Rock'n'roll circus
Pour moi, les Kiss, tout du long de leur interminable carrière, c’est soit mauvais, soit sans intérêt. Et pour ce que je connais de leurs disques studio, seul le « unmasked » « Lick it up », trouve grâce à mes oreilles.
Mais si les Kiss sont aujourd’hui une entreprise (y’a pas d’autre mot) très florissante (vendant une foultitude de produits dérivés, et envisageant de transformer le groupe en trademark, c’est-à-dire que Kiss pourrait perdurer encore des décennies, sans aucun de ses membres originaux), c’est sur les planches américaines qu’ils ont acquis leurs titres de gloire au milieu des années 70. Et pour les fans du groupe, ce « Alive », premier d’une longue série numérotée, reste la pierre angulaire de leur édifice. Et pour une fois, les fans ont raison.
Parce que comparés aux versions des trois albums studio précédents, les titres présents ici déchiquettent tout. Les Kiss, les rockers « sérieux » s’en méfiaient. Ces gugusses new-yorkais avaient piqué leur idée de super-héros aux comics de la Marvel, et leur look et leur musique, souvent de façon un peu trop voyante et honteuse, à des gens comme Alice Cooper, les New York Dolls et le glam anglais. Des copieurs, même pas foutus, malgré tous leurs efforts pour se faire remarquer, d’avoir un semblant de petit hit.
Leur idée de génie, ce sera d’aller à contre-courant. Le prog est en pleine vogue, le rock devient sérieux, ce n’est plus une musique pour faire la fête, c’est quelque chose que l’on va écouter quasi-religieusement en concert, en s’extasiant devant des titres de demi-heure perclus de solos à rallonge. Sur scène, Led Zeppelin et Yes, même combat (putain, je vais me faire des amis, là …). Le rock est devenu une musique faite par des trentenaires pour des trentenaires, et surtout les concerts de rock donnent l’occasion de voir des types habillés comme ils se sont levés, éclairés par quatre loupiotes clignotantes. Les Kiss, dès le départ et leurs premières années de galère, ont envisagé la scène comme un exutoire, présentant un spectacle qui en mette le plus possible plein les yeux et les oreilles, et qui s’adressait à une nouvelle catégorie de public, le jeune nerd boutonneux, qui ne comprenait rien aux savants concepts de « Tales from topographic oceans ».
Et s’il n’y avait eu que les costumes de Bozo le Clown, Gene Simmons qui crache du feu et du sang, des batteries qui tournoient en s’élevant en l’air, des light-shows élaborés, des fumigènes à profusion, tout ça n’aurait pas duré. Les Kiss sur scène assuraient grave. Et intelligemment. Pas de grand virtuose chez eux ? Les morceaux dureraient trois minutes. Pas de grand chanteur charismatique ? Ils se relaieraient au micro.
Il y a dans ce « Alive » une énergie brute, primaire (et bien que comme à peu près tout les live, celui-ci ait été plus ou moins remanié en studio, cette rage-là transparaît de partout). Il y a dans ces titres exécutés pied au plancher, plus à voir avec le punk-rock qu’avec Deep Purple et ses « Space fuckin’ » qui durent toute une face de vinyle. Même si les Kiss utilisent les plus grosses ficelles, un navrant solo de batterie de dix minutes (ils n’auraient pas dû), et tout ces « rock’n’roll » dans les titres, ou hurlés entre les morceaux. Un tantinet démago, pour que le spectateur de base comprenne bien de quoi il s’agit, même si quand on entend lâcher un « rock’n’roll » tous les trois mots, Eddie Cochran doit se retourner dans sa tombe, et Presley revenir manger un sandwich au beurre de cacahuète dans ses chiottes en or de Graceland …
Alors, mine de rien, ces quatre épouvantails bruyants ont jeté les bases de ce que doit être un concert de rock et un spectacle en même temps. Et sorti avec ce « Alive », un des disques majeurs du hard des seventies.
Mais si les Kiss sont aujourd’hui une entreprise (y’a pas d’autre mot) très florissante (vendant une foultitude de produits dérivés, et envisageant de transformer le groupe en trademark, c’est-à-dire que Kiss pourrait perdurer encore des décennies, sans aucun de ses membres originaux), c’est sur les planches américaines qu’ils ont acquis leurs titres de gloire au milieu des années 70. Et pour les fans du groupe, ce « Alive », premier d’une longue série numérotée, reste la pierre angulaire de leur édifice. Et pour une fois, les fans ont raison.
Parce que comparés aux versions des trois albums studio précédents, les titres présents ici déchiquettent tout. Les Kiss, les rockers « sérieux » s’en méfiaient. Ces gugusses new-yorkais avaient piqué leur idée de super-héros aux comics de la Marvel, et leur look et leur musique, souvent de façon un peu trop voyante et honteuse, à des gens comme Alice Cooper, les New York Dolls et le glam anglais. Des copieurs, même pas foutus, malgré tous leurs efforts pour se faire remarquer, d’avoir un semblant de petit hit.
Leur idée de génie, ce sera d’aller à contre-courant. Le prog est en pleine vogue, le rock devient sérieux, ce n’est plus une musique pour faire la fête, c’est quelque chose que l’on va écouter quasi-religieusement en concert, en s’extasiant devant des titres de demi-heure perclus de solos à rallonge. Sur scène, Led Zeppelin et Yes, même combat (putain, je vais me faire des amis, là …). Le rock est devenu une musique faite par des trentenaires pour des trentenaires, et surtout les concerts de rock donnent l’occasion de voir des types habillés comme ils se sont levés, éclairés par quatre loupiotes clignotantes. Les Kiss, dès le départ et leurs premières années de galère, ont envisagé la scène comme un exutoire, présentant un spectacle qui en mette le plus possible plein les yeux et les oreilles, et qui s’adressait à une nouvelle catégorie de public, le jeune nerd boutonneux, qui ne comprenait rien aux savants concepts de « Tales from topographic oceans ».
Et s’il n’y avait eu que les costumes de Bozo le Clown, Gene Simmons qui crache du feu et du sang, des batteries qui tournoient en s’élevant en l’air, des light-shows élaborés, des fumigènes à profusion, tout ça n’aurait pas duré. Les Kiss sur scène assuraient grave. Et intelligemment. Pas de grand virtuose chez eux ? Les morceaux dureraient trois minutes. Pas de grand chanteur charismatique ? Ils se relaieraient au micro.
Il y a dans ce « Alive » une énergie brute, primaire (et bien que comme à peu près tout les live, celui-ci ait été plus ou moins remanié en studio, cette rage-là transparaît de partout). Il y a dans ces titres exécutés pied au plancher, plus à voir avec le punk-rock qu’avec Deep Purple et ses « Space fuckin’ » qui durent toute une face de vinyle. Même si les Kiss utilisent les plus grosses ficelles, un navrant solo de batterie de dix minutes (ils n’auraient pas dû), et tout ces « rock’n’roll » dans les titres, ou hurlés entre les morceaux. Un tantinet démago, pour que le spectateur de base comprenne bien de quoi il s’agit, même si quand on entend lâcher un « rock’n’roll » tous les trois mots, Eddie Cochran doit se retourner dans sa tombe, et Presley revenir manger un sandwich au beurre de cacahuète dans ses chiottes en or de Graceland …
Alors, mine de rien, ces quatre épouvantails bruyants ont jeté les bases de ce que doit être un concert de rock et un spectacle en même temps. Et sorti avec ce « Alive », un des disques majeurs du hard des seventies.
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