GARBAGE - GARBAGE (1995)


Poubelle direct ?

Non, je déconne … même si j’ai jamais trouvé à ce disque les énormes qualités que pas mal de gens lui attribuent.
Garbage, c’est un peu l’histoire de la citrouille qui se transforme en carrosse. A la base, Butch Vig, producteur remarqué du « Gish » des Smashing Pumpkins, et encore plus remarqué lorsque son nom se retrouve sur le « Nevermind » de Nirvana (même si son apport sur ce disque a été remis en cause par quelques déclarations fielleuses de Cobain). Des millions de disques vendus et les royalties qui vont avec, ça vous change la vie.
Pourquoi ils ont mis Shirley Manson au premier plan, hein ? Et pourquoi ils sont flous les trois moches derrière ?
Butch Vig, batteur du dimanche, bat le rappel de deux vieux potes de fac, Erikson et Marker, et cette joyeuse ( ? ) bande jamme, écrit des bribes de titres, envisage de monter un groupe, juste pour le fun. Une voix est entendue par hasard sur la BO d’un film, c’est celle de Shirley Manson, une Ecossaise qui officie dans les très oubliables Angelfish. Laquelle Manson, se voyant contactée par Butch Vig, part illico auditionner dans son studio du Wisconsin.
Shirley Manson n’est pas Aretha Franklin, loin de là. Mais la mini-jupe lui sied aussi bien qu’à Jean Seberg, et les trois Quasimodo américains (même si, pas cons, ils l’ont jamais avoué) envisagent tout de suite le potentiel de l’affaire.
La Belle et ses Bêtes (malins, ils joueront sur cette image) écrivent des titres, dont quelques uns de corrects. Ensuite, forcément, ça va mieux, les trois rats de studio maîtrisent les tables de mixage, et créent (avec l’aide de Pro-Tools) l’objet sonore en parfaite adéquation avec l’époque, un peu de rock, de pop, de techno, de trip-hop, des grosses guitares, des synthés de partout, et des jolis arrangements radiophoniques. Les Garbage n’ont pas voulu faire un disque culte cryptique, mais un disque commercial. On va pas les blâmer pour ça, tout le monde s’y est un jour essayé, mais eux en plus l’ont mieux réussi.
Ce premier disque est mignon, certes. A mon humble avis assez anecdotique aussi. En fait, ce qui m’a le plus intrigué en le réécoutant, c’est de lire sur les crédits de deux titres le nom de Clyde Stubblefield. Un blaze pareil, ça court pas les rues, mais j’ai quand même vérifié, c’est bien l’historique batteur de James Brown qui cogne sur « Not my idea » et « Queer ». Pourquoi ? Je n’en sais rien …
Plein de titres feront une bonne carrière de singles, avec des jolis clips … « Queer », « Only happy when it rains », « Vow », « Stupid girl », bons morceaux centristes, perclus d’arrangements dans l’air du temps, munis de jolies mélodies de power-pop et de refrains mignons …
Bon, ça va, je vois déjà les mines révulsées et les yeux exorbités des mélomanes et autres musicologues… quoi, je suis pas sous le charme du premier Garbage … ben non, que voulez-vous, et je peux aller plus loin dans le blasphème … je trouve le suivant « Version 2.0 » infiniment meilleur …