Peloton, en joue ...
Ah que voilà une victime idéale … Mick Hucknall, le
rouquemoute préféré des ménagères anglaises ménopausées. Mick Hucknall, le type
aux roucoulades lacrymales à faire passer Lionel Richie pour un death
metalleux. Mick Hucknall, le plus sérieux concurrent de Robbie Williams pour le
nombre de groupies baisées, ça se chiffre paraît-il en milliers …
Tiens d’ailleurs, marrant le parallèle. Williams a
commencé à faire partie d’un boys band assez horrible, avant de faire des
disques solo parfois, j’ai bien dit parfois, écoutables et sympathiques. Mick Hucknall, c’est l’inverse. Aujourd’hui au stade ultime de la ballade pourrie,
il avait pourtant assez bien commencé.
Très années 80, les Simplement Rouge |
Simply Red était à ses débuts au milieu des tristes
années 80 un groupe de blue-eyed soul très convenable. Enfin blue-eyed n’est
pas exactement le terme qui convient, il y avait deux blacks dans le groupe. Et
même si c’est Hucknall qui est sur le recto de la pochette, les autres ont
droit aussi à leur portrait façon poulbot au verso. Et tous participent à l’écriture
des titres originaux de l’album.
Simply Red, comme son nom ne l’indique plus
aujourd’hui, a commencé dans la mouvance du Red Wedge et de tous les plus ou
moins marxistes plus ou moins chantant (Billy Bragg, Paul Weller, Jimmy
Sommerville, … les anti-Thatcher ratissaient tous les genres musicaux). Même si
côté textes c’est pas des œuvres de Marx mises en musique, on décèle dans ce
disque quelques allusions « sociales », quelques messages
« engagés ».
Bon, au niveau sonore, ce disque a pris un coup de vieux.
Si l’on ne trouve pas les funestes synthés analogiques 80’s sempiternellement
mis en avant dans les productions d’époque, n’en restent pas moins quelques
tics de la période, comme la basse slappée très en avant de « No
direction » ou la rigidité de certains rythmes qui se veulent dansants
(« Red box »). Disque de soul blanchie, disque hommage aussi,
l’influence de quelques figures du genre étant plus que perceptible sur des
titres comme « Jericho »
(Stevie Wonder), « Holding back the years » (Marvin Gaye),
« Look at you now » (Earth Wind & Fire, pas une bonne idée,
celle-là). Et puis, faut le reconnaître, Hucknall chante bien, proprement, fait
très correctement son boulot derrière le micro.
Avec le recul, on perçoit bien la faiblesse de quelques
morceaux, qui passaient mieux dans le contexte de l’époque, et on remarque que
deux des titres les plus connus (« Heaven » et « Money’s
… ») sont des reprises, respectivement des Talking Heads et des méconnus
Valentine Bros, traduisant bien quelques lacunes au sein de cet équipage plutôt
pléthorique (ils sont six dans le groupe) à assumer seul la composition.
D’ailleurs, au fil des albums suivants (à succès voire gros succès), le rouquin
sera de plus en plus mis en avant, devenant finalement Simply Red à lui tout
seul.
« Money’s too tight » (tournerie post
disco qui fait bien son âge maintenant) et « Holding back the years »
(slow pour clubs chicos) cartonneront all around the world, mais le jazzy « Sad
old red » ou le « Picture book » et sa lente rythmique dub sont les
meilleurs titres restés dans l’ombre de ce disque. Qui reste loin de ses
inspirateurs soul des années 60 et 70, mais est encore écoutable de nos jours.
Finalement, l’exécution du sieur Hucknall n’aura pas
lieu pour ce disque …