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RITCHIE VALENS - THE VERY BEST OF (2002)


One hit wonder ...

Ils ont peur de rien, et surtout pas du ridicule … Baptiser ce Cd « The very best of », alors que de son vivant Valens n’avait sorti que deux 45T, je veux bien, mais y’a quand même comme un léger foutage de gueule, là …
En fait, c’est pas loin d’être une intégrale, dont tout n’est pas si « very best » que ça … 
Car qu’en serait-il advenu de celui-là, s’il n’avait pas eu la mauvaise idée de monter dans le même coucou que Buddy Holly, le Big Bopper et quelques-uns de leurs musicos ? Un Luis Mariano d’opérette rockabilly, un Elvis mariachi, ou bien comme tant d’autres aurait-il disparu de la circulation après un unique hit ? The answer, mes friends, elle doit être blowin’ in the wind, plutôt que dans les notes du livret, qui fait de Valens une superstar en devenir …
Ritchie Valens, c’est « La Bamba », titre réarrangé façon early rock’n’roll, et dont les origines viendraient d’un chant traditionnel mexicain. Enorme succès fin 58, quelques semaines avant la mort de Valens, alors que le morceau n’était que la face B d’un 45T (face A : « Donna », sirupeuse ballade, qui profitera de l’aubaine pour également bien figurer dans les charts). Rebelote en 87, quand un biopic flatteur (pléonasme), remet Valens dans l’actualité, surtout grâce à l’énorme succès une fois encore de « La Bamba », cette fois reprise par Los Lobos, dans une version qui surclasse l’originale.
Parce que si l’on peut mettre au crédit de Ritchie Valens que c’était un auteur et un guitariste tout juste passable, il faut aussi reconnaître que malgré une bonne volonté et un entrain juvénile assez communicatifs, il chante à la limite de la justesse, et compose sans grande originalité, se contentant le plus souvent de recopier le style de ses amis et (ou) concurrents. Comment ne pas voir dans son premier 45T « Come on let’s go », juste un décalque du style Buddy Holly, ou dans « Ooh my head » une imitation limite vulgaire tant elle mauvaise de Little Richard . Peut-on raisonnablement s’extasier de quelques instrumentaux vaguement bluesy, du pataud Diddley beat de « Rockin’ all night », de la plus mauvaise adaptation que je connaisse de la nitroglycérine rythmée « Bonie Maronie », ou d’un final de Cd rempli de ballades poisseuses ?
Le succès aussi bref que quelque peu démesuré de Valens n’est pas que le fait du hasard ou d’un heureux concours de circonstances. Un malin directeur de label, Bob Keane, saura vendre (y’a pas d’autre mot) son poulain. Dans le rock’n’roll naissant, les Blancs ont leurs idoles, les Noirs aussi. Valens sera le héros swinguant de tous les autres métèques laissés pour compte dans le Sud américain, toute cette communauté hispanique ou chicano qui s’identifiera au jeune hidalgo chantant. Ce n’est pas un hasard si « La Bamba » est un titre totalement en espagnol, il y a derrière le gosse Ritchie les prémices de ces opérations marketing « ciblées » visant une tranche spécifique du public. Ritchie Valens n’est pour moi qu’un « produit » destiné à une minorité ethnique, avec toutes les arrière-pensées perverses que l’on peut imaginer en filigrane…
Juste peut-on regretter que ce gamin n’ait pas vécu assez longtemps pour profiter un peu de son succès…

TRUST - TRUST IV (1983)


A côté de la cible et de ses pompes ...
Bernie, rentre le ventre, c'est pour la photo ...
Ce "Trust", quatrième du groupe est un album-concept, et qui tant qu’à faire développe deux thèmes : le premier (1ère face du 33 T à l’époque) basé sur la situation politique de la Pologne, d’où la pochette lourdement symbolique sur fond de drapeau polonais. « Solidarité », dans le titre « Varsovie » scandé en hommage à Solidarnosc, le syndicat libre de Lech Walesa opposé au régime communiste de Jaruzelski, fait de Bernie une sorte de Bernard-Henry Levy (Metal) peu crédible. Non pas que rock et conscience politique n’aient rien à voir (Dylan, le MC5, les Clash entre autres ont fait de grands morceaux ou de grands disques « politisés ») mais le public de base de Trust n’attendait pas (que) cela de ses héros. Et donc Trust, enfin plus particulièrement Bernie, se retrouve dans une situation délicate, lui le prolo enragé des années Giscard ne veut pas tirer sur la Gauche au pouvoir, et part donc dans des concepts elliptiques et mondialistes, qui vont à peu près aussi bien à sa grande gueule qu’un bon texte à Bigard …  Et ce n’était pas le hard-rock FM de « Idéal » avec ses cuivres genre « Urgent » de Foreigner qui pouvait rattraper le coup, tant il dénotait avec le boucan si particulier produit jusque-là.
La seconde partie du disque s’attaque carrément au mythe de Faust, plutôt réservé jusque-là à la musique classique et à l’opéra. Rock pompier à tendances progressives, chœurs de salle Pleyel, rien n’est à sauver.
Malgré une popularité, renforcée par un échange standard de batteurs avec les pénibles Iron Maiden quand avait fait grand bruit à l’époque chez tous les forgerons à blouson de jean, et une crédibilité sans failles jusque-là, ce disque totalement foiré sera un échec pour Trust et ne sera pas pour rien dans la dissolution du groupe deux ans plus tard, la France perdant du coup son seul groupe de hard crédible au niveau international.
Depuis, on attend la relève …
Enfin, y’en a qui attendent …


OF MONTREAL - SKELETAL LAMPING (2008)


Epuisant ...

