LOUIS PRIMA - THE WILDEST (1956)


Juste un rigolo ?

Là, j’suis dans le rouge, j’vas causer jazz … ou plutôt de ce disque de Louis Prima, ce qui est pas pareil. D’ailleurs, je sais même pas si c’est du jazz, Prima. Les « puristes » doivent pas trop l’aimer, Prima… pas assez chiant.
Parce que « The Wildest », c’est frais, sympa, et surtout festif. Même un lundi matin, ça peut mettre de bonne humeur. Et puis, il y a sur ce disque des trucs tellement connus, qui sont rentrés dans l’inconscient collectif, que ça dépasse les genres, les codes, les barrières et les clans… Tiens « Just a gigolo », tout le monde connaît. Et bien, c’est de Louis Prima. Et c’est bien mieux par Prima et son band que quand David Lee Roth ou Carlos (putain, Carlos !) le reprennent. Sur ce « Wildest » de 1956, il y a le version définitive de ce titre qu’il avait créé presque trente ans plus tôt et qu’il a passé sa vie à réenregistrer.
Louis Prima, Keely Smith, et un inconnu ...
Prima a aussi passé sa vie à se marier et remarier, tel une Liz Taylor à trompette. Et ses femmes, il les faisait turbiner. Sa moitié à cette époque-là, Keely Smith, l’accompagne au chant sur ce disque. Le duo casse la baraque sur un « Nothing’s too good for my baby », autre titre hyper connu du disque. Au moins autant que « You rascal you », qui n’est pas de Prima, repris un nombre incalculable de fois par les big bands jazzeux mais pas seulement (en France, ça a donné « Vieille canaille » par Gainsbourg, Mitchell, et d’autres …).
Et puis ne pas croire que ce joyeux bordel, cet orchestre qui dérape, qui va chercher des arrangements à la limite de la justesse et du mauvais goût, est en roue libre. Non, non, on sent que tout çà ne doit rien à l’improvisation, a été longuement réfléchi et répété, dans l’esprit de tous ces big bands spectaculaires au sens premier du terme des années 40 et 50 (Cab Calloway, Count Basie, Lionel Hampton, Duke Ellington, …). De l’entertainment, point barre … Et du sérieux aussi, quand il s’agit de reprendre sans dénaturer des classiques de Louis Armstrong, auquel on a souvent comparé Prima. Prima qui était une star incontournable et tout public, devenant même un des personnages du « Livre de la Jungle » de Walt Disney (c’est lui et son band qui sont représentés à travers l’orchestre de singes, et c’est lui qui chante vraiment sur ce titre).
Ce genre de musique, jazz peut-être, mais surtout fun et léger, a quelque peu disparu de la circulation il me semble. C’est un jeunot venu du rockabilly roots, Brian Setzer, qui le remettra à l’honneur avec son Brian Setzer Orchestra …
Curieusement, ce « Wildest », pourtant pièce de référence de son auteur, est actuellement assez difficile à trouver, peu souvent réédité, mais quand c’est le cas avec des bonus, qui chose assez rare pour être soulignée, sont à la hauteur des titres initiaux …