FEVER RAY - PLUNGE (2017)

Sister Ray ?

Comme son nom ne l’indique pas, Fever Ray n’est pas un groupe. C’est le nom de scène d’une allumée suédoise, répondant au patronyme de Karin Dreijer, connue (?) comme étant la partie chantante d’un duo fraternel The Knife (jamais entendu, ou pire, aucun souvenir).


Donc la Karin à travers son avatar Fever Ray se la joue perso. Pas de manière boulimique, quasiment dix ans séparent son premier disque (qui contient son titre le plus connu « If I had a heart » qu’on trouve dans plein de séries et de films), de celui-ci. Elle fait ses rondelles toute seule, c’est-à-dire en empilant des couches de programmations, de synthés et de bidules bruyants divers. Comme pas mal de monde aujourd’hui… Et quand par hasard il y a un être humain qui se pointe (oh, pas souvent, un peu de flûte sur un titre, de violon sur un autre), on voit pas franchement la différence.

Ce qui saute par contre aux oreilles, c’est la voix de la demoiselle (enfin demoiselle qui a dépassé la quarantaine quand paraît ce « Plunge »), pitchée au-delà du raisonnable. En gros, le pitch, c’est pousser des boutons sur une console ou un plug-in pour changer la tonalité de la voix, généralement pour la monter dans les aigus. Comme Major Lazer ou DJ Snake qu’ils disent sur Internet. Comme si quelqu’un doté d’une paire d’oreilles en état de fonctionner savait qui sont ces deux types … D’autres plus cultivés (?) citent un titre de Rihanna dans les 90’s comme exemple de voix pitchée… Tant qu’à faire … Il n’est venu à l’idée de personne apparemment de se référer à Camille, le faux double féminin de Prince sur le fantastique album « Sign the times » (en 1987). Comme quoi ceux qui vous balancent des noms récents n’ont jamais écouté un bon disque de leur vie, CQFD …

Et pour être sûre de pas passer inaperçue, la Karin a le crâne rasé (esprit de Sinead O’Connor, es-tu là ?) et se tartine le museau de peintures baveuses diverses et peu variées (en gros du rouge, du blanc et du noir), comme si elle allait tourner un film de zombies péruvien, et fringuée comme si elle sortait d’un sarcophage … ceci étant, les goûts et les couleurs, hein … précision, c’est elle sur la pochette du disque, maquillée (?) sobrement (?) avec du chocolat. A moins que ce soit du caramel ou du Nutella …

Macron, on t'a reconnu ...

Une voix suraiguë sur des machines, ça fait de suite penser à Björk (et un peu à Kate Bush). Evident sur quelques titres (« Wanna sip », « Red trails »), et toujours en filigrane. J’ai décelé aussi de forts relents du Depeche Mode « dark » des débuts (« Mustn’t hurry », « An itch », « This country »). La demoiselle cite fréquemment Aphex Twin (les synthés chelous sans aucune mélodie), grand bien lui fasse. Moi je pousse le vice à citer Phil Collins, ou au moins la mélodie de la scie « In the air tonight » sur « Falling ».

Parce que des mélodies, ben y’en a pas trop. Un peu plus sur la seconde partie (seconde face vinyle ?) du disque, où elle force un moins sur le pitch de la voix (le morceau-titre qui casse pas des briques est pas trop mal, normal c’est un instrumental), « To the moon and black » est le titre le plus facile, évident de la rondelle, « Mama’s hand » très typé techno 90’s se laisse écouter les soirs de déprime …

Je vais encore passer pour un blaireau rétrograde, mais je vois pas grand intérêt à ce « Plunge ». C’est pas infect, mais bon … C’est de l’art, c’est une performeuse, me souffle-t-on … sans rire ? D’après quelques vidéos live, elle bouge autant que Bob Dylan sur scène, toujours dans l’obscurité (merci Tricky) d’où ne ressort que la trace blafarde de son visage maquillé …

Comme je vois pas grand-chose d’agréable à dire sur ce machin, on va en rester là … Who’s next ?


1 commentaire:

  1. Y'a pas d'mal à s'faire du mal... mais tout de même, y'a des limites.

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