Rayon de soleil
Dans la discographie rachitique de Nick Drake (trois
disques, tous indispensables, celui-ci est le second), « Bryter
Layter » est le plus enjoué. Enfin, enjoué selon les critères à Nick
Drake, on est quand même assez loin de la Compagnie Créole.
Par rapport à « Five leaves left », le
tempo s’accélère, les instruments sont plus nombreux (la rythmique de Fairport
Convention, John Cale aux claviers, le disciple number one Richard Thompson à
la gratte électrique, des cuivres, des cordes, …), même si la confection sonore
reste la même (Joe Boyd à la production, Robert Kirby aux miraculeux
arrangements de cordes).
On ne sait trop pourquoi ce changement notable par
rapport à l’épure minimale du premier disque a eu lieu (en tout cas moi j’en
sais rien ; si quelqu’un a des infos, je suis preneur …), mais dès le
premier titre (un court instrumental guilleret et cuivré originalement baptisé
« Introduction »), le ton est donné. « Bryter Layter » sera
un disque plus léger, moins oppressant que son prédécesseur. Et cette
atmosphère vaporeuse, aérienne, portée par des mélodies qui du coup paraissent
encore plus parfaites et la voix brumeuse de Drake va perdurer tout du long du
disque, même si quelques titres (les plus sobres) rappellent évidemment
« Five leaves left »…
« Bryter Layter » est pour moi le disque
le plus beau et le plus immédiatement accessible de Drake, avec mentions
particulières pour des titres comme « One of these things first » (mélodie
fragile à la limite de la rupture soulignée par les claviers de Cale) et le
magnifique « Poor boy », avec ses chœurs féminins (P.P. Arnold est
dans le coup) et son sax free-jazz …
Cd "Akuma No Uta" de Boris |
A noter que la pochette de « Bryter
Layter » (Nick Drake à côté de ses pompes) a été reprise
(pastichée ?) par les nippons bruyants de Boris.
Ah, j'ai failli lâcher un "Alors, Lester, on se lance sur Boris" ironique, mais je vois que t'auras au moins appris une chose à lire mes petits machins, sympa le clin d'oeil à mes petits favoris.;)
RépondreSupprimerC'est un hommage plus qu'un pastiche, les membres de Boris étant des grands fans de Nick Drake.
J'ai toujours pas écouté Nick Drake. Blame the lack of time.
Heu, moi j'ai toujours pas écouté Boris, sauf les quelques extraits que t'avais mis sur l'Idiot ...
RépondreSupprimerC'est assez différent comme musique, l'influence de Nick Drake, je l’avais pas vraiment senti chez les Boris ...
C'est pas parce qu'ils adorent qu'ils jouent la même musique.;) Ils avaient fait un autre pastiche d'une pochette de Venom d'ailleurs, tu vois le grand écart.
RépondreSupprimerHommage direct aussi, la mélodie de Farewell de Boris est "piquée" sur un instrumental de Nick Drake dans je ne sais plus quel album.