Bak to Africa
Blue Note 22665, il y a écrit sur la pochette … C’est
donc avec une certaine circonspection, pour ne pas dire une circonspection
certaine que j’ai appuyé sur « Play ». Il paraît que « Palo
Congo » c’est pas du jazz … Ou pas vraiment.
Lui, c’est Sabu (Martinez), un temps percussionniste
de Dizzy Gillespie, ce qui ne me dit rien (qui vaille). Il est ici entouré par
quelques potes eux aussi joueurs de congas. Et le fil conducteur de ce disque
est aussi simple qu’un scénario destiné à Steven Seagal : sur une base
percussive, retourner aux racines africaines de la musique noire américaine. Back to Africa donc. Avec escale aux Caraïbes. Sans que cela ressemble pour autant trop aux
machins affreux-cubains…
Ici, c’est beaucoup plus rythmé, avec des chœurs
calqués sur ceux du gospel qui se répondent sur des mélopées lancinantes, le
tout dans un espèce de patois espagnol … un résultat assez proche souvent des
musiques « ethniques » africaines. Ce « Palo Congo » a été
quelquefois présenté comme le disque fondateur de la « fusion » … why
not, même si la fusion c’est comme le rock’n’roll, on ne compte plus ceux qui
prétendent l’avoir inventé.
S’il n’y avait que des congas, ce disque filerait
mal un mal de tête carabiné. Heureusement, un des participants est aussi un
virtuose d’une guitare primitive … à trois cordes, ce qui limite tout de même
les effets de manche. Suffisant cependant pour rompre l’uniformité des titres,
ce qui fait qu’on s’approche parfois de rythmes de transes vaudous, que de
jolies mélodies arrivent à se dessiner (« El Cumbanchero »), ou qu’on
n’est quelquefois pas très loin des chansons ensoleillées de Kid Creole
(« Rhapsodia del Maravilloso »).
En ce qui me concerne, avis mitigé plutôt favorable.