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THE WHO - WHO ARE YOU (1978)


Perte d'identité ...

Petit rappel, les Who sont : un, le plus grand groupe de scène ayant jamais existé ; deux, responsables d’une discographie insupportable ; trois, à l’exception de « Who’s next », l’un des dix plus grands disques de tous les temps, de (forcément) « Live at Leeds » (même s’il a été bidouillé en studio), et d’une bonne compile comme le coffret « Thirty years of maximum rhythm’n’blues (même si après cinq ans – putain, cinq ans ! – de sarkozysme nombreux seront ceux qui devront se contenter d’une plus simple).
Ceci posé, on en vient à cette daube très bêtement nommée « Who are you » et millésimée 1978.
« New song » d’entrée ressemble à un (mauvais) morceau de Van Halen. Et souvent la suite ne ressemble à rien (de bon).
Townsend a semble-t-il oublié ses guitares, Daltrey sa voix, les bras de Moon sont trop endormis par la poudre pour qu’il prodigue ses terribles roulements sur les peaux, et la basse d’Entwistle fait comme l’auditeur, elle ronronne doucement.
L’histoire retiendra que ce disque est le dernier de Moon (mais malheureusement pas le dernier des Who), que le groupe venait jouer le play-back du titre « Who are you » dans le Ring-Parade de Guy Lux ( si, si, je m’en rappelle ) …
Le fan des Who se contentera de « Guitar and pen » qui sonne comme un inédit de « Tommy » (ce qui n’est pas forcément une bonne référence).
Tous les autres passeront judicieusement leur chemin.

Des mêmes sur ce blog :
Sings My Generation
Tommy

JEFF BECK - WIRED (1976)


Vous avez vu comment qu'on est techniques ?

Au bout de quelques minutes, une question angoissante surgit : « Quand est-ce qu’ils chantent ? ». La réponse arrive demi-heure plus tard : jamais. Car « Wired » est un disque instrumental. Qui plus est un disque instrumental de jazz-rock (pléonasme). Autant annoncer la couleur, pour moi, le jazz-rock, c’est le fond du trou musical (à égalité avec le prog, qu’ils croient pas que je vais les oublier, ces pénibles), toutes ces bandes de crétins moustachus, velus et techniques faisant de manière redondante la démonstration de leur savoir-faire (ceux qui pensent au Santana de la même époque n’ont pas tout à fait tort). Ce qui me chagrine en fait dans cette histoire, c’est d’y retrouver Jeff Beck.
Jeff Beck et Jan Hammer, chauve qui peut !
Comment le type qui envoyait la foudre sur « Shapes of things » avec les Yardbirds, qui surclassait avec ses deux disques du Jeff Beck Group les deux premiers Led Zep de l’« ennemi » Page, qui assénait le déluge de plomb en fusion du BBA avec la section rythmique la plus aplatissante des USA (Tim  Bogert et Carmine Appice), a t-il fini par s’écouter jouer en 76 au sein de ce band de lourds virtuoses où l’on trouve les pénibles usual suspects habituels (Jan Hammer, ancien complice de McLaughlin dans le Mahavishnu Machin par exemple) ? La réponse est dans le caractère cyclothymique de Beck, caractériel instable toujours en perpétuelle quête de nouveauté (et de reconnaissance, parce que c’est pas un modeste), adepte des fuites en avant qui plus souvent que raison finissent droit dans le mur.
Certains, et pas des cas isolés, considèrent que Jeff Beck est le meilleur guitariste du siècle passé. Dommage qu’il ait perdu l’essentiel de son temps à utiliser son indéniable virtuosité, dans des daubes soporifiques dont ce « Wired », adulé par les « musiciens ». Et que Sir George Martin soit aux manettes de cette chose n’arrange rien …
Pendant que Beck et ses potes ripolinaient leurs purges, les murs pisseux du CBGB de New York résonnaient des accords crétins des faux frères Ramones. Y’a des fois où il faut choisir son camp …
1, 2, 3, 4, Hey Ho, Let’s Go !!! Gabba Gabba Hey !!!

Du même, un chef-d'oeuvre : Beck-Ola


PHARRELL - IN MY MIND (2006)


Le son du vide ...

