Prometheus ...
C’est bien connu, quand une série a un grand succès,
tout le monde veut remonter aux débuts, veut le prequel. Yes ne déroge pas à la
règle. Vous avez adoré « Fragile », « Yessongs »,
« Tales from topographic oceans », « Relayer »,
« 90125 » et tous les autres épisodes de cette fantastique série,
voici maintenant « The Yes album » justement sous-titré « The
first thrills », car des frissons il va y en avoir.
Efrrayants, isn't it ? |
Evidemment, les générations entières traumatisées à
jamais par les best-sellers de la saga légendaire vont se précipiter, dans
l’espoir de comprendre enfin pourquoi tant d’horreurs se sont abattues sur les
innocentes peuplades terrestres au début des années 70. Et bien, sans rien
dévoiler de la conclusion de cet épisode, on peut dire que le public en aura
pour son argent. Les tueurs fous sont de retour, laissant comme d’habitude les
instruments du crime traditionnels (flingues, couteaux, voitures,
tronçonneuses, roulette de dentiste, coton-tige empoisonné, …) aux scénaristes
sans imagination. Les Yes réussissent à faire des carnages totaux avec des
instruments de musique, tout ce qu’il y a de plus conventionnels (une guitare,
une basse, une batterie, des claviers, et un possédé qui chante, à faire passer
la Linda Blair de « L’Exorciste » pour Chantal Goya). Dès le
générique d’intro, le bien nommé « Yours is no disgrace », l’angoisse
va vous étreindre, les gouttes de sueur froide commencer à perler sous les
aisselles, les fesses se serrer. Ça fout vraiment les jetons, et on se rend
compte que ce n’est pas un spectacle familial, mais très vivement conseillé à
un public averti. Gros temps fort ensuite, quand le héros Steve Howe dépèce à
grands coups de guitare acoustique (« The clap ») toutes les oreilles
qui passent à sa portée. Mais pourquoi diable tant de démonstration technique
gore se demande t-on ? Le scénario ne fournit aucune explication, c’est
comme ça et pis c’est tout, les fans sont aux anges et en redemandent, on
entend même des applaudissements dans la salle. Et les bobines, plus
effrayantes les unes que les autres s’enchaînent. La séquence des
« Starship troopers » renvoie aux oubliettes le Carpenter de
« Ghosts of Mars », et le mantra sanglant « I’ve seen all good
people » fait ressembler l’intégrale de Romero à un court-métrage des Marx
Brothers. Quand à la conclusion de la pellicule, que les fans nomment
« Perpetual change » (les fans de Yes ont parfois de l’humour), et
bien y’a rien qui change, le vaisseau fantôme continue de voguer dans le vide
intersidéral, c’est pareil qu’au début, mais en pire.