je les ai écoutés ...
      Et y'a pas que la deuxième de chiante ...

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