The Black Kids are alright
Par Sainte Donna Summer, mais d’où sortent-ils ceux-là ? De Jacksonville, de l’ensoleillée Floride, la Californie des retraités … Certes … Mais comment ces jeunots qui doivent avoir vingt ans, ont-ils eu l’idée de faire un disque pareil ? On les voit sur la pochette, juste le haut du crâne qui dépasse, certainement mater la bobine éberluée des gens qui ont écouté leur premier Cd, en gamins facétieux heureux de la bonne blague qu’ils viennent de commettre …
Parce que là, en 2008, les Black Kids nous ont sorti un truc de disco, y’a pas d’autre mot. Bon, c’est pas les premiers depuis 1975 à faire le coup du revival boule à facettes. Quelques anglais coincés du croupion s’y étaient essayé dans les années 80, on avait appelé ça de l’electro-pop et puis on a oublié. Dalida aussi, elle on l’a pas oubliée, mais c’était pas terrible non plus. Sinon, plus récemment, quelques titres des Wombats ou des Scissor Sisters, de MGMT, ou des plus antiques Pet Shop Boys, mais ils mettaient pas que ça dans leurs disques. Qui a dit Mika ? Bon, ça suffit, tu sors …
Les Black Kids eux y vont à fond, avec un entrain, un sens de la bonne humeur, et un mépris du ridicule qui forcent l’admiration. Ce disque est un truc de fou, une bouffée d’oxygène et de bonne humeur … En clair, on n’est pas chez Radiohead ou Leonard Cohen, ou chez un autre de leurs semblables adepte de la ritournelle neurasthénique …
On est dans l’esprit beaucoup plus proche des B52’s des débuts, avec la même façon désinvolte et espiègle d’appréhender la musique, avec ici comme chez les Atheniens, deux filles qui font des chœurs totalement out of control par-dessus les rythmiques speedées du groupe, et des arrangements que même Queen n’aurait pas osés. Le mauvais goût de grande classe, le hachis menu de tous les codes de respectabilité musicale… Fun fun fun et fuck off tout le reste …
Des titres comme « Listen to your body tonight » font passer toutes les bimbos r'n'b siliconées et leurs rengaines pour de vilaines fées Carabosse préparant quelque philtre maléfique … « I wanna be your limousine » est aussi génialement crétin que le « I’m in love with my car » de …. Queen (vous voyez, on y revient) avec un type qui se lance dans un solo de gratte à faire tomber la perruque de Brian May. Les deux titres du début (« Hit the heartbreaker » et « Partie traumatic ») dévastent le dancefloor, comme une version punk de ABBA, « Look at me » conclut ce Cd par un disco-rap, ayant de faux airs du « Wot » de Captain Sensible, le simplet bassiste des Damned. Entre, pas grand-chose à jeter, à la limite le morceau le moins efficace c’est celui que les Black Kids avaient chois comme single, « Hurricane Jane ».
Cette joyeuse troupe bariolée (des blancs, des blacks, des filles) est un vrai rayon de soleil musical, du tabasco rythmé qui vous saute à la figure, et ce « Partie traumatic » se doit d’être le disque de chevet de tous ceux qui un jour ou l’autre se sont pris pour Tony Manero …
Black Kids - I'm Not Gonna Teach Your Boyfriend How To Dance With You
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