Allo Houston, nous avons un problème ...
Comme je suis un type bien, faut pas compter sur moi
pour dire du mal des mort(e)s …
Bon, puisque vous insistez, juste un peu, alors …
En France, ce qu’on retiendra surtout, voire
uniquement de Whitney Houston, c’est que Gainsbarre voulait la fucker dans une
émission de Michel « Tout le monde il est beau, tout le monde il est
gentil » Drucker. Parce que par ici à l’époque, Whitney Houston, c’était
juste une jeune chanteuse de variété à la voix de cristal, mais au physique un
peu plus avantageux que, au hasard ( ? ) Nana Mouskouri … Et là, elle
apparaissait comme la jeune fille modèle aux prises avec un vieux pervers
alcoolo… sauf que finalement, la Houston s’est révélée être au moins aussi
déglingo que le pochetron de la Rue de Verneuil, cumulant mari imbécile (le
junkie tabasseur Bobby Brown), consommation effrénée de coke et de junk food,
et une fois la gloire venue et repartie syndrome de réclusion continue bien
connu des fans d’Elvis le Bouffi …
Tandis que chez elle, là-bas, au pays de Michael
Jordan, qui aime bien célébrer les nègres qui réussissent à condition qu’ils restent
polis et fassent là où on leur dit de faire, elle était entrée avec ce premier
disque dans le cercle très fermé des divas de la musique populaire, (genre
particulier quasi séculaire dont l’archétype peut se définir par la tante à Whitney, Dionne Warwick) … à savoir une
technique vocale irréprochable au service de musiques et de textes incolores,
inodores et sans saveur (le mot « love » est dans la moitié des
titres de chansons de ce « Whitney Houston »), et l’entretien d’une
image lisse et souriante genre la une de Cosmopolitan ou Vogue … Mais voilà, là
où Warwick pouvait compter sur des joyaux ciselés par Burt Bacharach et Hal
David, Houston doit se contenter de compositions fadasses vite torchées par les
laborieux scribouillards recrutés par Clive Davis, le PDG d’Arista qui avait
fait de Whitney Houston sa « priorité ».
Il y a dans ce disque des ballades gluantes servis
par une armée de requins de studio très côtés (Phillinganes, East, Buchanan, …,
ils étaient sur « Thriller » de Michou Jackson), une débauche
d’arrangements (les faux violons, les fausses cordes, les empilages de synthés)
qui se voulaient tellement à la mode que là, plus de vingt cinq ans après, ils
ne sonnent pas sympathiquement vieillot ou vintage, ils sont juste totalement
ringards. Clive Davis ressort toutes les recettes éculées pour faire vendre du
disque, à commencer par les duos avec les noms ronflants à la mode : un
Jackson pour deux duos (pas Michael, sans doute trop cher, mais le frérot
Jermaine, qui bien que sans aucun talent, réussit à faire écouler des millions
de rondelles pourvu que son nom y figure), le centriste chantant Teddy
Pendergrass …
Ce disque est une grosse daube écoulée par dizaines
de millions all around the world. La seule chose à conserver est bel et bien la
voix de Whitney Houston qui évite d’en faire des tonnes (c’est-à-dire à
l’inverse d’une quelconque québecquoise braillarde), mais sans réussir à sauver
par une forme épurée un fond d’une médiocrité repoussante …
Tiens, elle aurait dégotté quelqu’un du calibre de
Gainsbourg comme Pygmalion, elle aurait certainement fait une carrière autre
que celle de gentille bimbo nunuche qui a été la sienne …