FELA - ORIGINAL SUFFERHEAD / ITT (1981)




 

Fela, si on aime la musique africaine …


Il est incontournable. La première et pour le moment encore la seule star musicale africaine de reconnaissance mondiale. Peut-être, parce que un peu à l’instar d’un Marley, il a dépassé le stade de la curiosité exotique, en se faisant le chantre et le porte-parole d’idéaux politiques et sociaux.

La musique de Fela est indissociable de l’homme public Fela, chez qui se mêlent traditions locales, études en Angleterre, influences de toutes les musiques noires, particulièrement le blues, le funk et le jazz, et engagement politique total dans son pays, le Nigéria, tout juste émancipé de la tutelle anglaise et dans lequel se succèdent au pouvoir des dictatures militaires.

Fela est un militant, un politique, dont la musique ne constitue qu’un moyen pour faire passer des messages. Mais la démesure qui poursuivra Fela toute sa vie lui fait faire les choses en grand. Il y a sur disque comme sur scène une véritable armée de musiciens, choristes et danseurs. Tout d’abord c’est Africa 70, qui mené par le fabuleux batteur Tony Allen jette les bases de ce que l’on appellera afro-beat, ensuite Egypt 80, à l’ouvrage dans les deux disques « Original Sufferhead » et « ITT » réunis ici. L’équivalent de deux 33 T, pour un total de … trois titres.

Autant dire qu’on n’est pas dans un format radiophonique. Le temps n’a aucune importance, la musique ne sert qu’à aboutir à une transe, après un long cheminement où les séquences rythmiques se succèdent et se chevauchent, entrecoupées de parties chantées répétitives et de quelques solos de sax de Fela …

Les deux premiers titres « Original Sufferhead » et « Power show » sont plutôt jazzy, avec une place prépondérante accordée aux cuivres. « ITT » un des morceaux les plus connus de Fela (son tube ?) est beaucoup plus funk-rock, assez proche parfois de James Brown ou de Herbie Hancock selon les séquences musicales. C’est un des titres les plus engagés de Fela, dans lequel la firme américaine ITT devient International Thief Thief, allusion guère dissimulée aux multinationales qui pillent sans vergogne toutes les richesses africaines, avec la complicité bienveillante de gouvernements fantoches copieusement arrosés de pots-de-vin …

La discographie de Fela étant assez pléthorique, ces deux disques parus à une période charnière pour lui (la prise d’assaut de Kalakuta, sa « république » libertaire, et ses nombreux emprisonnements au début des années 80), font partie de ceux qui reviennent le plus souvent lorsque l’on évoque les sommets de sa carrière.

Une expérience culturelle dans tous les sens du terme …















2 commentaires:

  1. Fuck la musique africain. Fela, t'aimes pas ? Tu m'parles pas.
    Ouais, bon, c'était naze, on dirait un slogan des années 80.

    Blague à part, Fela is god.

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  2. C'est un tout, Fela, pour moi .. le personnage public est indissociable de sa musique,comme Marley ...
    La seule musique, ça me gave assez vite quand même ...

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