Y’a des
soirées comme ça, où on hésite … Soit l’intégrale Bergman des années 70, soit
un coffret Ozu au ralenti. Et puis, manière d’accorder un peu de RTT aux
quelques neurones encore en état marche mais déjà bien fatigués qui restent, on
revient vers des fondamentaux simples mais efficaces. Une comédie sans
prétention, ou un film d’animation … Avec « Babe, … » premier de la
série, on a les deux.
« Babe
… » est un conte pour enfants. Au premier degré. Pas de message retors ou
sournois, pas de message subliminal ou caché. Tout au plus peut-on y trouver
quelques allusions à une vie campagnarde idyllique et allégorique (le retour
aux fondamentaux de la nature, l’écologie bon enfant), et un militantisme
végétarien qui ne mange pas de pain …
Vieux fermier et jeune premier |
« Babe … »
est une fable animale. Les animaux « humains » au milieu des vrais
« humains ». Et comme toujours dans ce genre de films, c’est chez les
animaux qu’on trouve le plus d’humanité, d’autant plus qu’ils « parlent »
entre eux (par ici on connaissait, Patrick Bouchitey faisait ça depuis des
années). L’intrigue est contenue dans le titre, un porcelet « au cœur
pur » gagné à une tombola par un vieux fermier sympa, finit par devenir
plus doué que les chiens de berger pour garder les troupeaux de brebis. En
ayant failli passer à la casserole à plusieurs reprises, fait quelques bêtises,
s’être conduit innocemment et héroïquement, avant l’apothéose et la
consécration finales.
On passe une
petite heure et demie sympa, au milieu de ces animaux qui parlent, d’un duo
d’acteurs « typés » (le fermier, grand, sec et peu bavard, sa femme,
petite, ronde et joviale, qui envisage les cochons uniquement du point de vue
alimentaire), d’un trio de souris (de synthèse) qui commentent les intertitres
annonçant les grands « chapitres » de l’intrigue (on les entend même
chanter « Jingle bells » ou « Blue moon »), d’une
silhouette nocturne de la ferme qu’on croirait dessinée par Tim Burton, de
quelques mimiques caricaturales des humains …
Derrière tout
çà, George Miller, le producteur et réalisateur de « Mad Max », film
perçu lors de sa sortie comme un sommet de violence, le changement de style est
ici radical. Le réalisateur de « Babe … » est un dénommé Chris
Noonan, qui a oublié de faire parler de lui depuis. Mais le plus gros boulot
concerne l’animation, qui fait cohabiter vrais animaux (18 porcelets
« jouent » Babe) et animaux numériques dus à la société créée par le
génial marionnettiste Jim Henson. Ce film a presque vingt ans, et bien
difficile de faire la différence entre vrais et faux habitants de basse-cour.
D’ailleurs cette adaptation d’un conte pour enfants australien à succès était
envisagée depuis des années, et n’a été mise en chantier que lorsque les effets
numériques ont été à la hauteur du résultat escompté.
Résultat
sympa, même si on ne s’approche pas de la lecture à plusieurs niveaux de films
comme la fabuleuse « Ferme des animaux », l’adaptation animée du
féroce pamphlet anti-totalitaire d’Orwell.
Qualité du Dvd
correcte, contenu plus que chiche, aucun bonus …
Bon c’est pas
le tout je bavarde, je bavarde … serait temps de passer à table. Au menu,
charcuterie et rôti de porc … Impeccable.