Têtu ...
Non, il ne va pas être question du magazine pour
LGBT … mais du qualificatif qui peut s’appliquer à Genesis. Faut vraiment être
obstiné pour persister à emmerder la Terre entière aussi longtemps. Les trois
gonzos restants au début des années 90 s’accrochent à la musique tels des
morpions aux poils dans des entrejambes négligées.
« Tell me why » s’interrogent-ils sur un
titre (un dirait une maquette inachevée de Sting, ce truc, c’est dire le
niveau). On pourrait leur retourner la question. Pourquoi, oui pourquoi cet
acharnement pervers ? Ils auraient pas pu arrêter quand Peter Gabriel,
certainement dans un éclair de lucidité s’est cassé au milieu des
seventies ? Ou quand le guitariste Steve Hackett a fait de même quelques
années plus tard ? Non, pensez donc … les inénarrables Phil Collins, Mike
Rutherford et Tony Banks, en plus d’être livreurs de daubes en solo, se sont
tout du long des années 80 sentis obligés de faire des disques ensemble. Comme
s’ils avaient besoin de fric … Comme si quelqu’un de sensé attendait quelque
chose de ces trois pantins …
D’ailleurs même leurs fans des débuts (si, si, il y
en eut, et beaucoup) n’y comprenaient plus rien à leurs disques. Les
Pieds-Nickelés du prog sortaient des disques de chansonnettes, qui, il faut
être honnête, valaient bien celles d’Olivia Newton-John ou des Bananarama. Ce
qui place pas la barre très haut. Malgré tout, les vieux couillons baba
continuaient d’acheter les disques, rejoints par tous les sourds scotchés aux
radios FM. Et durant toutes les 80’s, les Genesis, encore plus mauvais que
quand ils étaient nuls (ou le contraire, ça marche aussi), vendirent du disque
par camions.
Il me semble même que le jackpot fut atteint avec ce
« We can’t dance », pas meilleur ni pire que « Mama » ou
« Abacab ». Juste plus long, avec des morceaux de dix minutes.
Imagination débordante ? Tu parles, on a tout compris dès le premier titre
« No son of mine ». L’intro qui fait frémir avec ses synthés
lugubres, la voix de canard cancéreux du Collins, sa batterie hyper-compressée,
et sa mélodie pompée sur celle de sa scie casse-bonbons « In the air
tonight ». Autant dire que d’entrée les Genesis montraient qu’en matière
de pop bas de gamme, ils avaient bien cinq ans et trois modes de retard …
Ce « We can’t dance » est un
(inter)minable déballage de ballades pourries (dont certaines, allez savoir
pourquoi, ont fait des hits, comme « Hold on my heart »), des espèces
de rock variéteux crédibles comme des promesses électorales (« Jesus he
knows me »), des machins englués jusqu’au trognon dans des synthés périmés
(« Dreamin’ while you sleep »), des …
Bon, ça suffit …
Remets-moi Johnny Kidd …