Il y a quelque chose d’agaçant chez quelques uns, cette tendance, dont les surfaits Arcade Fire ou Sufjan Stevens semblent être les prototypes, à vouloir faire de leurs disques une démonstration permanente, instaurer un rapport de force à grands coups d’esbroufe avec l’auditeur, du genre ; « Hey, t’as vu tout ce que je suis capable de faire, comment je te maîtrise tous ces genres, et tout ce talent que j’ai … ».
Ils ont déjà les plumes ... envoyez le goudron ...
Et pourtant, Kevin Barnes, longtemps loup solitaire dans son projet Of Montreal, est un type qui revient de loin, qui aurait dû retenir la leçon de ses années de galère, quand il bricolait à la diable ses titres basiques dans son home studio. Lumpenprolétaire du rock indie US, il sortait des albums que personne ne remarquait à une cadence infernale. Et puis, en 2007, un buzz conséquent a entouré la parution de « Hissing Fauna, are you the destroyer ? » et l’a sorti de l’anonymat. Un bon disque, voire plus, au petit succès mérité, plein de disco-funk dans l’air du temps, une grosse fixette pour le Prince des années 80-90, et l’apparition à la fin du Cd de son double, son Ziggy Stardust à lui, George Fruit (pas très glamour comme pseudo, mais bon, …)
Fruit-Barnes est à l’ouvrage pour la suite, ce « Skeletal lamping », avec sa voix de fausset gonflée à l’hélium, et ce disque voit l’apparition tout ce qu’il y a de plus officielle de quelques potes de Barnes, qui composent le line-up de Of Montreal, devenu un vrai groupe, fanfare à tout faire au service de l’imagination débordante de son Lider Maximo.
Qui, comme tant d’autres, a du prendre en pleine poire les « Revolver », « Sgt Pepper’s » et « Pet sounds ». Et s’est cru capable de faire pareil. Mais n’est pas les Beatles ou Brian Wilson qui veut. Des idées, Barnes en a. Beaucoup. Trop même. On change de rythme, de mélodie, de tempo, d’arrangements en permanence, sous des tonnes de synthés, de cuivres, de cordes, de chœurs. Génial sur un titre, pénible au bout de dix minutes, insupportable sur la durée, d’autant que tous les morceaux sont enchaînés, on croule, on est enseveli et on finit par être écœuré par ce patchwork sonore. Comme si Of Montreal avait essayé d’aligner quinze « Good vibrations » … sans en réussir un seul.
Allez, les gars et les filles, on se calme, on simplifie tout ça, parce que là, franchement, c’est imbuvable votre truc …


Des mêmes sur ce blog :
Hissing Fauna, Are You The Destroyer ?

MARIANNE FAITHFULL - A CHILD'S ADVENTURE (1983)


Dieu que Marianne était jolie ...
C’était l’aristocratique, et pas seulement par sa naissance, reine du Swingin’ London des 60’s. Plutôt Stones que Beatles, Marianne … Brian, Mick, Keith (le meilleur coup des trois d’après sa biographie à elle, ce qui on s’en doute avait fait vachement plaisir à Jagger). Les Stones, le genre de fréquentations qui vous laisse en petits morceaux tant émotionnellement que physiquement quand ça s’arrête. Disparue, oubliée (jusque dans les crédits de ce « Sister Morphine » qu’elle avait ô combien inspiré mais aussi co-écrit), survivant on ne sait trop comment à ses dépressions suicidaires …
Revenue miraculeusement sur le devant de la scène avec le fantastique et déchirant « Broken English » en 79, en pleine tornade punk. Dont le succès lui permettait, malgré la trentaine passée, de démarrer une « carrière ». Il y eut donc une suite à « Broken English », (« Dangerous acquaintances »), moins inspirée et l’effet de bonne surprise en moins. Et encore ce « A child’s adventure » en 1983.
Avec encore quelques bonnes choses. Le « Times Square » d’ouverture est une belle ballade dévastée, mais quelque peu gâtée par des claviers, synthés, percussions électroniques qui en atténuent l’impact émotionnel. « Ashes to my hand » est un bon titre, qui n’aurait pas dépareillé dans « Broken English ». Et « Morning come » est la merveille de ce disque, tout en mélancolie crépusculaire et dépouillée.
Mais le reste … « Blues millionnaire » est, horreur, malheur, un reggae (le disque a été enregistré en Jamaïque), dans un style très Grace Jones, ce qui est loin d’être un compliment… Il y a aussi des airs celtiques, « Falling from grace », desservi par la voix de pélican enroué de Marianne peu à son avantage sur cette ballade électronique, et « Ireland » ou Lady Marianne déblatère sur la « question irlandaise » (autrichienne de naissance, qu’est-ce qu’elle en a à cirer ?) sur un fond sonore qui multiplie tous les clichés celtico-gaéliques … « Running for our lives » a le double désavantage de cumuler un titre à la Iron Maiden et des arrangements à la « In the air tonight » de Phil Collins. « She’s got a problem » (nous aussi, nous aussi …) met un point final à l’aventure avec ses arrangements très moches (Wally Badarou, producteur du disque).
Ce « Child’s adventure » sera le dernier de ce qui sera considéré comme une trilogie entamée avec « Broken English ». Marianne Faithfull retournera un temps à ses seringues et aiguilles, ses dépressions et ses cures de désintox, … la suite, pour ceux que ça intéresse, doit être dans Wikipedia, et malheureusement aussi, dans les rayons des disquaires …
Mais Dieu que Marianne était jolie …

De la même sur ce blog : 



JAY-Z - THE BLUEPRINT (2001)


Série Z
Pierre Corneille (slammeur français, XVIIème siécle) in « Le Cid » : « Le combat cessa, faute de combattants. »
Michel Denisot (Michel Drucker du futur), à Nulle Part Ailleurs : « Nous accueillons Jay-Z, le roi du rap. »



TANGERINE DREAM - ATEM (1973)


 Ahem ...

