Ce « Texas Punk » (punk au sens 60’s du terme,
pas des types à crête orange) fait partie d’une collection générique « Sixties
Archives » déclinée en plusieurs volumes sous l’égide du label français
Eva, disparu depuis … Ce volume est
donc « spécialisé » dans l’obscur tendance garage-bands en provenance du
Texas dans la seconde moitié des 60’s. Le tout pour un résultat assez loin tout
de même de la Rolls du genre garage, le coffret Nuggets, extrapolation du
double 33T du même nom assemblé par Lenny Kaye … Assez loin aussi de nombreuses
autres compilations (« Back from the grave »,
« Pebbles », …). Parce qu’à force de fouiner dans les poubelles
de l’histoire musicale, on finit par y trouver des choses qui auraient autant
gagnées à rester inconnues.
Drôles de zèbres : The Coastliners 1966 |
Cette compilation témoigne tout de même de la vitalité et
de la multitude de groupes de cette « lost generation » américaine du
milieu des années 60. Car après avoir inventé le rock’n’roll dans les 50’s, les
Américains ont perdu la recette (qui peut citer un bon 33T de rock,
accessoirement ’n’roll, digne de ce nom paru aux USA entre 58 et 65 ?). La
pérennité du genre sera conservée et bonifiée en Angleterre (tout le British
Blues Boom, les Beatles et le Merseybeat …), retraversera l’Atlantique (la
British Invasion). Dès lors, une multitude de groupes inspirés ou laborieux
copistes verront le jour, graveront le plus souvent quelques singles, au mieux
quelque 33T pour les plus doués ou les plus malins …
Même le Texas, fief
des rednecks, n’a pas échappé au mouvement, et ce Cd présente 18
morceaux qui ma foi, valent bien un florilège des twists un peu balourds de, au
hasard ( ? ), Springsteen … Au rayon imitateurs laborieux (non, je parle
plus de Springsteen, quoique), on peut mettre les Reddlemen (like the Rolling
Stones) , les Passions et les Circus (Pretty Things), les Castliners (un bon
titre, le second trop calqué sur le Merseybeat). Kempy & the Guardians ont
beaucoup écouté les Yardbirds … Quelques-uns font preuve d’originalité, les
Y’all’s vont de l’avant avec leur titre mélangeant Beatles et guitares
fuzz ; les Status Quo ne préfigurent pas le boogie monolithique de leurs
homonymes mais plutôt Blue Cheer et Iron Butterfly avec leurs gros riffs
fuzzy ; Him ressemble à un brouillon de Canned Heat avec son boogie
primitif, les Oedipus & The Mothers
récoltent la palme du meilleur nom de groupe et du morceau le plus insignifiant
du disque, les Pack sont les plus psychédéliques…
Quelques belles réussites, les Venetian Blinds avec un
titre sauvage et sautillant à base de Farfisa tex-mex annoncent Sam the Sham ou
Question Mark, les Pirates (sans Danny Logan) avec un bon morceau bluesy, les
Continentals font brûler la gomme et ignorent royalement les British en se
cantonnant à un excellent Diddley beat sur-accéléré. Et relégués fin de Cd,
pour moi les meilleurs du lot, Danny & The Counts , avec notamment
« Ode to the wind », qui derrière un intitulé un peu bébête, cache
une merveille de ballade pop psychédélique …
Bon, évidemment tous ces gens ont eu une notoriété qui
n’a pas dû dépasser le cadre de la famille et des amis, mais démontrent que le
rock’n’roll, même au second plan, a toujours su rester vivant dans les
mid-sixties aux USA…
Entre 58 et 65? Sais pas, Ray Charles peut être...
RépondreSupprimerMarrant ton Ode To The Wind, me fait penser aux Black Keys avec The Only One http://www.youtube.com/watch?v=SASZf_aRq8g
Très bien les Black Keys, il parait que leur prochain CD s'inspire du Clash et des Cramps.
Autant te dire que le 6 décembre, j'achète!
Ray Charles, il revisitait de la country vers cette époque-là ... Y'avait quelques trucs, les Beach Boys qui reprenaient pas mal de choses de Chuck Berry, la surf music en général, aussi des trucs plus sucrés, les teen idols (ricky nelson, bobby vee, frankie avalon,...) le doo-wop des coasters, drifters, les premiers disques de la motown ... Pas grand-chose de très rock'n'roll ...
RépondreSupprimerLe prochain black keys, j'achète aussi ... je suis passé à côté de la plupart des précédents ...
Rien à jeter chez les Black Keys, même en passant chez une major avec Danger Mouse aux manettes ils ne renient en rien leurs racines garage/blues, au contraire des pauvres Kings of Leon qui promettaient tant!
RépondreSupprimerLes KOL sont pas si pauvres que ça, ils vendent des disques par millions, même par les temps qui courent ... mais leur dernier disque, il est comment dire ... centriste ...
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