Afrique adieu ...
Je sais pas si Youssou N’Dour s’est inspiré de la
rengaine populacière de Sardou (ça m’étonnerait), mais
ce « Immigrés » de 1984 est le premier de ses disques qui aura
une résonance extra-africaine, et lui fera quitter son continent d’origine,
faisant de lui une des premières stars de ce que l’on appellera « world
music ».
Youssou N'Dour & le Super Etoile de Dakar - Concerts WOMAD 1989 |
Youssou N’Dour est très célèbre depuis tout gosse
dans son Sénégal d’origine et un total inconnu partout ailleurs. Un concert à
Paris pour la diaspora sénégalaise avec son groupe le Super Etoile de Dakar et
quelques heureux concours de circonstances lui donneront les moyens
d’enregistrer en France. Le résultat de ces sessions est un disque assez court
(une grosse demi-heure) de quatre titres, qui lui permettra d’entamer une
carrière internationale et de devenir un des chanteurs, sinon le chanteur
africain le plus connu dans le monde.
Pourtant le succès de « Immigrés » est un
accident heureux. La pochette (Youssou N’Dour en costume traditionnel) fait
très « couleur locale », la langue choisie est le wolof et pas le
français ou l’anglais, et aucune concession n’est faite au format radiophonique
des titres (tous entre six et douze minutes). La musique elle-même ne cède pas
aux sirènes du formatage des studios européens, et même si le son est first
class et si on repère quelques synthés high tech, il s’agit bien de
« musique africaine ».
Une musique que l’on devine festive, pleine de
mélodies entraînantes et de riffs de cuivres qui la soutiennent et la
soulignent, des tapis de percussions omniprésentes, des choristes, des
instruments traditionnels africains, des synthés, des guitares. Une luxuriance
sonore qui s’établit sans répit … Et par-dessus tout ça, la superbe voix
couvrant une quantité peu commune d’octaves de Youssou N’Dour, fabuleux
chanteur.
Tous les titres sont très rythmés, le tempo étant
moins rapide sur « Pitche Mi », qui évoque par certains aspects les
ballades anglo-saxonnes des années 60. « Immigrés » récoltera le
succès habituel de Youssou N’Dour auprès de son public traditionnel sénégalais,
mais fait nouveau, aura une certaine résonance bien au-delà de ce cadre. En
France, Higelin le prendra en première partie, Et ailleurs des gens aussi
connus que Paul Simon ou Peter Gabriel ne tariront pas d’éloges à son sujet,
mettant des collaborations en place. Avec le temps, « Immigrés »
sortira dans plusieurs pays européens pour finalement être distribué aux
Etas-Unis en 1988, quatre ans après sa parution originelle. On est loin des
schémas de rentabilité immédiate du music-business actuel.
Par son engagement « politique » au sens
noble du terme, Youssou N’Dour deviendra une des figures de proue des artistes
engagés dans les « bonnes causes », participant à des concerts pour
la libération de Nelson Mandela, ou à une tournée Amnesty International, en
compagnie de tous les centristes du rock (Gabriel, Sting, Springsteen, U2,
Tracy Chapman, …). Les succès musicaux internationaux seront ensuite là, duo
avec Neneh Cherry (le carton planétaire « 7 seconds »), composition
de l’hymne de la Coupe du monde de foot 1998, … Parallèlement, il poursuit un
engagement impliqué auprès d’organisations internationales.
Tout pour faire chier Guéant quoi.
RépondreSupprimerC'est mieux qu'Amadou et Mariam, mais moins bien que Fela.
C'est aussi mieux qu'Afric Simone et moins bien que Miriam Makeba ...
RépondreSupprimerC'est qui Guéant ? Il travaille dans une compagnie aérienne ?
Non, il fait dans le maïs. Tu connais pas "Guéant Vert" ?
RépondreSupprimerGuéant vert-de-gris alors ...
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