Tangerine Dream est un groupe respectable et généralement respecté. Reconnu pour ses talents d’innovation expérimentale, et un des incontournables de cette vague de groupes allemands du début des années 70 qui a tant influencé la musique électronique des décennies suivantes.
Tangerine Dream a fait de beaux disques réussis. D’autres beaucoup moins. « Atem » fait pour moi partie de la seconde catégorie.
Pas vraiment rebutant (Tangerine Dream sait créer des « ambiances ») mais bâillements tout de même assurés. Pour un peu plus de « matière », allez plutôt voir du côté de « Rubycon » ou « Phaedra » …
Qui a dit Led Zeppelin ?
Il a bien raison …


EARTH, WIND & FIRE - THE BEST OF VOLUME I (1999)


Beaucoup de paillettes, pas trop de funk

Comment voulez-vous aimer un Cd qui commence par un massacre jazz-funk d’un classique des Beatles ?

Fanfare vaguement funky ...
Grosse machinerie funky des années 70, EW&F est à l’idiome de James Brown et Sly & The Family Stone ce que Bigard est à l’humour. Une escroquerie. A vouloir à tout prix faire danser le public blanc, Maurice White et sa bande ont fait disparaître du funk tout son message social, et ont privilégié des arrangements variéteux au détriment d’une structure rythmique qui se doit d’être impitoyable.

Et tous les beaufs ont pu agiter leur bedaine dans toutes les boîtes ringardes de la planète au son de « Fantasy » ou « September ». Qui sont malgré tout des morceaux entraînants, et ont préparé la voie aux paillettes superficielles du disco. Grâce (?) à EW&F, l’heure des Village People et autres Boney M s’approchait à grands pas.

Earth, Wind & Fire, assez incompréhensiblement, met en extase tous les musicos du dimanche, en admiration devant la surenchère technique ("t'entends ça, putain, ça joue, ils sont forts ces mecs"...) de ce groupe, comme ils le sont aussi devant des choses aussi insupportables que Weather Report. 




CEE-LO GREEN - ... IS THE SOUL MACHINE (2004)


Ben voyons ...

Et le titre n’est certainement pas à prendre au second degré… Le gars doit être persuadé d’avoir sorti un grand disque soul, de ceux qui marquent leur époque et l’esprit des gens qui l’écoutent…

Stevie Wonder sans perruque ? Non, Cee Lo Green ...
Sauf que … pour faire de la soul, il faut d’abord avoir une voix. Le Cee-Lo, rappeur nasillard à fort accent sudiste, n’en a pas, ou plutôt une toute moche. Il faut aussi des chansons. Ce n’est pas en faisant appel à Pharell (Williams) ou aux Neptunes, ces fossoyeurs de quatre décennies de musique noire américaine, qu’on risque d’en avoir. Ces mauvais-là sont tout juste bons à concocter une bouillasse sonore qui ravit les sourds accros à MTV et NRJ, injectant sur des grooves prétendus roboratifs des samples des second couteaux de la soul mielleuse des seventies … Cee-Lo Green est en gros à Marvin Gaye ce que Danny Boon est à Martin Scorsese …

Ce disque, avec un titre en référence à un gigantesque morceau (et album) de James Brown (mais combien de ceux qui écoutent Cee-Lo Green s’en sont aperçus ?), a propulsé son auteur au firmament des rappeurs US « qui comptent », chronologiquement entre Jay-Z et Kanye West, piteuses superstars des années 2000.

Cee-Lo Green est le genre de gars dont on n’aurait même pas voulu dans les studios Stax ou Atlantic pour servir du café quand Aretha Franklin ou Otis Redding enregistraient. Là, maintenant, il n’est pas plus vilain que d’autres têtes d’affiche de ce que de jeunes malentendants appellent rythm’n’blues. Il n’est guère meilleur non plus.

Quelques années après la purge « … is the Soul Machine », il est devenu la moitié du duo Gnarls Barkley (l’autre moitié étant l’intéressant producteur Danger Mouse), dont promis, juré, je dirais aussi du mal un jour …


MIKA - LIFE IN CARTOON MOTION (2007)


Surimi sonore

Rien qu’avec le titre, pas d’erreur possible, Mika c’est du premier degré. Cœur de cible, la midinette entre dix et quinze ans, qui ne pourra qu’être séduite par un jeune éphèbe dynamique chantant des titres entraînants sur des rythmes modernes. Fermez le ban …

Le vieux con que je suis, aux oreilles abîmées par une écoute à des volumes déraisonnables de l’intégrale des Stones et des pirates de Bowie, ne voit et n'entend dans cette chose qu’une misère auditive de plus, renforcée par un tapage médiatique aberrant. Car quoi, que voit-on et qu’entend-on donc avec ce zigoto ?

