HOWARD HAWKS - LES HOMMES PREFERENT LES BLONDES (1953)

Material Girls ...

Et pas seulement à cause de la chanson de Madonna et de son clip, hommage-pastiche-parodie d’une chanson du film, et pas n’importe laquelle, « Diamond are  a girl’s best friend », une des plus connues du répertoire ( ? ) de Marylin Monroe …
Marylin
Madonna

« Les hommes préfèrent les blondes » (« Gentlemen prefers blondes » en V.O., ce qui comme d’habitude n’est pas exactement pareil) est une comédie musicale qui reprend des ficelles vieilles comme le cinéma (la recherche d’un mari riche quand on brille davantage par son tour de poitrine que par son QI). Déjà un truc doublement ringard au début des années 50, le film musical et la pin-up écervelée. Même si de superbes comédies musicales, il en reste à venir (« West Side story », « Les parapluies de Cherbourg » par exemple) et si la barre vient d’être placée très haut avec « Singing in the rain ». De toutes façons le scénario de « Les hommes … » vient en droite ligne des années 30, avec des références comme « Gold diggers », avec les chorégraphies démentes mises en scène par Busby Berkeley.
Monroe & Hawks
Avec « Les hommes … », on est loin de tout ça. Même si derrière la caméra, il y a Howard Hawks, excusez du peu. Howard Hawks, le type qui a tourné « Scarface », « découvert » Lauren Bacall, et fini avec les deux westerns crépusculaires (avec à chaque fois John Wayne) « Rio Bravo » et Rio Lobo »… Pour faire simple, on dira que Hawks, c’est pas exactement n’importe qui…
D’autant que devant sa caméra, y’a du matos. La Monroe, en pleine ascension vers la gloire intergalactique, qui joue le rôle d’une blonde (si, si) délurée, cupide, maline mais (très) bête. A ses côtés, Jane Russell, dont on aurait oublié les talents de chanteuse et d’actrice, si Dame Nature ne l’avait pas dotée d’un généreux tour de poitrine. Elle est la brune, plus réfléchie et moins cœur d’artichaut que sa copine blonde. Les deux sont chanteuses sexy de cabaret. Et on suit les tribulations de Lorelei Lee (Monroe) et Dorothy Shaw (Russell) en bateau qui vogue vers l’Europe, à Paris ( la ville romantique de toute comédie musicale digne de ce nom), enfin dans des décors en carton censés représenter Paris…
Monroe & Russell
Le scénario est totalement crétin, la Monroe et la Russell jouent et chantent comme des savates, et donc faut se consoler comme on peut de la médiocrité du film. En appréciant les belles images et le beau technicolor de Hawks, une galerie de seconds rôles pittoresques, même si tous en font des brouettes pour avoir l’air le plus con possible, et quelques bonnes réparties intemporelles. Et pour exciter le mâle américain des années cinquante, quelques chansons et chorégraphies (assez quelconques) qui voit brailler et se trémousser plus ou moins en cadence les deux belles en tenues suggestives.
A l’époque, Russell et Monroe figuraient toutes les deux sur l’affiche avec leurs noms écrits en caractère de la même grosseur. Aujourd’hui, si dans la plupart des éditions Dvd et Blu-ray, on trouve sur la jaquette le nom de Jane Russell, par contre Monroe est souvent seule sur l’image.
C’est logique, « Les hommes préfèrent les blondes » …


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