HIGELIN - BBH 75 (1974)


Nouveau départ

Avant de devenir le poète lunaire, décalé et éthylique à gros succès des années 80 et suivantes, Higelin avait traversé beaucoup de déserts…
Depuis le début des années 60, il a été acteur de théâtre, a enregistré avec la cinoque Brigitte Fontaine et Areski , (l’excellent « Cet enfant que je t’avais fait » seul titre à sauver de cette époque), sorti une paire de disques avec Pierre Barouh chez Saravah Records à oublier, joué les jeunes premiers au cinéma avec Marthe Keller (le dispensable « Elle court, elle court la banlieue »). En gros, rien qui lui ait amené une quelconque reconnaissance auprès du grand public.
« BBH 75 » va voir Higelin effectuer un virage radical vers le rock, et du rock  dans une version assez radicale, chose peu courante dans la France du milieu des 70’s… « Paris New-York … », le mini-hit « Mona Lisa Klaxon », « Est-ce que ma guitare… » (hommage ou pas à Woody Guthrie ?), « Œsophage … », « Boxon » sont des titres qui « déménagent ». Ce « BBH 75 » n’omet pas les ballades plus ou moins dadaïstes qui feront plus tard sa fortune et son fonds de commerce, ici « Cigarette », élucubration vaguement sexuelle, ou la somnolente « Une mouche sur la bouche ».
Le gros problème de ce Cd réside au niveau du son. Même si l’accompagnement musical est assez intéressant (avec de bonnes parties de guitare de Simon Boissezon), c’est quand même loin des standards anglo-saxons du genre. Essentiellement à cause d’un mixage variété qui met la voix d’Higelin très en avant et relègue tout le reste au second plan… Et comme le grand Jacques n’est pas Otis Redding …
Et comme souvent par la suite, c’est sur scène, où Higelin s’est révélé comme un des grands showmen de par ici, que se révèleront vraiment des titres souvent quelconques dans une discographie relativement inégale.