Un chérubin longiligne qui s’habille comme Philippe Candeloro, chemise blanche à jabot échappée des archives de l’habilleuse de Jean Marais dans « Le Bossu », et pantalon de survêt pincé genre policier ukrainien ou douanier slovène. A ma connaissance, seules la reine d’Angleterre, sa mère, et Björk étaient jusqu’à présent plus mal attifées que lui. Dans le temps, y’avait aussi Freddie Mercury.

Le jeune homme aurait-il pris le melon?
Transition facile, la musique (si on peut appeler ça de la musique) de Mika évoque d’entrée (le premier titre « Grace Kelly ») plein de choses déjà entendues chez Queen, notamment dans « Bohemian Rhapsody », ce qui pourrait être amusant, quand on sait que Queen s’était lui-même inspiré d’airs d’opéra … remake de l’arroseur arrosé. Sauf que Mika pousse la farce un peu trop loin, le plus gros hit du disque  (« Relax (take it easy) ») pompe allègrement notre  ( ? ) Sheila nationale, à l’époque de ses premiers liftings et de son hit disco « Spacer ».

Il semblerait aussi que les avocats de Tatie Elton John aient pu trouver matière à procédure sur quelques titres à base de piano, et que si George Martin n’avait pas été trop occupé à remixer l’intégrale des Beatles, il aurait pu s’interroger sur les arrangements de « Billy Brown », qui font plus qu’évoquer ce que les Beatles faisaient à l’époque « Magical Mistery Tour ». Tout cela traité façon disco seventies, avec en point de mire les Bee Gees à fausses dents bien  blanches, costards blancs idoine et chemises à col pelle à tarte de « Saturday night fever ».

Sans le moindre sens de l’humour et de la distanciation que l’on trouvait chez tous ces gens. Voir ce garçon récolter un tel succès en misant tout sur un revival boule à facettes, a quelque chose d’agaçant, quand on sait que des gens aussi amusants et talentueux dans le même genre que Scissor Sisters, Black Kids, voire les Pet Shop Boys, sont ignorés ou moqués …

En fait, Mika est à la musique ce que le surimi est à l’alimentation, c’est joli, c’est mignon, c’est tout rose, c’est appétissant. Mais voilà, faut surtout pas en manger …



M.I.A. - KALA (2007)


Mamma M.I.A. !!!

M.I.A., de son vrai nom Mathangi Arulpragasam, est l’artiste géniale de ce début de millénaire, qui réalise une fusion parfaite de toutes les musiques actuelles et modernes. On ne compte plus les articles et les couvertures de magazine qui lui sont consacrés, les émissions de télévision où elle est invitée, les distinctions et éloges en tous genres qu’elle a reçus de ses pairs …

Comment avait-on pu jusque là vivre et écouter de la musique sans elle ?



Hum …

Bon, on reprend …



M.I.A., c’est pas génial. C’est nul. Très nul, même, tout ce qu’il y a de plus nul. Quelques malentendants l’ont même désignée comme la Björk des années 2000. C’est pas que je veuille défendre le petit boudin islandais, mais elle avait réussi à glisser de bonnes chansons sur de bons disques dans les 90’s. Tandis que l’autre, là ? Que dalle … Enfin, si, les deux seuls titres écoutables si on a vraiment rien de mieux à foutre sont « Jimmy » et « Paper planes ». comme par hasard, deux plus ou moins reprises. La première d’un machin bollywoodien ( bof …), la seconde pompée sur « Straight to hell » des Clash, morceau quelconque originellement chanté ( ? ) par Joe Strummer, extrait d’un disque sans gros intérêt (« Combat rock »).

Hey ! Vous m'avez bien remarquée ?
Mais le reste, putain, c’est quoi ? Une bouillasse de rythmes et de boucles programmés, livrés en version cacophonique, qu’à côté de ça, Guetta c’est Mozart... Comme si des gosses en maternelle jouaient tous ensemble à des jeux électroniques d’éveil musical. De la musique pour QI en voie de développement ou négatif. Et y’a quelques branchouilles, aux Inrocks mais aussi ailleurs, qui trouvent ça furieusement tendance, genre l’innovation sonore que notre pauvre monde qui part en sucette attendait. Comme dirait Cabrel, le Bob Dylan d’Astaffort, faut pas confondre les lumières d’une étoile avec celles d’un réverbère … Parce que elle, la M.I.A., c’est même pas un réverbère, c’est une loupiote falote qui clignote. Et comme la malheureuse ne sait pas vraiment chanter, tellement que comparé à elle Fuckin’ Carla Sarko, c’est Billie Holiday … La M.I.A., elle se contente de rapper, en piquant pas mal de plans à l'antique Neneh Cherry …

Pour se faire remarquer, elle se fringue comme un épouvantail relooké par Castelbajac, et elle met sur la pochette de son Cd des « Fight on ! » en boucle. Tu te bats contre quoi, avec ta toque en simili faux astrakan ? T’es indignée, comme l’autre vieux croûton de Hessel ? C’est quand que tu nous la fais ta révolution ? Elle est en route sur ton Tweeter ?

