Leur heure aurait pu venir ...
Alison Mosshart et Jamie Hince n’auront pas eu trop de
bol avec les Kills. Barrés pendant longtemps par un autre duo basique (les
White Stripes) pour la consécration internationale, c’est maintenant une autre
paire de rustiques, les Black Keys, qui monopolisent l’attention. Pire, pour
les Kills, ce sont des projets parallèles (les Dead Weather pour Alison avec
Jack White, des White Stripes, le monde est décidément tout petit), ou la vie
privée (Jamie Hince est devenu Mr. Kate Moss), qui les mettent sous les feux de
l’actualité.
Car avec leurs surnoms improbables (VV et Hotel), ces
deux-là avaient tout bon, tout compris. Que rien ne vaut une guitare avec
un gros son pour booster un morceau. Que ça ne sert à rien de faire des Cds de
plus d’une heure pour le plaisir de les remplir avec des titres que personne
n’écoute. Que quand on s’inspire de trucs essentiels et cruciaux (le rock
garage sixties, le Velvet, les Stooges, le MC5, le punk-rock, les Jesus &
Mary Chain, ce genre de choses …) le résultat sera bon.
Et puis les Kills disposent d’un atout maître : la
voix de la fille. Le même genre de voix que la Chrissie Hynde des Pretenders.
Une voix érectrice, comme diraient les gens qui ont du vocabulaire et l’esprit
déplacé.
Un seul regret pour moi : trop
d’ « ambiances » et pas assez de titres construits. Car ces
derniers (« URA Fever », « Tape Song », « What NY Used
To Be ») sont exceptionnels et offrent de nouveaux horizons à un genre (le
rock à guitares) que l’on croyait à bout de souffle et d’idées créatrices.
Un seul regret pour les fans du début :
« Midnight Boom » n’est pas aussi austère, aussi sec, que leurs
premiers, et ils le trouvent trop joli …
La poisse, on vous dit …
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KILLS: Blood Pressures