Voilà l'été, it's Summer time ...
Finalement, de toutes ces divas disco américaines de
la fin des 70’s, il n’en reste pas beaucoup dont le souvenir a résisté à
l’outrage des ans. Il n’y a même que le nom de Donna Summer qui éveille encore
quelques souvenirs chez les amateurs de boules à facettes. Parce que déjà à
l’époque, tout le monde n’avait d’yeux (surtout) et d’oreilles (un peu) que
pour elle.
Elle avait de bien beaux ... chapeaux, Donna Summer |
Déjà, et c’est pas rien de le dire, elle était mieux
balancée que Thelma « Don’t leave me this way » Houston ou
Gloria « I will survive » Gaynor. Y’avait guère qu’Amii Stewart
qui pouvait par sa silhouette rivaliser, mais elle sortait des trucs vraiment
pourris. Tandis que la Summer, elle a aligné une série de hits qui ont marqué
l’âge d’or du disco. Elle avait en plus une bonne voix, et derrière elle le
malin moustachu italo-allemand Giorgio Moroder qui écrivait et produisait tous
ses titres. Un Moroder que certains ont pris pour un génie (les mêmes qui
croient que Cerrone a du talent), alors qu’il n’est qu’un laborieux rat de
studio, ayant eu la chance d’être au bon endroit au bon moment.
Le bon endroit, c’était le New York de la seconde
moitié des seventies, dans lequel une jeunesse toute urbaine commençait à être
gavée sévère par tous les ploucs à chemise à carreaux sévissant dans la
country, le folk, ou le futur du rock comme disait l’autre. C’est par et dans
la réaction que naissent d’autres courants musicaux. Deux endroits devenus
mythiques ont canalisé cette réaction musicale. Le CBGB d’où sortira le
mouvement punk de la côte Est et le Studio 54, temple du disco… Et le côté
destroy de l’affaire n’était pas forcément où on l’imagine. D’un côté les
prolos, la colle à rustine, la bière tiède et les putes décaties, de l’autre
les friqués, les saladiers de coke, les cocktails aphrodisiaques et les
partouzes avec les top models. Sodome et Gomorrhe sur fond de
« tchac-poum » …
Donna Summer fut la reine sonore des nuits du Studio
54, avant que les premiers séropos et l’hécatombe qui a suivi ne sifflent la
fin de la récréation au milieu des années 80. Et pendant une poignée d’années
autour de 1980, elle a accumulé les hits. Dont la plupart sont présents sur ce
« Best of ». La plupart car il manque quand même le tardif et bien-pensant « She works hard for
the money », mais plus ennuyeux, « Love to love you baby », un
de ses plus connus. Et comme il faut préciser que son morceau emblématique
« I feel love » n’y est pas en version originale, mais en version
« expended » et plus ou moins remixée, ce « Best of » n’en
est pas tout à fait un …
Restent quelques monuments disco des années 77-78-79
comme « McArthur Park », « Hot stuff » (pour moi son
meilleur titre, LE titre disco de l’époque, avec l’énorme
« tchac-poum » rythmique, la basse slappée, les chœurs de jeunes
( ? ) vierges ( ?? ) et tout le tremblement), « The
Wanderer » … Assez vite, Donna Summer se démarquera du disco pur et dur
pour s’orienter vers la variété dansante (« Love’s unkind », plus ou
moins plagiat d’ABBA, le génie de l’arrangement des Suédois en moins), voire la
variété « de qualité » ( ? ), avec tous ces titres centristes,
radiophoniques et souvent pathétiques comme « On the radio »,
« Breakaway », « Love is on control », et à partir des
années 80 des machins qu’il vaut mieux oublier …
Conclusion évidente, un « Best of » de
Donna Summer, ça vaut pas un disque moyen de Chic …