J’en vois déjà qui se drapent dans une dignité de bon aloi offusquée … comment ça je suis rétrograde, les mödernes branchouilles parlent de chansons, mais putain, est-ce qu’ils ont déjà écouté « Village green » des Kinks ? Oui, les mêmes analphabètes musicaux qui causent de déstructuration iconoclaste de la musique … Ouais, c’est çà, cassez-vous et allez jeter une oreille sur Captain Beefheart, et après on en recausera de votre cataplasme … Et en plus j’allume une femme qui a fait plein de déclarations idéologiquement irréprochables sur son pays d’origine, le Sri Lanka, la guerre civile là-bas, la misère, tout çà … Et c’est pas bien, c’est pas politiquement correct de ma part ? Ben moi je vous dis qu’elle a de la chance, Mathangi Arulpragasam, parce qu’avec un blaze pareil, si au lieu de Londres elle avait choisi de venir en Sarkozye, elle aurait eu droit à un ticket sur un charter de la Guéant Airlines pour retourner fissa dans son bled … Je vais vous dire, moi, où vous pouvez vous la carrer votre moricaude, et …



Quoi, qu’est-ce qu’il veut, l’autre, là, l’infirmier ? Si j’ai pris mes cachets ? Que j’ai intérêt à les prendre, sinon je vais encore m’énerver et que ça va de nouveau être la camisole ?

Bon, OK, cool, envoie-les tes cachetons, et je retourne écouter « I wanna be sedated » des Ramones …


THE KINKS - THINK VISUAL (1987)


Circulez, y'a rien à voir ...

Ray Davies 87, plutôt du côté obscur ...
… et rien de bien intéressant à entendre. Le premier titre de ce disque de la seconde moitié des 80’s donne malheureusement le la pour ce qui va suivre. Il s’appelle « Working at the factory » (comme si Ray Davies savait ce que c’était de travailler à l’usine), c’est une sorte de hard FM tout mou, desservi par la voix en panne de Davies.

Lequel était beaucoup plus connu en ces temps-là pour être le mari de Chrissie Hynde, que pour la qualité des disques de son groupe, orientés vers le marché américain et les tournées des stades du Midwest… Et si tout ce que faisait Ray Davies dans la seconde moitié des 60’s est à prendre les yeux fermés, tout ce qui a suivi était plutôt à prendre avec des pincettes …

Ce « Think visual » est globalement une horreur, rock mollasson FM, avec batteries herculéennes, ridicules power-chords ou chorus de guitares, quelques chœurs féminins vulgaires … Pour situer le niveau, il y a même un atroce reggae (« The video shop »), à faire passer UB40 pour les Wailers…

Seul un titre exceptionnel, égaré au milieu de choses totalement insignifiantes, mérite le détour. Il s’appelle « How are you », est du niveau de ses singles magiques des 60’s, et à lui seul sauve ce mauvais disque du zéro pointé …


Des mêmes sur ce blog :

IRON MAIDEN - PIECE OF MIND (1983)


Comment creuser sa tombe ...

Fin des années 70, début des années 80, le hard en Angleterre avait tout du cimetière des éléphants. Les deux groupes emblématiques Deep Purple et le Zep finis, pour les amateurs du genre, Iron Maiden avait constitué la solution. Moins mauvais de cette New Wave of British Heavy Metal et pourvus d’un « classique » (« Number of the beast »), les Maiden remettaient le fer sur l’enclume avec ce « Piece of mind ».
Perfecto, cheveux longs et jean moule-burnes ... Iron Maiden 1983
Pas de guitar-hero, des batteurs interchangeables, un chanteur limité (tant qu’il faut hurler, tout va bien, mais s’il faut moduler et s'il y a une mélodie à suivre l’affaire se complique), un bassiste discret (pléonasme) comme leader, Iron Maiden était un groupe compact peu enclin à mettre ses musiciens en avant (le « personnage » le plus connu du groupe est leur zombie-mascotte Eddie).
Tout passait par la musique. Or ici ça coince. Des influences classiques (pourquoi diable tant de métalleux (Blackmore, Malmsteen, liste quasi-infinie) sont-ils fans de Wagner, Beethoven et autres allemands grandiloquents ?), des tentations progressives (l'ombre maléfique de Yes et Genesis plane sur pas mal de titres), « Piece of mind » est finalement pesant et indigeste, car il manque le riff évident, le refrain qui accroche, et surtout le fun et la simplicité.
De plus, en accélérant encore quelquefois le tempo, Maiden va chercher le bâton pour se faire battre par toute une  cohorte de jeunes hardeux (Venom, Slayer, Metallica, …) qui vont bientôt venir occuper le terrain du speed à sa place en bannissant de leurs morceaux toute dérive classique ou progressive.
Avec « Piece of mind », Iron Maiden avait voulu trop bien faire. Ils en ont juste fait trop.
Un groupe pour moi à consommer à dose homéopatique et uniquement en live, où là ils envoient le bois sans trop réfléchir …



THE THE - INFECTED (1986)


A mettre en quarantaine ...

Il prend l'eau de toutes parts ...
Quand Matt Johnson, un musicien anglais de seconde zone découvre les possibilités de l’informatique et de l’électronique embarqués dans les studios, il monte un concept de groupe fumeux (The The, en fait lui tout seul), passe des mois au milieu de ses machines et sort ensuite des disques pleins du bruit de ces machines.

