M - QUI DE NOUS DEUX (2003)


Le gentil Mathieu Chédid ...
M, quand par hasard je tombais sur une de ses chansons à la radio ou à la télé, je zappais direct. Impossible de supporter sa voix, il y peut rien, et moi non plus … ses clips naïfs, ses textes de poésie collégienne, désolé, mais y’a longtemps que j’ai plus douze ans… Je détestais même pas, pire, je m’en foutais complètement.
Jusqu’au jour, où, par un concours de circonstances, des histoires compliquées de partenariat, tout ça, je me suis retrouvé à un de ses concerts. En arrivant sur le lieu des prétendus méfaits, j’ai craint le pire … des nuées de gamins habillés encore plus flashy que la Bachelot, certains munis de guitares en plastoc roses, une scène qui semblait dessinée par Lewis Caroll … Bouffées d’angoisse, et un ange passe, qui a pris les traits de Chantal Goya …
Jimi Chédid ?
Et dès que les lumières s’allument et que retentissent les premières notes, toute cette cour de récréation qui s’hystérise, toute ferraille dentaire en avant… Putain, je suis où, là ? Et puis, très vite, surprise … Mais ça joue, là, ils font un raffût d’enfer à quatre, et çà, là, je rêve pas, c’est l’intro de « All along the watchtower », ce sont les riffs de « Whole lotta Rosie », ou de « Walk this way » ? Pendant deux heures, j’ai vu un concert bien plus rock que cinquante douzaines de groupes indie-alterno-machin en produiront jamais, servi par des types manifestement heureux d’être là, qui se la pètent pas du tout, qui assurent grave sans aucune démagogie racoleuse, et ravissent les trois mille minots en transe … Mea culpa, M sur scène, ça vaut vraiment le coup …
Du coup, j’ai même acheté un disque, à ce moment-là son dernier. « Qui de nous deux » que ça s’appelle. Un de ses plus côtés. Et bien, bof … Pas de quoi se relever la nuit. Des petits rocks gentillets à la Placebo (« Mon ego »), du petit hit sympa (« Qui de nous deux », « Sous ta peau »), de la ballade lunaire à la Higelin (« C’est pas ta faute »), du jazzy  (« Ma belle étoile »), du « culte » (« Le gimmick », où en concert M invite systématiquement quelqu’un du public qui a amené son instrument à venir jammer avec le groupe), … Et puis, tout le reste, malheureusement rempli de muzak onirico-poétique …
Conclusion, les disques de M, on peut très facilement s’en dispenser, mais live, on peut y aller …