Envie de sucer un Esquimau ? Pharell Williams 2006

Produire des titres qui se retrouvaient systématiquement au sommet des hit-parades US est une preuve, sinon de de talent, du moins d’un certain sens du pragmatisme sonore. Même si tout ce rap et ce pseudo r’n’b produit par les Neptunes, c’est surtout de la soupe pour MTV addicts.
Etre un surdoué des studios d’enregistrement est une chose. Etre capable d’écrire un morceau en est un autre. Pharrell (Williams), moitié des suscités Neptunes, le prouve avec ce « In my mind ». Des compositions d’un vide abyssal sont brillamment mises en son. Idéal pour tester sa nouvelle stéréo …
Pourtant tous ceux qu’il a hissés (Gwen Stefani, Snoop, …) vers  les sommets des charts tentent (sans trop de conviction d’ailleurs) d’aider Pharrell à accoucher de quelque chose qui pourrait ressembler à une chanson.
Certains avaient qualifié Pharrell de nouveau Prince, de nouveau James Brown, de nouveau génie de la musique noire …
Les mêmes  doivent confondre Grands Corps Malade et Bob Dylan …





THE ALARM - THE ALARM (1983)


Les copieurs ...

Conséquence des premiers succès de U2, et notamment ceux issus de « War » (« New Year’s Day », « Sunday bloody Sunday »), on a vu pousser comme des champignons dans l’Angleterre du début des 80’s une série de groupes tentant vaille que vaille de reproduire la formule qui avait si bien réussi aux Irlandais. En s’en tenant à la partie la plus visible, ces hymnes rock « héroïques », véhiculant messages positifs et concernés.
Big Country et The Alarm ont eu ainsi leur quart d’heure de gloire. The Alarm, emmenés par le chanteur guitariste au fort tarin et à la mulet ébourriffée et peroxydée Mike Peters, végétait depuis quelques temps dans l’anonymat le plus complet. Usant et abusant de force guitares acoustiques amplifiées et carillonnantes, de rythmes plus ou moins martiaux voire militaires, de refrains à reprendre virilement en chœur, ces quelconques ont réussi, portés par la bonne vague, à glisser quelques titres tout juste corrects dans les charts.
Persuadés qu’ils devaient avoir quelque talent, ils se sont obstinés à persévérer quelques décennies, retombant, logiquement a t-on envie de dire, dans l’indifférence générale.
Ce Cd est la réédition de leur 1er mini-33 Tours de 1983, soit 5 titres seulement. Heureusement ( ? ), on trouve en bonus une partie CD-Rom avec interviews, clips, paroles des morceaux, ce qui a l’heure du Web 2.0 où tout est disponible partout, (et pour rien), constitue un parfait non-évènement…
Cependant de quoi ravir les fans. S’il en reste.

TOM WAITS - NIGHTHAWKS AT THE DINER (1975)


A vous couper l'appétit ...

Tom Waits a laissé quelques grandes choses. Son inégalé triptyque des années 80, « Swordfishtrombones » - « Rain dogs » - « Frank’s wild years » qui le présente à son zénith, zénith qu’il n’approchera plus qu’épisodiquement par la suite (« Mule variations », son dernier « Bad as me »). Mais avant tout ceci, il s’était fait sa petite réputation de clochard céleste, le pochetron du Tropicana Motel, l’improbable couple qu’il forma un temps avec Rickie Lee Jones, et une longue litanie de disques de 1973 à 1983, donnant lieu à une bataille d’Hernani entre ses fans (« les prémices du génie ») et le reste de la planète (« bof »).
« Nighthawks at the diner » est son troisième disque. Un peu à part dans son œuvre. Hésitant entre happening, performance, piano-bar j’menfoutiste, ou tout ce qu’on voudra de décalé par rapport à un disque « ordinaire ». Enregistré live dans une petite salle, il ne comporte que des titres inédits. Dans une atmosphère intimiste, un quatuor mouline un imperturbable fond jazzy sur lequel Waits, en meneur de revue déglingo, se lance dans de longues présentations des titres, ou plutôt des histoires mises en musique, d’une durée parfois elle aussi déraisonnable.
Ce qui pose d’emblée les conditions requises avant de s’enquiller l’heure et quart de « Nighthawks … » : être parfaitement bilingue, voire plus, l’élocution tomwaitsienne n’ayant que peu à voir avec la méthode Assimil, et ne pas être allergique à un soft jazz aussi pauvre musicalement qu’un Français moyen après un mandat de Sarko …
Personnellement, je trouve ce disque d’un ennui sans fin, il n’y a qu’un titre à peu près bluesy que je supporte (« Warm beer & cold women). Et comme j’aime bien Tom Waits, j’ai pas envie d’en rajouter et de désosser cette chose inaudible. Qui, heureusement, est restée unique et sans équivalent dans le reste de sa discographie.