Empilant les couches de synthés sur une sorte de bousin rythmique vaguement dansant, The The accouche d’indigestes pièces montées sonores, aussi vaines que grandiloquentes. Et pour être respectable voire respecté, le tout est accompagné de textes « engagés » contre la guerre (mais au fait vous en connaissez des chanteurs pro-guerre ?), le gouvernement de Maggie Thatcher (pas difficile, la Dame de Fer fut le dirigeant anglais le plus détesté du siècle passé), et autres problèmes de « société ».

Ah, et il y avait aussi dans les chœurs la « star » Neneh Cherry. En fait de star, quand « Infected » est sorti en 1986, le seul titre de gloire de Neneh Cherry avait été d’être la chanteuse éphémère des non moins éphémères Rip Rig & Panic (ses premiers succès en solo datent de 1988).

« Infected » … Pour moi ce titre est trop long. Il y a deux lettres de trop.


FLORENT MARCHET - RIO BARIL (2007)


Kleenex sonore

Il y avait déjà les papiers peints sonores d’Eudeline ironisant gentiment sur la misère musicale des années 90, et le terme en avait traumatisé certains, persuadés qu’ils étaient que la musique des 90’s était géniale. Grosso modo elle est très nulle, mais c’est pas le problème … Un papier peint, à moins d’être un maniaque du relooking d’intérieur, ça reste en place quelque temps, ça décore et enjolive un intérieur, ça fait un cadre dans lequel on vit plus ou moins longtemps ...

Tout ça pour en arriver à Florent Marchet, qui lui va faire tapisserie, chez moi en tout cas, et inaugurer un genre particulier de disques, ceux que l’on jette après une écoute. Non, j’exagère, je suis un type sérieux et facilement attendrissable, je l’ai écouté presque trois fois ce truc…

Florent Marchet milite aussi pour le port du jacquard sans manche ...
Qui est mauvais et sans intérêt, ce qui en soi n’est pas grave, il y en a tellement dans ce cas. Non, en plus, ce « Rio Baril » est prétentieux et ambitieux, et se liquéfie à mesure qu’on l’écoute … Il s’agit d’un album-concept narrant plusieurs épisodes de la vie d’un quidam (Marchet en l’occurrence), dans une petite ville de province (Rio Baril). Des vignettes très imagées, quasi cinématographiques, à l’image de sa jolie pochette façon cinémascope. Jusque là ça va, c’est même intéressant. Intéressant, le premier titre, un court instrumental façon B.O de western italien, l’est aussi. Le titre suivant « Rio Baril », nous présente la ville fictive, c’est un très bon morceau, très mélodique, avec des arrangements bien vus de cordes et de trompettes qui viennent souligner le refrain.

A cet instant, mes milliers de lecteurs se demandent pourquoi j’ai dit que ce disque était nul. Ben c’est simple, après deux titres, c’est comme s’il était fini. Tous les morceaux qui suivent reproduisent (en nettement moins bien) pendant trois quarts d’heure « Rio Baril » le titre. Même tempo, mêmes constructions, mêmes schémas rythmiques, mêmes arrangements aux mêmes moments de cordes et de trompettes (qui finissent à la longue par gonfler aussi grave qu’un solo de biniou de barde celte, n’est pas Love ou les Pale Fountains qui veut), même diction de Marchet entre parlé et chanté. Les textes, originaux trente secondes, genre collage dadaïste chiadé, finissent vite par ressembler à du n’importe quoi à l’emporte-pièce et lasser aussi sûrement que la musique. Et ce malgré des efforts et des effets d’écriture, certains étant dus à un certain Arnaud Cathrine. A propos de Cathrine, y’a aussi l’autre, Katerine, le très pénible Gotainer des années Sarkozy, sur deux-trois titres… Comment voulez-vous faire un bon disque s’il traîne en studio ?

Alors, Marchet avec le soutien indéfectible des Inrocks (toujours aussi ridicules et qui la preuve sont corruptibles et démontrent encore une fois qu’ils n’ont rien à voir avec le rock, emboîtant le pas de la journalistique médiocrité à Rock & Folk encensant depuis un lustre les BB Brunes), est devenu le cataplasme branchouille à la mode. Rassurez-vous, quand les bobos avant-garde l’auront oublié, on n’en entendra plus parler du tout … Et ce sera une bonne chose.


HAIRCUT ONE HUNDRED - PELICAN WEST (1982)


Le paraître et le néant ...

Des vrais rebelles, j'vous dis ...
Tout est dans l’apparence : bien coiffés, bien habillés (enfin, c’est ce qu’ils croient), bien propres sur eux. Haircut 100 accomplissent un exploit unique : sonner avec de vrais instruments aussi vide, aussi creux, aussi inexpressif que leurs collègues bardés de synthés de la vague électro-pop anglaise du début des années 80.

« Pelican West » ou quand les petits bourgeois british s’imaginaient faire de la musique, voire du rock.

Forcément, il doit bien encore se trouver quelque part des malentendants pour trouver ça bien, danser en remuant les coudes et les épaules sur « Nobody’s fool » et « Favourite shirts ». En 1982, quand cette chose est parue, le petit Nicolas et ses potes de Neuilly devaient adorer.


BOB DYLAN - CHRISTMAS IN THE HEART (2009)


Ça sent le sapin: Dylan chante Noël
Il commence à arriver à un âge (69 ans au moment des (mé)faits) où l’on commence à pardonner beaucoup de choses. Surtout que là, on parle pas du premier grabataire venu,  il s’agit de Bob Dylan. Le type qui a fait … oui, tout çà.
Et qui sortait là une potacherie imbécile (il l’a fait exprès de tout massacrer à ce point ? ça sonne pire qu’en live, et pour l’avoir vu récemment, il faudrait aussi qu’il l’arrête, son Neverending Tour …), comme seuls des gens méprisants et totalement à l’Ouest peuvent se le permettre.
Que les bénéfices de cette chose aillent à une organisation caritative ne change rien au problème.


