D'inspiration divine ?
Julian Cope était dans les années 80 le leader des Teardrop Explodes, sympathique groupe de seconde division à peu près oublié aujourd’hui. La carrière de Cope est à l’image du personnage : instable et erratique. Grand amateur de drogues psychédéliques et de la musique qui va avec (il a écrit une encyclopédie considérée par les spécialistes comme définitive sur le krautrock, le rock planant allemand du début des 70’s), Julian Cope alterne en solo le bon et l’anecdotique.
Coup de bol, ce « Peggy Suicide » de 1991 est
un de ses meilleurs. Cd copieux (76 minutes), il offre des paysages musicaux
variés. De la balade de crooner introductive (« Pristeen »), aux
rocks à guitares saturées (« Double Vegetation », « Hanging out
… »), en passant par l’intégration de boucles électroniques (« East
Easy Rider »), le funky (« Soldier Blue »), la pop
(« Beautiful Love »), … le spectre sonore visité est large.
Le côté halluciné de Cope se retrouve dans le concept
même du Cd. Il a vu en rêve la divinité Mother Earth (celle représentée sur la
pochette) que pour d’obscures raisons il rebaptise « Peggy Suicide ».
Du coup, Cope s’est senti concerné par de « grands » problèmes de
société (le Sida, la couche d’ozone, le nucléaire, l’écologie, la guerre, …)
lui inspirant les morceaux du Cd.
Si l’on laisse de côté l’aspect prêcheur sous acide, les
réussites musicales sont nombreuses, hormis le dernier quart du Cd quelque peu
confus et pénible avec quelques titres de remplissage.
« Peggy Suicide » est un disque essentiel dans
la carrière de Julian Cope, et pour l’auditeur un de ses plus accessibles et
réussis.