THE CLASH - COMBAT ROCK (1984)


Le dernier combat ...

« Combat Rock » est le dernier disque des Clash (l’effroyable « Cut the crap », en fait un disque solo de Strummer sous le prestigieux patronyme étant à oublier). Pour « Combat Rock », le titre en dit beaucoup (trop). Après « Sandinista », on maintient le cap à bâbord toute, lettrage et étoile rouge, les descendants de Karl Marx sont priés de se sentir concernés. La photo de pochette en dit encore plus. Mick Jones porte des bretelles qu’il ne va pas tarder à se faire remonter, Simonon collectionne les tarpés (un à la main, l’autre sur l’oreille), les deux soutenant Topper Headon, complétement détruit par l’héro. Quant à Strummer, il met la main devant ses yeux, certainement pour pas voir toutes les conneries qu’il s’apprête à faire, la moindre n’étant pas de virer bientôt Mick Jones, officiellement pour « divergences politiques » ( ?! ).
Les Clash 82 avec Joe Strummer qui vient de voir "Taxi driver"
Déjà, même si comme les Beatles ou les Stones, les morceaux sont signés collégialement, on trouve facilement qui fait quoi. « Know your rights » qui ouvre le disque avec son Diddley beat, c’est le camarade Strummer qui enquille les slogans gauchos, comme d’autres comptent leurs stock-options. Un titre sorti en single-éclaireur et qui en avait laissé pas mal sceptiques. « Rock the Casbah », c’est aussi du Strummer, le plus gros hit des Clash, et qui, hasard sardonique de l’Histoire, sera plus tard l’hymne officieux des Marines américains lors de la 1ère Guerre du Golfe. Les choses les plus mélodiques, au premier rang desquelles « Should I stay or should I go » (l’autre gros hit du skeud), ou encore l’ânerie sonore « Inoculated city », c’est du Mick Jones pur jus. Le bon reggae « Ghetto defendant », il y a du Simonon là-dessous … Pour les autres, chacun dans la mesure de ses possibilités, et sous le contrôle de Strummer, a amené sa pierre à l’édifice.
Le poster de l'édition vinyle 900 X 600 (ça fout les boules, hein, peter ...)
Rarement pour le meilleur (« Straight to hell » est à sauver, et subira les derniers outrages par une reprise-sabotage du cataplasme branchouille M.I.A., « Atom Tan » totalement bordélique et approximatif, donc très « clashien » mériterait aussi une réévaluation), le plus souvent pour le pire. Des choses comme le pseudo-rap de « Red angel dragnet », le prog-jazz tribal ( ? ) de « Sean Flynn », le ridicule « Overpowered by funk » (non, les Clash ne sont pas les JB’s, et même pas Earth, Wind & Fire pour le coup) sont assez navrantes et indignes d’un groupe qui fut, le temps de quelques mois au début des années 80, le meilleur du monde, tant sur disque que sur scène.
« Combat Rock » est à ranger aux côtés de « Give ‘em enough rope » et « Sandinista » … Qui a dit pas très loin de la poubelle ? … Voyez comme vous êtes ...

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