Kung Fu Fighting ...
Allez, sortez-vous du passage
et faites-moi pas chier, où je vous fracasse, là je suis à donf dans ma période
kung fu, et if you want blood, je vous aurai prévenu … Vous me connaissez pas,
j’suis comme Brad Pitt face à Bruce Lee dans « Once upon a time in Hollywood »,
capable de foutre une branlée à n’importe qui …
Bon, on rembobine … parce que j’ai
seulement trois ou quatre classiques ou prétendus tels du genre, donc à peine
plus que le premier Pialat ou Rohmer venu … et que j’aimerais bien filer plein de
torgnoles à tout un tas de relous, mais comme j’ai peur d’en prendre encore
plus, je la joue cool, tout en diplomatie, qui comme chacun sait, est l’arme ultime
des lâches …Liu & Liu
Parce que là, avec « La
36éme chambre … » on cause d’un grand classique de films de kung fu, et
que même Tarantino l’a dit. A preuve il a embauché l’acteur principal du film,
Gordon Liu, pour tenir un second rôle dans « Kill Bill ». Bon, quand
Tarantino se dit fan d’un film, faut raison garder, il est fan de millions de
films, dont certains ont fait trois entrées lors de leur parution. Mais c’est pas
le seul, le séminal gang de rappers, les vrais durs de durs Wu-Tang Clan ont
intitulé leur premier disque « Enter the Wu-Tang (36 chambers) », pas
vraiment par hasard.
Il faut bien reconnaître qu’après
la mort de Bruce Lee et avant l’arrivée de Jackie Chan, les fans de baston
asiatique manquaient de héros charismatiques. Gordon Liu fut celui-là. Niveau charisme,
plutôt par défaut. Silhouette longiligne, jeu d’acteur comment dire, plutôt
limité, mais le gars avait des années de pratique d’arts martiaux et était
capable de faire le job, le gentil qui nique sa race à tous les méchants. Parce
niveau manchettes dans ta face, il assure le Gordon. Faut dire que derrière la
caméra, y’a un autre vrai combattant, venu un peu par hasard à la réalisation,
Chia-Lang Liu. Qui a peut-être un lien de parenté avec Gordon Liu, les universitaires
de la Wikipedia Encyclopedy Inc. n’arrivant pas vraiment à s’accorder sur le
sujet. La où le doute n’est pas possible, c’est qu’avec un film de kung fu made
in Hong Kong, on est sûr d’avoir derrière tout ce beau monde Run Run Shaw et sa
Shaw Brothers. Et vous savez quoi ? on a raison d’être sûr …Un bon au milieu des méchants
« La 36éme chambre … »
se base sur un fonds historique, lors de la guerre plus ou moins civile qui
opposa au long du XVIIème siècle la dynastie Ming aux « conquérants »
et « envahisseurs » mandchous, dans une sorte de prequel d’un « Game
of Thrones » asiatique. Gordon Liu joue le rôle d’un moine combattant qui
s’est opposé aux mandchous ; le personnage aurait semble-t-il vraiment
existé, mais pas vraiment de la façon quasi fantasmatique dont on nous le
montre dans le film.
Dans « La 36ème
chambre … », l’action commence dans Canton occupée par un sanguinaire général
mandchou et ses deux cruels lieutenants. Gordon Liu (au nom imprononçable en
V.O.) est un jeune étudiant gringalet qui sous l’influence d’un de ses professeurs,
entre en résistance, en faisant passer par l’intermédiaire des poissons salés (!!)