YES - FRAGILE (1971)


 L'Effet Papillon

Un soir que j’étais à me morfondre dans mon manoir du Nord de Londres, il me prit tout à coup l’envie d’écouter « Fragile » de Yes. Sans rien changer à mes habitudes musicales, volume sonore motorheadien sur mon ampli 2X300 W, et aux premières notes, les enceintes, pourtant copieusement lestées de plomb, qui commencent à exécuter la danse de saint Guy …

Je me laissais distraire par l’observation de la croupe rebondie de ma nouvelle camériste, en train de desservir la table basse du salon, laissant vagabonder dans mon esprit de strausskhaniennes pulsions. Un détail alentour attira mon attention. Pourquoi diable, dans mon aquarium de 5000 litres, tous mes onéreux poissons japonais, flottaient-ils en surface ventre à l’air ? Noyade ? Suicide collectif ? Curieux …

Quelques minutes plus tard, un étrange cortège fit irruption dans la pièce. A la queue leu leu, se succédaient l’ensemble de ma valetaille (majordome, cuisiniers, jardiniers, femmes de chambre, valets de pied, hallebardiers, …) précédant mon épouse et ma demi-douzaine d’enfants. Les gueux avaient avec eux leur baluchon, les autres leurs valises Vuitton. J’appuyais sur « Pause », et malgré mon agacement, consentis à écouter les doléances de cet étrange cortège. Les premiers me dirent qu’ils quittaient mon service et m’abandonnaient les gages dus, ma moitié que cette fois c’en était trop et qu’elle demandait le divorce et retournait chez sa duchesse de mère, et ma progéniture m’annonça qu’ils suivaient leur génitrice … Ma foi, qu’à cela ne tienne, nul, hormis un bon conseiller financier, n’est irremplaçable en ce bas monde. Je les congédiai tous sans autre forme de procès, et repris l’écoute de mon disque de Yes …

Mais que diable se passait-il donc aujourd’hui ? Par les grandes baies vitrées donnant sur mon parc de 300 hectares, je vis ma meute de dogues allemands, habituellement destinée à dissuader les marauds de passage de venir fouler mes greens, en train de dévorer tout vif un yearling pourtant promis par tous mes palefreniers et gens d’écurie à de grands succès à Epsom ou Enghien … Or çà, c’en était trop et de plus totalement incompréhensible. Quelle mouche les piquait à tous ?

Levant les yeux de ce spectacle désolant, j’aperçus au-dessus des hautes frondaisons des chênes centenaires du parc, arriver une escadrille d’hélicoptères en formation de combat. Lorsqu’ils furent à l’aplomb de ma terrasse grande comme un terrain de polo (les gens de mon rang ne s’intéressent pas au football), toute une nuée d’hommes des troupes d’élite de notre Gracieuse Majesté, armés jusqu’aux dents se laissèrent glissèr le long de filins. Qu’était-ce que tout ce déploiement de force ? Les Sarrazins menaceraient-ils, que nos braves soldats viennent me protéger ? Ces hommes se ruèrent à travers les fenêtres, leurs armes pointées sur moi, et celui qui semblait être leur chef voulut se saisir de la télécommande de la chaîne hi-fi. Je résistai vaillamment, et devant mon acharnement, ce soudard braqua une arme de dimensions scharzeneggerienne vers l’ampli Harman Kardon à 3500 euros, et fit feu, désintégrant l’appareil …

Avant même que j’ai pu formuler une demande d’explications à cet enragé et ses sbires, ils avaient déjà tourné les talons et étaient remontés dans leurs appareils …

Bien qu’ayant du mal à distinguer le lien de cause à effet, je me promis de ne plus jamais écouter de disque de Yes …
Même de nos jours, Yes peut compter sur des fans fidèles et attentifs ...

Des mêmes sur ce blog :





BIG AUDIO DYNAMITE - TIGHTEN UP, VOL. 88 (1988)


 Pas très détonants 

La suite, mais pas encore la fin, des aventures de Mick Jones et de son « collectif » B.A.D.. Après la réconciliation avec Joe Strummer qui avait donné le bon « N° 10, Upping Street », l’ex-Clash se retrouve pour ce Cd à nouveau orphelin de son ancien complice et cela s’entend.

Réunion d'anciens combattants : Big Audio Dynamite en 2011 ...Putain, ils ont morflé ...
Le « gros son » du Cd est vite lassant, et assez paradoxalement, ce sont les morceaux qui remémorent le plus les Clash (« Other 99 », « Mr. Walker said »), qui sont les moins bons. En effet, la voix et la construction des morceaux rappellent le prestigieux groupe, mais les arrangements électroniques souvent lourdingues ne passent pas. Au rayon des échecs, signalons aussi un « Applecart », qui sonne comme du Pet Shop Boys endormi, un « 2000 shoes », funky balloche à 2 euros, un pitoyable « Battle of all the saints », …

Seuls des morceaux comme « Esquerita », hommage au pionnier noir du rock’n’roll inspirateur le Little Richard réussissent la difficile synthèse entre rock’n’roll et électronique qui semblait être le but recherché du disque.

