SIMPLY RED - SIMPLY RED (1985)


Peloton, en joue ...

Ah que voilà une victime idéale … Mick Hucknall, le rouquemoute préféré des ménagères anglaises ménopausées. Mick Hucknall, le type aux roucoulades lacrymales à faire passer Lionel Richie pour un death metalleux. Mick Hucknall, le plus sérieux concurrent de Robbie Williams pour le nombre de groupies baisées, ça se chiffre paraît-il en milliers …
Tiens d’ailleurs, marrant le parallèle. Williams a commencé à faire partie d’un boys band assez horrible, avant de faire des disques solo parfois, j’ai bien dit parfois, écoutables et sympathiques. Mick Hucknall, c’est l’inverse. Aujourd’hui au stade ultime de la ballade pourrie, il avait pourtant assez bien commencé.
Très années 80, les Simplement Rouge
Simply Red était à ses débuts au milieu des tristes années 80 un groupe de blue-eyed soul très convenable. Enfin blue-eyed n’est pas exactement le terme qui convient, il y avait deux blacks dans le groupe. Et même si c’est Hucknall qui est sur le recto de la pochette, les autres ont droit aussi à leur portrait façon poulbot au verso. Et tous participent à l’écriture des titres originaux de l’album.
Simply Red, comme son nom ne l’indique plus aujourd’hui, a commencé dans la mouvance du Red Wedge et de tous les plus ou moins marxistes plus ou moins chantant (Billy Bragg, Paul Weller, Jimmy Sommerville, … les anti-Thatcher ratissaient tous les genres musicaux). Même si côté textes c’est pas des œuvres de Marx mises en musique, on décèle dans ce disque quelques allusions « sociales », quelques messages « engagés ».
Bon, au niveau sonore, ce disque a pris un coup de vieux. Si l’on ne trouve pas les funestes synthés analogiques 80’s sempiternellement mis en avant dans les productions d’époque, n’en restent pas moins quelques tics de la période, comme la basse slappée très en avant de « No direction » ou la rigidité de certains rythmes qui se veulent dansants (« Red box »). Disque de soul blanchie, disque hommage aussi, l’influence de quelques figures du genre étant plus que perceptible sur des titres comme  « Jericho » (Stevie Wonder), « Holding back the years » (Marvin Gaye), « Look at you now » (Earth Wind & Fire, pas une bonne idée, celle-là). Et puis, faut le reconnaître, Hucknall chante bien, proprement, fait très correctement son boulot derrière le micro.
Avec le recul, on perçoit bien la faiblesse de quelques morceaux, qui passaient mieux dans le contexte de l’époque, et on remarque que deux des titres les plus connus (« Heaven » et « Money’s … ») sont des reprises, respectivement des Talking Heads et des méconnus Valentine Bros, traduisant bien quelques lacunes au sein de cet équipage plutôt pléthorique (ils sont six dans le groupe) à assumer seul la composition. D’ailleurs, au fil des albums suivants (à succès voire gros succès), le rouquin sera de plus en plus mis en avant, devenant finalement Simply Red à lui tout seul.
« Money’s too tight » (tournerie post disco qui fait bien son âge maintenant) et « Holding back the years » (slow pour clubs chicos) cartonneront all around the world, mais le jazzy « Sad old red » ou le « Picture book » et sa lente rythmique dub sont les meilleurs titres restés dans l’ombre de ce disque. Qui reste loin de ses inspirateurs soul des années 60 et 70, mais est encore écoutable de nos jours.
Finalement, l’exécution du sieur Hucknall n’aura pas lieu pour ce disque …