Je dirais en substance ceci ...
Que presque deux heures et demie pour un Best of des cinq
premières années du groupe, c’est juste … un peu beaucoup. L’on me dira que les
cinq premières années du groupe sont les meilleures et l’on aura raison. L’on
me rétorquera aussi qu’il s’agit là de documents sonores essentiels, puisque la
plupart des choses présentes sur ces deux rondelles ne figurent pas sur les
albums officiels du groupe. Oui, mais voilà, New Order est-il un groupe
essentiel ? A mon humble avis, …
J’en sais rien, et de toutes façons, je m’en tape de New
Order. Ces types-là, personne aurait misé un kopeck sur eux. Charisme d’endives
blettes, joyeux comme un discours de Jean-Marc Ayrault. Et ceux qui avaient
suivi (ils avaient pas perdu trop de temps, l’aventure avait été brève) Joy
Division, savaient que Summer, Hook et Morris, n’étaient que des comparse sans
intérêt. Joy Div, c’était les nerfs à fleur de peau de Curtis, le son d’Hannet et la débrouille de Wilson.
Point barre …
D’ailleurs New Order n’en a pas rajouté sur la
« filiation », se contentant juste de s’approprier à leurs débuts
quelques titres non finalisés de Joy Div comme « Ceremony », leur
premier single qui ouvre cette compile (et même si maintenant ils ne se privent
pas, en bons rentiers de la chose pop, de reprendre du Joy Div au rappel, si
j’en crois le live report d’un de leurs fans marseillais). Et bizarrement, New
Order, qui s’est très vite tourné vers un genre passablement encombré et
encombrant (l’electro-pop), a réussi à traverser les décennies sans que
l’évocation de son nom provoque quolibets et franche hilarité (quoique …).
Et dans ce genre-là, des gens comme Depeche Mode ou les
Pet Shop Boys sont infiniment plus talentueux, Bronski Beat ou les Communards
beaucoup plus concernés, et Frankie Goes to Hollywood et Culture Club nettement
plus rigolos. Mais aucun de ceux-là ne s’est trouvé dans l’œil du cyclone. Les
New Order si. Plus ou moins accidentellement d’ailleurs, ayant investi leurs
royalties dans la co-propriété d’un club, l’Hacienda à Manchester, duquel
allait à peu près surgir tout le rock indie anglais des 90’s. New Order ont
laissé traîner les oreilles, et fait leurs tous les sons des white labels que
l’élite des DJ’s mondiaux poussait sur les platines de l’Hacienda …
Avec plus ou moins de bonheur, cette compilation est là
pour le rappeler. Passons sur le second Cd, qui contient les faces B des
singles ou maxis du premier. Chacun sait qu’une face B de 45T n’a aucun intérêt
(tout le monde peut sortir un double blanc – la preuve – mais pas un single
« Penny Lane » / « Strawberry fields forever », la preuve ici
aussi). Passons aussi sur les claviers à un doigt de la transparente Gillian
Gilbert. Passons sur le pénible Hook et ses tentatives de revival du bass-hero,
comme si ça n’avait pas suffi avec les funestes Jack Bruce, Chris Squire et
Jannick Top. A titre perso, je passe aussi sur « Blue Monday », un
titre que j’ai toujours trouvé pénible (c’est le maxi anglais le plus vendu de
tous les temps, en France c’est celui de Début de Soirée, cherchez pas
l’erreur, y’en a pas …), et je zappe le final du premier Cd (à partir du
grossier « Subculture ») …
Reste une demi-douzaine de titres qui, il faut le
reconnaître sont meilleurs que ceux d’OMD ou Human League. Qui nous montrent
l’évolution de New Order, de la new wave martiale de « Ceremony » à
la pop discoïde de « Perfect kiss ». Et même si je sais bien que
c’est pas dans l’«esprit » du groupe, qui raisonnait en termes de singles
beaucoup plus que d’albums, plutôt que ce pavé de « Substance », je
conseillerais bien volontiers la réédition 2008 de « Power, corruption
& lies », qui avec ses nombreux bonus, est pour moi d’assez loin le
disque de New Order le plus intéressant…
Des mêmes sur ce blog :
Power, Corruption & Lies
Des mêmes sur ce blog :
Power, Corruption & Lies