Après les deux premiers disques prometteurs, celui-ci raté et une longue maladie de Mick Jones, le chapitre B.A.D. allait être clos. Une nouvelle mouture du groupe toujours avec Jones mais d’autres musiciens allait tenter de relancer sans guère plus de succès la machine.

Un seul être vous manque …


PETER GABRIEL - PETER GABRIEL I (1977)


Faux départ

Scoop : Peter Gabriel a eu des cheveux
Premier disque solo de Peter Gabriel après son départ de Genesis, où il se sentait bridé et à l'étroit. D’entrée c’est pas très bon avec le pompeux et théâtral « Moribund the Burgmeister » qui rappelle … Genesis. Et ainsi, au fil des plages, c’est plus de la moitié du Cd qui est de la sorte, enchaînant les morceaux pompiers et grandiloquents, si bien que l’on peut se demander pourquoi quitter un groupe pour faire en solo à peu près la même chose ?

Palme du morceau foiré : « Down the Dolce Vita », sorte de hard-disco-funk genre « I was made for lovin’ you » des clowns de Kiss. Dans l’autre plateau de la balance, car Peter Gabriel n’est pas le premier venu et le temps le montrera, deux morceaux merveilleux : « Solsbury Hill » et ses sautillantes sonorités celtiques, et le très beau « Here comes the flood ».

Débuts solo en demi-teinte et pas franchement enthousiasmants.

Du même sur ce blog :






MAHAVISHNU ORCHESTRA - THE INNER MOUNTING FLAME (1971)



D'abord une grande aventure humaine

Avant d’être du jazz-rock, Mahavishnu Orchestra, c’est la réunion de cinq personnalités hors du commun …

John MacLaughlin en est le leader. Après une enfance difficile, il plonge très tôt dans la drogue et à la puberté devient accro au PCP (Page Centrale de Playboy), se livrant toutes les nuits sous les draps à des pratiques onanistes effrénées, expériences qui lui seront profitables lorsque plus tard il astiquera le manche de sa guitare à des vitesses jamais approchées. Un guitar hero …

Jan Hammer, citoyen de la riante République Populaire Tchèque, aura lui l’adolescence difficile de ceux grandis de l’autre côté du Rideau de Fer. Comme tous les jeunes des pays de l’Est, il se destinera d’abord à une carrière dans le cinéma porno, mais le rachitisme des ses attributs virils le feront échouer à tous les castings, dans lesquels il ne réussira qu’à gagner le peu glorieux sobriquet de « Pine d’Acarien ». Vexé et déçu, il abandonnera dès lors le hard pour se consacrer au jazz …

Billy Cobham, tout petit, rêvait d’être architecte d’avant-garde, et était passionné par tous les jeux de construction de type Lego. Il n’aura de cesse, lorsque par hasard devenu batteur, d’empiler selon des échafaudages par lui seul maîtrisés et défiant toutes les lois de l’équilibre et du bon sens, des kyrielles de doubles grosses caisses, fûts et cymbales diverses sur lesquels il cognait de façon inconsidérée …

Morituri te salutant
Comme si cela ne suffisait pas, le Mahavishnu Orchestra devait se composer de deux batteurs et Rick Laird était pressenti pour prendre place sur l’autre tabouret. Las, des hémorroïdes aussi douloureuses que chroniques lui interdirent à son grand dam la position assise, et il se résolut à opter pour la guitare basse, dont la pratique convenait mieux au soulagement de son postérieur douloureux.

Le matériel des quatre, surtout la batterie de Cobham, fort encombrante, laissait peu de place dans le combi Volkswagen du groupe, qui hésita longtemps à se doter d’un autre musicien, ceux présents envisageant tour à tour un harmoniciste et un joueur d’ukulélé. Sur un de ces coups de tête qui font s’écrire les plus belles pages de la légende du jazz-rock, ils choisirent un violoniste et Ivry Gitlis et André Rieu n’étant pas libres,c’est finalement Jerry Goodman, un brave type, qui fut retenu.

Restait pour les cinq hommes à choisir un nom de scène. Grands amateurs de cinéma en noir et blanc et de westerns, ils souhaitèrent un nom à consonance indienne. « The Sitting Bull Orchestra » fut un moment envisagé, avant que l’unanimité se fasse sur Mahavishnu Orchestra, d’après le nom d’un des Trois Lanciers du Bengale, le classique d’Henry Hathaway …

S’apercevant un peu tard qu’aucun d’entre eux ne savait chanter, ils décidèrent de se contenter de morceaux instrumentaux. Leurs tenues de scène surprirent le public, qui pourtant en ce début des années 70, en voyait de toutes les couleurs. Les musiciens du Mahavishnu Orchestra se présentaient à leurs concerts serrés dans des polos jaunes à rayures noires (ou le contraire), et se livraient  à de curieuses chorégraphies scéniques rappelant le vol des insectes. La raison est fort simple, les cinq hommes étaient fans de Maya l’Abeille, dessin animé auquel la pièce centrale de ce Cd (« The Dance of Maya ») est bien évidemment dédiée. En hommage à un autre grand musicien, le créateur de « Kind of Blue », ils adoptèrent tous la coiffure de leur idole Miles, la fameuse coupe Davis …

Tout était dès lors en place pour que la légende s’écrive …


Ben non, c'est pas les Mahavishnu Machin ... Faut pas abuser quand même ...