Du même sur ce blog :
Closing Time
Asylum Years

TITO PUENTE - DANCE MANIA (1958)


Encaustique et parquets cirés ...
Pour arriver à Tito Puente, c’est facile, il suffit d’avoir les premiers disques de Santana et de lire les crédits. « Para los rumberos » sur « Santana III » et surtout « Oye como va » sur son chef-d’œuvre « Abraxas » sont signés Tito Puente.
Et un jour, dans un magasin de disques (vous savez, ce truc qui existait au siècle dernier et qui a pratiquement disparu de la surface de la planète aujourd’hui), j’ai acheté un Cd de Tito Puento, sur les conseils d’un vendeur qui n’y connaissait manifestement rien. Sans écouter le disque avant. J’aurais pas dû…
C’est pas que ce soit mauvais, ce « Dance Mania », c’est que c’est le genre de musique qui ne m’intéresse pas, dont je me contrefous royalement. Une sorte de big band de jazz latino, affreux-cubain ou un truc dans ce goût-là … Un bousin sophistiqué, perclus de percussions en tout genre (Tito Puente joue de tout un tas de trucs dont le fan de Motorhead ignore l'existence, du genre timbales, marimbas, vibraphone ou que sais-je encore). Plein de salsa, de rumba, de cha-cha-cha, cette sorte de choses. Beaucoup de trompettes aussi, c’est rythmé, même les instrumentaux sont entraînants à condition qu’on ait envie de se laisser entraîner. Le premier morceau du disque, « El Cayuco » fait illusion, ça ressemble vraiment à ce que fera Santana ; les suivants n’ont rien à voir.
C’est moins crétin que Gotan Project. Mais c’est totalement ringard, ambiance flonflons de bal des pompiers. Si ça se trouve, il y a peut-être des grabataires dans les unités de long séjour qui aiment encore ça …

JANET JACKSON - RHYTHM NATION 1814 (1989)


