Ben voyons ...
Et le titre n’est certainement pas à prendre au
second degré… Le gars doit être persuadé d’avoir sorti un grand disque soul, de
ceux qui marquent leur époque et l’esprit des gens qui l’écoutent…
Stevie Wonder sans perruque ? Non, Cee Lo Green ... |
Sauf que … pour faire de la soul, il faut d’abord
avoir une voix. Le Cee-Lo, rappeur nasillard à fort accent sudiste, n’en a pas,
ou plutôt une toute moche. Il faut aussi des chansons. Ce n’est pas en faisant
appel à Pharell (Williams) ou aux Neptunes, ces fossoyeurs de quatre décennies
de musique noire américaine, qu’on risque d’en avoir. Ces mauvais-là sont tout
juste bons à concocter une bouillasse sonore qui ravit les sourds accros à MTV
et NRJ, injectant sur des grooves prétendus roboratifs des samples des second
couteaux de la soul mielleuse des seventies … Cee-Lo Green est en gros à Marvin
Gaye ce que Danny Boon est à Martin Scorsese …
Ce disque, avec un titre en référence à un
gigantesque morceau (et album) de James Brown (mais combien de ceux qui
écoutent Cee-Lo Green s’en sont aperçus ?), a propulsé son auteur au
firmament des rappeurs US « qui comptent », chronologiquement entre
Jay-Z et Kanye West, piteuses superstars des années 2000.
Cee-Lo Green est le genre de gars dont on n’aurait
même pas voulu dans les studios Stax ou Atlantic pour servir du café quand
Aretha Franklin ou Otis Redding enregistraient. Là, maintenant, il n’est pas
plus vilain que d’autres têtes d’affiche de ce que de jeunes malentendants
appellent rythm’n’blues. Il n’est guère meilleur non plus.
Quelques années après la purge « … is the Soul
Machine », il est devenu la moitié du duo Gnarls Barkley (l’autre moitié
étant l’intéressant producteur Danger Mouse), dont promis, juré, je dirais
aussi du mal un jour …