Oh Yeah !
Oh La La ! (hommage à Jacno ?), c’est Natacha. Lejeune. Ex frontwoman des fabuleux AS Dragon, qui avaient déjà « rencontré » Bertrand Burgalat, accompagné Houellebecq pour son OVNI sonore « Présence humaine », avant qu’elle les rejoigne pour deux disques « Spanked » et « Va chercher la police », où sa présence, son jeu et ses « tenues » de scène lui avaient fait obtenir une réputation d’Iggy Pop féminin, ce qui n’est pas rien … Las, trop de talents, trop d’egos au mètre carré, trop de succès (sourires), et exit AS Dragon …
Oh La La ! n’est pas un paravent pour un disque solo, même si ça en a tout l’air. Natacha partage l’écriture avec Benjamin Lebeau, ancien de The Film, duo electro-rock rémois, dont un titre « Can you touch me », servit il y a quelque temps à vanter les mérites ( ? ) d’une bagnole de chez Peugeot.
« Oh La La ! » est un disque court (35 minutes), nerveux, mariant urgence des guitares, métronomie de quelques machines, saturation électrique parfois nineinchnailienne … Et par-dessus tout ça, la voix de Natacha … A l’aise dans tous les registres, qu’il faille susurrer, murmurer, suggérer, feuler, gémir, crier, hurler … Grosse perf, mais qui ne se résume à un numéro technique. Natacha Lejeune n’est pas une potiche chantante (elle s’apelle pas Atlas ou pire, St Pier), on sent immédiatement qu’il faut pas trop lui marcher sur les Converse … Une présence à la Catherine Ringer. Analogie d’autant plus troublante lorsqu’un morceau (l’excellent single « Relax »), sonne comme du Rita Mitsouko de la grande époque « No comprendo » - « Marc & Robert » … On trouve tout du long de ce Cd des shots de rock’n’roll avec de gros riffs qui tronçonnent (« Carmen », « Really nothing »), de l’electro-rock (l’inaugural « Paris ne t’aime pas » assez proche des Kills), beaucoup de belles mélodies pop (« Rendez-vous avec un salaud », plongée en apnée dans les sixties yé-yé), la power pop de « Goodbye Superman », « Nu dans ton jean », le merveilleux « Oser », lui réminiscent des voix et mélodies très années 80 des Go-Go’s, Bangles, ou par ici Lio, Elli Medeiros (avec ou sans Jacno) …
En fait, ce disque est parfait jusqu’aux trois-quarts, jusqu’à ce qu’arrive pour un duo (voix et aussi malheureusement écriture ) le piteux Katerine pour l’affreux « Un poing c’est tout », que les auditeurs de Ruquier, ou pire les lecteurs des Inrocks pourraient malgré tout trouver génial. Les deux derniers morceaux sont eux aussi un peu faiblards, « I’m in the mood » et « Tomorrow » malgré quelques roulements de batterie très Keith Moon …
Mais bon, à l’heure où l’on nous vante le talent, voire le génie de quelques chantants ectoplasmes transparents (pas de noms, c’est pas le genre de la maison), on ne peut que recommander ce « Oh La La ! » aux hautes vertus calorifères qui aidera à attendre l’arrivée des jours meilleurs …
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