Fouquet's sonore

Je me souviens … c’était avant que l’Internet tout-puissant et à la portée de tous soit là pour véhiculer l’information (ou répandre les rumeurs les plus débiles, au choix). Et donc en ces temps lointains, ce qui faisait le buzz, c’était la presse trash. Il s’était trouvé quelque torchon où quelque paparazzi se targuant de musicologie avait révélé ce scoop : Janet Jackson ne faisait pas de disques. Les disques de Janet Jackson n’étaient rien de plus que des disques de son frangin dont la voix était pitchée. La preuve ? Prince avait déjà fait le coup sur son album « Sign the times » avec son pseudo-« double » Camille …
Une pervenche ? Meuh non, Janet Jackson ...
Certains, à l’imagination sans limites, s’engouffrèrent même plus loin dans la brèche, affirmant que Janet Jackson n’existait point, et que ses apparitions physiques n’étaient que celles de son  Michael de frère, grimé tel un Tony Curtis dans « Certains l’aiment chaud »… Bon, on se calme, là, Janet Jackson existe bel et bien, malheureusement pour nos oreilles, et ce n’est pas un avatar féminin du Fred Astaire grisâtre des années 80.
A contrario, d’autres, dans de sérieuses revues musicales ayant pignon sur rue, trouvaient que la cadette des enfants de Joe était l’élément le plus doué de la famille … Euh, faut pas déconner non plus … Tout au plus peut-on lui accorder qu’elle avait gentiment rué dans les brancards, quittant le lourd giron familial pour passer chez l’« ennemi », du côté de Minneapolis, dans la galaxie Princière, plus précisément les studios de Jimmy Jam et Terry Lewis. Avec lesquels elle avait obtenu un gros succès, le disque « Control », sympathique machin dansant et funky, mais dont on peut se demander si sans son très bankable patronyme à elle, il se serait vendu à autant de millions d’exemplaires.
Et donc, selon le sacro-saint prétexte du « on ne change pas une équipe qui gagne », re belote avec ce « Rhythm Nation 1814 » (pourquoi 1814 ? je n’en sais foutre rien et je m’en tape …), la Janet, Jam et Lewis poursuivent leur collaboration. Et là, on devine le budget de prod à peu près illimité. Ce disque est pénible, interminable étalage d’effets sonores qui partent dans tous les sens, de titres où s’entrechoquent des empilages de synthés, boucles, de chœurs, d’arrangements bien trop clinquants pour être honnêtes. On a du pognon, du temps à perdre en studio, on vous en fout plein les oreilles, on va chercher des trucs dans la techno, le rap, le rock, la soul, le funk, on te vous mélange tout çà grossièrement … et on scrute après les courbes de vente et les retours sur investissement. Un disque qui pue le fric et une certaine forme de mépris de l’auditeur …
Qu’y a t-il pour sauver ce kouglof sonore ? A mon humble avis, pas grand-chose. La Janet n’est pas ce qu’il est convenu d’appeler une voix, son piaillement tout dans les aigus finit vite par gonfler grave, il n’y a aucune direction musicale, on pioche des gimmicks, des sons dans l’air du temps, on tente ce crossover multi-genres qui a si bien réussi à frérot Michael, des morceaux dansants mais d’une pauvreté mélodique qui frise l’indigence, un rock à guitares (« Black cat ») grossièrement hard FM, une triplette de ballades sans conviction jetées à la fin du disque …
Résultat des courses : huit morceaux sortis en single, quatorze millions de disques vendus dans l’année … La routine, quoi …



RITCHIE VALENS - THE VERY BEST OF (2002)


One hit wonder ...

Ils ont peur de rien, et surtout pas du ridicule … Baptiser ce Cd « The very best of », alors que de son vivant Valens n’avait sorti que deux 45T, je veux bien, mais y’a quand même comme un léger foutage de gueule, là …
En fait, c’est pas loin d’être une intégrale, dont tout n’est pas si « very best » que ça … 
Car qu’en serait-il advenu de celui-là, s’il n’avait pas eu la mauvaise idée de monter dans le même coucou que Buddy Holly, le Big Bopper et quelques-uns de leurs musicos ? Un Luis Mariano d’opérette rockabilly, un Elvis mariachi, ou bien comme tant d’autres aurait-il disparu de la circulation après un unique hit ? The answer, mes friends, elle doit être blowin’ in the wind, plutôt que dans les notes du livret, qui fait de Valens une superstar en devenir …
Ritchie Valens, c’est « La Bamba », titre réarrangé façon early rock’n’roll, et dont les origines viendraient d’un chant traditionnel mexicain. Enorme succès fin 58, quelques semaines avant la mort de Valens, alors que le morceau n’était que la face B d’un 45T (face A : « Donna », sirupeuse ballade, qui profitera de l’aubaine pour également bien figurer dans les charts). Rebelote en 87, quand un biopic flatteur (pléonasme), remet Valens dans l’actualité, surtout grâce à l’énorme succès une fois encore de « La Bamba », cette fois reprise par Los Lobos, dans une version qui surclasse l’originale.
Parce que si l’on peut mettre au crédit de Ritchie Valens que c’était un auteur et un guitariste tout juste passable, il faut aussi reconnaître que malgré une bonne volonté et un entrain juvénile assez communicatifs, il chante à la limite de la justesse, et compose sans grande originalité, se contentant le plus souvent de recopier le style de ses amis et (ou) concurrents. Comment ne pas voir dans son premier 45T « Come on let’s go », juste un décalque du style Buddy Holly, ou dans « Ooh my head » une imitation limite vulgaire tant elle mauvaise de Little Richard . Peut-on raisonnablement s’extasier de quelques instrumentaux vaguement bluesy, du pataud Diddley beat de « Rockin’ all night », de la plus mauvaise adaptation que je connaisse de la nitroglycérine rythmée « Bonie Maronie », ou d’un final de Cd rempli de ballades poisseuses ?
Le succès aussi bref que quelque peu démesuré de Valens n’est pas que le fait du hasard ou d’un heureux concours de circonstances. Un malin directeur de label, Bob Keane, saura vendre (y’a pas d’autre mot) son poulain. Dans le rock’n’roll naissant, les Blancs ont leurs idoles, les Noirs aussi. Valens sera le héros swinguant de tous les autres métèques laissés pour compte dans le Sud américain, toute cette communauté hispanique ou chicano qui s’identifiera au jeune hidalgo chantant. Ce n’est pas un hasard si « La Bamba » est un titre totalement en espagnol, il y a derrière le gosse Ritchie les prémices de ces opérations marketing « ciblées » visant une tranche spécifique du public. Ritchie Valens n’est pour moi qu’un « produit » destiné à une minorité ethnique, avec toutes les arrière-pensées perverses que l’on peut imaginer en filigrane…
Juste peut-on regretter que ce gamin n’ait pas vécu assez longtemps pour profiter un peu de son succès…