de son père des messages aux troupes de libération. Las, les sournois occupants
s’en aperçoivent et exterminent le réseau de résistants. Bien que blessé, Liu
réussit à s’enfuir et se promet de venger ce carnage. Du classique, du facile à
suivre. Il se rend alors au temple bouddhiste
de Shaolin, où il est autorisé à rester bien que laïc. Particularité du temple,
c’est la plus grande et la meilleure école d’arts martiaux du pays, 35 chambres
y sont présentent, chacune enseignant une technique de combat ou un
développement d’une partie du corps. Et évidemment, notre Robert Pires aux yeux
bridés va muscler son jeu pendant des années, finissant par surpasser les maîtres
enseignant dans les chambres.A l'entraînement
Eh toi, là, pourquoi tu causes
de 35 chambres alors qu’il y en a 36 dans le titre ? et bien la 36éme est
celle où l’on apprend toute la sagesse bouddhiste, mais le maintenant costaud
Gordon Liu, devenu le moine shaolin San Te (à la tienne aussi) préfère et obtient
l’autorisation du Grand Maître du Temple aller créer sa 36ème
chambre à lui à l’extérieur, pour y former de futurs rebelles à l’occupant
mandchou. Pas besoin d’avoir un esprit supérieurement acéré pour comprendre que
les méchants vont salement dérouiller …
On l’a bien compris, c’est pas
la subtilité du scénario qui a fait de « La 36ème chambre … »
un film culte au succès populaire immense en Asie, et une référence dans grand
nombre de ghettos et de banlieues européens ou américains. Par contre, les
scènes d’action, d’entraînement et de combat, restent des références du genre. C’est
magistralement chorégraphié par le Liu derrière la caméra, et le Liu qui est
devant, comme l’ensemble du casting, se livre à démonstrations visuelles époustouflantes,
qui tiennent autant de la danse (un peu trop parfois) que du numéro de cirque (un
peu trop parfois aussi) …
Alors, certes ça a tout pour
ravir le « cœur de cible » du public, mais pour moi, en même temps qu’on
atteint une forme de sommet, on touche aussi aux limites du genre. Les acteurs
sont mauvais, tellement caricaturaux et outranciers dans leur jeu que ça finit
par devenir contre-productif, les scènes censées faire rire ou sourire arrivent
comme des cheveux sur la soupe …Il va leur mettre des bâtons dans les roues ...
Ouais mais voilà, moi j’ai pas
grandi dans les banlieues et les barres HLM prolos, j’ai pas connu le rituel
des samedi soirs autour des salles de cinéma un peu péraves de quartier qui projetaient
« autre chose » que ce qu’on voyait dans les salles capitonnées des
centre villes. Dans ces endroits que les bien-pensants qualifiaient de « mal
famés », toute une partie de la jeunesse n’avait que l’exutoire de ces
films de baston asiatiques pour rêver et s’enlever de la tête les blocs de
béton de leur quotidien. Il fallait des héros à ces gens-là, la Shaw Brothers
les leur a fournis pendant des décennies … même si in fine le message et les
codes étaient assez douteux. Qu’est-ce qui est mis en avant dans « La 36éme
chambre … » ? Le travail (les longues années d’entraînement pour
devenir un grand combattant), la famille (tous les autres se font buter, il
faut les venger), la patrie (il faut se libérer de l’envahisseur). Bon, me
faites pas dire que Gordon Liu est le Pétain du kung fu, mais finalement, ce
qui était souvent perçu comme « transgressif » dans cette forme de
culture n’était que redite avec d’autres codes des choses les plus conformistes
et bien-pensantes de la société dominante …
Oh, ‘tain, je vais m’en prendre
une, là … tout ça pour dire que si esthétiquement et visuellement ça peut
parfois le faire, on n’est pas avec « La 36éme chambre de Shaolin »
face à une référence de quelque culture ou contre-culture que ce soit. Le film
de baston après Bruce Lee, c’est comme le reggae après Bob Marley, on connaît la
recette, y’a tous les ingrédients, mais il manquera toujours le savoir-faire du
chef …
Celui-là je le connais de nom, je l'ai même peut être vu sur une obscure chaîne du câble... Le problème c'est qu'un combattant de kung fu ressemble tout de même beaucoup à un autre combattant de kung fu (non, pas de délit de faciès) donc difficile de dire si c'était ce film ou un des trois millions qui lui ressemble.
RépondreSupprimerL'Hirondelle, La 36eme ....c'est gentillet. La Rage du Tigre c'est hallucinant, la dernière demi heure est un carnage. Tu pourras dire comme Clint dans Le Bon La Brute: "Eh ben ! J'avais encore jamais vu crever autant de monde"!
RépondreSupprimerLa rage du tigre, connais pas ... pour le nombre de morts, difficile de faire mieux que Independance day ou avengers endgamee où y'en a des milliards ...
RépondreSupprimerAh...en gros La rage de Tigre c'est l'histoire d'un sabreur (au sens propre) qui s'ampute de son bras droit à l'issue d'un pari perdu contre un salopard utilisant un fléau à trois branches. Se réfugiant dans une taverne après avoir juré d'abandonner les arts martiaux il devient la risée de tous jusqu'à ce qu'un autre sabreur compatissant lui remonte le moral. Cet autre sabreur tombe lui aussi dans le même piège et se fait littéralement coupé en deux.
RépondreSupprimerGrosse colère du manchot qui ressort son sabre de sous sa paillasse et s'en va défier l'autre enfoiré. C'est là qu'arrive le carnage, car avant d'atteindre sa cible il dégomme en traversant un pont en bois long comme l'ile de Ré l'équivalent de la moitié de l'armée de Poutine...C'est franchement assez jouissif enfin moi j'aime bien...