ARCADE FIRE - THE SUBURBS (2010)






Les nouveaux Coldplay ?

« Funeral » qui les avait révélés est un des plus beaux disques des dix dernières années, plein de finesse et de feeling …  Mais ce « Suburbs » …
Ce gros son, cette avalanche de décibels, ces grosses guitares, ces énormes batteries, ce foisonnement d’arrangements, ces basses qui attaquent le plexus … Oyez, oyez, braves gens, voici le nouvel Arcade Fire … Un Cd de plus d’une heure (aujourd’hui, à part les gangsta-rappeurs et les siliconées r’n’b plus personne ne fait des disques aussi longs), cette irrépressible envie d’aborder une multitude de genres musicaux pour montrer qu’on peut faire, qu’on sait faire …
On trouve de tout sur « The Suburbs » … des grands morceaux épiques (« Suburban war »), du hard FM des années 80 pompé sur Pat Benatar (« Month of May ») des mélodies très Beatles (« The Suburbs »), du baroque surchargé (le malheureusement bien nommé « Rococo »), des hymnes pour stade à grosses guitares (« Empty room »), un pompage éhonté du « Heart of glass » de Blondie (« Sprawl II »), un mix entre R.E.M. et Coldplay (« Modern man »), de l’électro-pop anglaise des 80’s à la New Order (« Half light II »), un « emprunt » du riff de « Street fighting man » des Stones (« City with no children ») … tout pour ratisser large dans toutes les tranches d’âge au niveau du public …
Régine Chassagne (un peu reléguée au second plan, on entend beaucoup plus Win Butler et c’est bien dommage), dont chaque intervention filait auparavant le frisson, a sa voix qu’elle est obligée de forcer noyée dans des arrangements grandiloquents, limite pompiers … A vouloir trop donner, trop bien faire, Arcade Fire en ont juste fait trop, et on se retrouve avec un disque d’indie rock tout ce qu’il y a de plus mainstream, des choses mille fois entendues ailleurs … Un groupe qui a perdu toute sa spontanéité, un groupe pour stades … Pas sûr que ce soit ce qu’ils cherchaient, mais le résultat est là …
« The Suburbs » a été en tête du Billboard américain la semaine de sa sortie (156 000 copies vendues, chiffre colossal par les temps qui courent pour un groupe « indie », mais tout de même signé chez Universal), un buzz savamment entretenu a accompagné sa parution, les encarts publicitaires deviennent omniprésents … un bon travail promotionnel cet hiver, et Arcade Fire passeront en tête d’affiche de tous les festivals l’été prochain …
On prend les paris ?