NIGHTMARES ON WAX - SMOKERS DELIGHT (1995)


 Enfumage ?

Bon, va falloir faire gaffe à ce que j’écris. Ce Cd est paru sous étiquette WARP, et un blog voisin étant le repaire du fan-club du label… Alors, ce « Smokers delight », d’abord il est long (une heure et quart), je veux dire …vraiment long … Trop long, même, avec des titres où il ne se passe rien étirés au-delà du bon goût et du raisonnable. Faire tourner en boucle une structure rythmique, faut savoir s’arrêter, ou la faire évoluer … quoique faire tourner  quand le disque s’appelle « Smokers delight », ça peut sembler logique, enfin bon …
Allez George, quoi, fais tourner le oinj ...
Nightmares On Wax est le pseudo d’un DJ – joueur de disquettes du nom de George Evelyn ou DJ Ease selon les jours (c’est quoi, cette manie d’utiliser des pseudos dans la techno, ils peuvent pas s’appeler Lester Gangbangs comme tout le monde ?). Le susnommé George a apparemment tiré sur le joint plus que de raison et l’essentiel du disque repose sur de grosses basses dub. Soit. Ça tombe pas trop mal, j’aime bien le dub. Sauf que s’il est venu à l’idée de quelque rude boy de Trenchtown d’écouter cette chose, ça a du le faire rire sous ses dreadlocks. En clair, George Machin n’est pas Lee Perry et on s’en rend très vite compte. Ça mouline mécaniquement de la rythmique, mais les breaks, les aérations, les arrangements, il connaît pas vraiment …
Y’a pas que du dub, quand même. En gros, en faisant fonctionner mes puissantes capacités d’analyse au maximum, je dirais qu’on arrive à discerner plusieurs « orientations » dans ce Cd, comme s’il était construit comme les doubles 33T de l’époque (que ceux qui écoutent Nightmares On Machin n’ont pas connue). Un thème par face, en gros. Du dub au début donc (« Dreddoverboard », « Pipes honour », rien que les titres …). Ensuite quelques titres tirant sur le jazz-rock d’Herbie Hancock (« Groove Str. ») ou la techno préhistorique des 80’s (« Stars », un bon morceau).
Plus accessibles au commun des mortels l’enchaînement « (Man) The Journey » très latino,  « Bless my soul » (pour moi le meilleur titre du disque, rythmique pour une fois syncopée et chaloupée copyright Madchester, ambiance presque « rock ») laissent augurer d’un bon final, que vient de suite gâcher le funky mais trop surchargé « Cruise (Don’t stop) ». Ensuite curieusement jetés à la fin, un ramassis hétéroclite des morceaux les plus courts, un autre machin inutile dub, « Rise », une pochade rétro marrante (« Mission Venice ») qui ressemble à la musique de « The Party » de Blake Edwards ou à la B.O. d’un vieil OSS 117, et des percus africaines « Gambia via … », le genre de truc qu’on a déjà entendu des milliards de fois ailleurs …
Verdict impartial et indiscutable : élève Nightmares On Wax, vous avez quelques bonnes idées, mais vous manquez de concision. Et puis, fumer des pétards, ça fait pas sérieux, faut pas s’en vanter