Affichage des articles dont le libellé est Jazz. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Jazz. Afficher tous les articles

DR JOHN - THE VERY BEST OF DR JOHN (1995)


 Le groove de la Nouvelle Orleans

Gris-gris et Dr John
Malcolm John Rebennack, plus connu sous le pseudo de Dr John, est un artiste important, pianiste de son état (mais pas que), reconnu par ses pairs, mais négligé par le grand public, que ce soit ici ou aux USA. Pourtant les plus grands (Stones, Clapton, Clash, …) ont travaillé avec lui, s’en sont inspirés, ont repris ses morceaux.

Cette compilation offre un bon aperçu de la discographie (pléthorique) de Dr John. Sa musique, comme la ville de La Nouvelle Orleans à laquelle il est indéfectiblement attaché, est un immense melting pot où se côtoient blues, rock, funk, vaudou, jazz, et toutes les spécificités sonores locales. Ce qui donne ce groove chaloupé, moite, inimitable de Dr John. Qui rajoute par dessus les instruments le grognement mélodique qui lui tient lieu de voix.

Pour tous ceux qui ne connaissent pas, dépaysement sonore garanti.

Du même sur ce blog :
Gris-Gris
In The Right Place
Locked Down

CHICAGO - CHICAGO IX - GREATEST HITS (1975)



Le meilleur et le pire
Chicago, cette fanfare hippie aujourd’hui oubliée, a connu ses meilleurs moments à ses débuts, fin 60’s début 70’s. Formation pléthorique, encore plus nombreux que les Sept Nains, et au moins aussi opiniâtres au travail, avec la perpétuelle marotte de numéroter ses disques en chiffres romains … Aux dernières nouvelles, le groupe ou ce qu’il en reste aurait embauché Peter Wolf ( !? ) du J. Geils Band et récemment publié un Chicago XXXII ( !! ).
Ce IX paru en 1975 est leur première compilation, et se situe (forcément) entre le VIII, sorte de tribute-album à ceux qui les ont influencés, et le X, qui symbolise la prise de pouvoir par le bassiste Peter Cetera et une orientation définitive vers du rock FM lent et hyper-commercial (les scies « If you leave now » ou plus tard « Hard to say I’m sorry », ce genre …)
Le groupe a débuté dans un style voisin d’une autre famille nombreuse, Blood Sweat & Tears, précurseurs d’une certaine idée de fusion alors fort en vogue, en mélangeant sonorités venues du rock, de la pop, du jazz, de la soul, du rythm’n’blues, du funk … Chicago, où tout le monde composait, avec une prédominance exercée par le claviériste Peter Lamm et le tromboniste James Pankow, aura dans ses débuts laissé une œuvre hétéroclite, passant d’une plage à l’autre de la fulgurance rock à la redondance cuivrée …
Cette compilation en témoigne, en faisant voisiner titres d’anthologie du groupe (« 25 or 6 to 4 » gros hit, les excellents « Does anybody really … », « Feelin’ stronger every day », ou le phénoménal « Beginnings »), et puis d’autres choses beaucoup plus anecdotiques, soul et rythm’n’blues blanchis, gâtés par des arrangements de fanfare cuivrée jazzy (« I’ve been searching so long », « Call on me » funky mou à la Earth, Wind & Fire ), ou des ballades qui commencent à devenir pataudes (« Wishing you where here », comme du Wings en petite forme).
On peut aussi regretter qu’il n’y ait pas plus de titres de leur premier et meilleur disque (le bleu et noir « Chicago Transit Authority », le seul à ne pas avoir de numéro), et qu’à l’exception de « 25 or 6 to 4 », on n’entende pas trop sur cette compilation leur fabuleux guitariste Terry Kath, un des rares « héritiers » crédibles de Hendrix, beaucoup plus intéressant que les habituels nominés de l’époque à ce poste (Trower, Marino, California, …), et qu’on n’aura d’ailleurs guère l’occasion d’entendre par la suite, puisqu’il s’auto-révolverisera à la roulette russe quelques années plus tard …

Des mêmes sur ce blog :





RICKIE LEE JONES - PIRATES (1981)


En quête d'identité ?

Rickie Lee Jones est souvent affublée du surnom de « Tom Waits au féminin ». Et même si elle a partagé beaucoup de choses avec lui, et pas seulement son univers musical, cette comparaison est essentiellement due à son 1er album, celui de « Chuck E’s in Love ».
Et malgré elle, Rickie Lee Jones est souvent réduite à ce premier superbe disque. Et à tous les clichés qui lui sont rattachés : Los Angeles, le Tropicana Motel, l’alcool, les drogues, Tom Waits et ses amis …
« Pirates » affirme une certaine forme de rupture avec tout cela. Ambiances et morceaux plus sophistiqués, voire quelques fois ambitieux (« Traces of the Western Slopes »). Avec derrière la crème des requins de studio (Lukather de Toto, Fagen de Steely Dan, …). Moins bluesy et plus jazzy que le précédent, ce « Pirates » évoque parfois Steely Dan ou Joni Mitchell. Mélancolie et tristesse sont au cœur de ces huit titres.
Malheureusement pour Rickie Lee Jones les dés étaient déjà jetés (et pipés). Elle était la clocharde céleste de son premier disque, et avec ce changement de cap de « Pirates », ne trouvera plus qu’un succès critique et public confidentiel. Mais il a généré malgré tout quelques poignées de fans inconditionnels. Et c’est très bien ainsi.










MILES DAVIS - KIND OF BLUE (1959)



Beginning to see the light ?
J’ai lu quelque part que si on n’aime pas ce disque, c’est qu’on n’aime pas le jazz …
Le jazz, j’aime pas, et j’assume … Miles Davis, mégalo, hautain, prétentieux, et j’en passe, c’est pas le genre de personne avec qui j’aurais aimé boire un coup … Sauf que s’il faut causer musique, je sais qu’il se pose là, et pas qu’un peu … Respecté, voire admiré, par tous ceux qui taquinent (ou maltraitent) la gamme …
Donc, « Kind of blue », qu’il soit ou pas le meilleur disque de Miles Davis, le meilleur disque de jazz ou de ce qu’on voudra, toutes ces considérations de musicologues cacochymes, on s’en fout … Reste le résultat, cette rondelle qui tourne dans le lecteur … Et là, c’est parfait … plus que ça, même … un disque qui laisse loin derrière tout le reste … ou pratiquement…
Un des plus grands trucs qu’il m’ait été donné d’écouter …
Exceptionnel et indispensable …













STAN GETZ / JOAO GILBERTO - GETZ / GILBERTO (1963)



Jazz / Bossa

Un jazzeux américain de renom, deux jeunes révolutionnaires musicaux brésiliens (oui, deux, car Jobim qui n’a droit qu’à un « featuring » sur la pochette, joue et a écrit l’essentiel des titres), une poignée de standards mondiaux (« Girl from Ipanema », « Desafinado », « Corcovado », …)
« Getz / Gilberto » est un classique qui déborde largement les cadres du jazz et de la bossa nova, pour créer une musique atemporelle et intemporelle.
Pourtant, si l’on en croit les livres d’Histoire, tout est à peu près accidentel. Getz n’était pas au début très branché par la musique brésilienne. Quand aux inoubliables prestations vocales d’Astrud Gilberto, c’était la seule personne dans le studio sachant parler anglais. Un essai a été fait avec elle sur un couplet de « Girl from Ipanema ». On connaît la suite …
Précision : je ne suis fan ni de jazz ni de musique brésilienne, mais je recommande cette excellente rondelle.