BIG BOI - SIR LUCIOUS LEFT FOOT THE SON OF CHICO DUSTY (2010)


Dancing with the Big Boi ?

En matière de musique de djeunes et de rap en particulier, j’ai comme qui dirait des lacunes … en gros, j’en suis resté au siècle dernier, totalement décroché à l’arrivée de tous ces pantins bling-bling les P Diddy, Jay-Z, Kanye West, … leur pseudo rhythm’n’blues-soul-jazz machin, toute cette daube pour puceaux et pucelles américains …
Même OutKast, paraît-il à sauver du lot, j’ai acheté une paire de disques qui sont encore sous cellophane … je garde ça pour quand je serai vieux ou mort, y’a tellement de old blue rock que j’ai vraiment envie d’écouter. Et un de ces djeunes alors que je lui expliquais tout ça, m’a parlé de Big Boi, un truc de la mort qui tue, et que j’avais tort de ricaner, parce que ça devrait me plaire … il m’a forcé à écouter sur son iPhone (vous savez, ces saloperies de feu Steve Jobs ayant une qualité sonore telle qu’on arrive à y confondre Zazie et Billie Holiday) une paire de titres. J’ai écouté, rien entendu, mais la sorte de bouillasse musicale sortant de ce machin avait l’air pas mal, j’ai acheté le Cd, tout en me disant que si c’était nul son disque, j’y collerais mon pied au cul à ce petit con …
Big Boi & Janelle Monae
Bon, pour ce coup-ci, il a échappé à la fracture du coccyx parce que ce Cd, ben il est bien … enfin, vraiment bien je veux dire, et pas seulement par rapport à des trucs récents. Big Boi, est la moitié d’OutKast (faut suivre, j’en ai causé plus haut) … donc son « Monsieur Succulent Gauche Pied, fils de Petit Poussiéreux » (‘tain, peuvent pas appeler leurs disques « Beggars banquet » comme tout le monde), il commence bien, finit bien. C’est au milieu que c’est moins bon, mais la balance est largement favorable. Déjà, on accroche à l’intro, G-Funk ralenti, voix vocoderisée, guitare wah-wah, le premier vrai titre (« Daddy Fat Sax ») fait penser à du Public Enemy, old school austère et martiale, pas mal du tout … « Turns me on » qui suit, c’est bien foutu, soul lente 70’s, flow très années 80 … et très mélodique. Rien cependant niveau mélodie comparé à « Follow us », avec son gimmick à la « Fugee-La » des Fugees, sorti en single et qui s’est vautré au fin fond des charts, et donc par les temps qui courent une preuve que c’est un bon titre.
Autre grand titre et merveille du disque, « Be still » mi nu-soul, mi rap, avec la voix d’or de la nouvelle diva Janelle Monae, un morceau qui inaugure une fin de disque plutôt intéressante, avec notamment « Night night », sorte de disco-rap, et « The train », qui rappelle le rythme sautillant, mélodique et rustique des oubliés péquenots Arrested Development.
Tout n’est pas transcendant, du mégalo « General Patton » (son vrai blaze à Big Boi, occasion d’une mauvaise joke avec le militaire du même nom), à un duo très quelconque avec l’oscarisé Jamie Foxx. A noter comme d’hab une interminable liste de guests, la plupart m’étant totalement inconnus (Sleepy Brown, Cutty, Yelawolf, Khujo Goodie, … putain, mais qui sont ces gens ?), et quelques vieilles gloires comme George Clinton ne se montrant pas vraiment sous leur meilleur jour.
En résumé, s’il y a dix ans que vous avez pas écouté un disque de rap, vous pouvez y aller avec celui-là … ou attendre dix ans de plus …