VAN HALEN - 1984 (1984)






Avec le sourire …
Van Halen, au début des années 80 c’était une des grosses affaires du hard. Du hard ? Ouais, si on veut, pour le côté tignasse dans le manche de la gratte d’Eddie Van Halen, sa technique folle et originale, le tapping, cette sorte de choses … Mais bon, de ce côté-là, des chevelus techniques avec les amplis Marshall à onze, y’avait de la concurrence. Ce qui faisait ressortir Van Halen du lot, c’était son côté festif, coloré, chatoyant… Un groupe plus proche pour moi des Beach Boys que du black metal …
Et cette insouciance légère était en grande partie due à son chanteur-showman David Lee Roth, brûleur de planches explosif et rigolard en fute lycra à poutre apparente, qui préférait de loin la fréquentation de California girls en bikini à celle d’un quelconque gourou sataniste. Pas un cérébral, le David, mais un type bien, très bien même… D’ailleurs, quand il s’est cassé du groupe après ce disque, les Van Halen sont devenus un groupe de hard comme les autres … Sans trop d’intérêt donc … Mais du temps de ce « 1984 », paru, par un génial coup de marketing, le 1er Janvier, obligeant les grands magasins américains de disques à rester ouverts la nuit du réveillon, pour servir de conséquentes files de fans, les disques de Van Halen étaient attendus.
« 1984 », avant d’être le disque de la rupture avec David Lee Roth, sera d’abord celui de la rupture avec la ligne musicale habituelle du groupe. Instigateur en chef, Eddie Van Halen, qui va se démultiplier, assurant parties de guitares et lignes de synthés. Des synthés ? Oh que oui, et un peu beaucoup (trop ?) même … et pas d’antiques bahuts genre Farfisa ou Hammond, non, non, des bidules japonais high-tech, les mêmes qu’on retrouvait chez Depeche Mode, Human League, Culture Club, toute cette vague electro-pop anglaise généralement abhorrée des fans de hard…
Une pompeuse intro nullissime laisse présager le pire. Heureusement derrière, les Van Halen vont aligner trois titres tellement bons qu’on en oubliera ces fucking synthés, pourtant bien présents. « Jump », qui avant de faire le tour du Stade Vélodrome a fait le tour du Monde en haut des charts, et que même les sourds ont du l’entendre un jour, c’est dire s’il est connu … L’excellent « Panama », glam’n’roll, festif, ludique et ensoleillé, et « Top Jimmy », dans le même style avec un solo « impossible » d’Eddie, complètent cette trilogie oh combien gagnante …
La suite ? Hum … pas du même niveau. « I’ll wait » et « Girl gone bad » sont des titres assez vilains, le boogie speedé de « Hot for teacher » doit beaucoup aux ZZ Top, « Drop dead legs » malgré un bon riff très AC/DC souffre d’un son de batterie aujourd’hui ridicule. Seul « House of pain », très hard et sans trop de fioritures superflues, relève le niveau d’un final de disque assez inconsistant …
David Lee Roth fait bien son job, on sent pas vraiment que le ressort est en train de casser entre lui et le groupe, Eddie Van Halen laisse heureusement tomber quelquefois ses bécanes électroniques, pour balancer quelques parties de guitares zigzagantes, le vieux complice producteur Ted Templemen leur concocte un son très de son temps, quelques vidéos ensoleillées vont ravir les premiers MTV addicts, le groupe se lancera dans une razzia des festivals, incendiant des scènes européennes où il ne se risquait que rarement jusque là, et finalement ce « 1984 » qui est loin d’être le meilleur du Van Halen 1ère mouture, deviendra le plus connu et le plus vendu du groupe …

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