TRUST - TRUST IV (1983)


A côté de la cible et de ses pompes ...
Bernie, rentre le ventre, c'est pour la photo ...
Ce "Trust", quatrième du groupe est un album-concept, et qui tant qu’à faire développe deux thèmes : le premier (1ère face du 33 T à l’époque) basé sur la situation politique de la Pologne, d’où la pochette lourdement symbolique sur fond de drapeau polonais. « Solidarité », dans le titre « Varsovie » scandé en hommage à Solidarnosc, le syndicat libre de Lech Walesa opposé au régime communiste de Jaruzelski, fait de Bernie une sorte de Bernard-Henry Levy (Metal) peu crédible. Non pas que rock et conscience politique n’aient rien à voir (Dylan, le MC5, les Clash entre autres ont fait de grands morceaux ou de grands disques « politisés ») mais le public de base de Trust n’attendait pas (que) cela de ses héros. Et donc Trust, enfin plus particulièrement Bernie, se retrouve dans une situation délicate, lui le prolo enragé des années Giscard ne veut pas tirer sur la Gauche au pouvoir, et part donc dans des concepts elliptiques et mondialistes, qui vont à peu près aussi bien à sa grande gueule qu’un bon texte à Bigard …  Et ce n’était pas le hard-rock FM de « Idéal » avec ses cuivres genre « Urgent » de Foreigner qui pouvait rattraper le coup, tant il dénotait avec le boucan si particulier produit jusque-là.
La seconde partie du disque s’attaque carrément au mythe de Faust, plutôt réservé jusque-là à la musique classique et à l’opéra. Rock pompier à tendances progressives, chœurs de salle Pleyel, rien n’est à sauver.
Malgré une popularité, renforcée par un échange standard de batteurs avec les pénibles Iron Maiden quand avait fait grand bruit à l’époque chez tous les forgerons à blouson de jean, et une crédibilité sans failles jusque-là, ce disque totalement foiré sera un échec pour Trust et ne sera pas pour rien dans la dissolution du groupe deux ans plus tard, la France perdant du coup son seul groupe de hard crédible au niveau international.
Depuis, on attend la relève …
Enfin, y’en a qui attendent …


OF MONTREAL - SKELETAL LAMPING (2008)


Epuisant ...

Il y a quelque chose d’agaçant chez quelques uns, cette tendance, dont les surfaits Arcade Fire ou Sufjan Stevens semblent être les prototypes, à vouloir faire de leurs disques une démonstration permanente, instaurer un rapport de force à grands coups d’esbroufe avec l’auditeur, du genre ; « Hey, t’as vu tout ce que je suis capable de faire, comment je te maîtrise tous ces genres, et tout ce talent que j’ai … ».
Ils ont déjà les plumes ... envoyez le goudron ...
Et pourtant, Kevin Barnes, longtemps loup solitaire dans son projet Of Montreal, est un type qui revient de loin, qui aurait dû retenir la leçon de ses années de galère, quand il bricolait à la diable ses titres basiques dans son home studio. Lumpenprolétaire du rock indie US, il sortait des albums que personne ne remarquait à une cadence infernale. Et puis, en 2007, un buzz conséquent a entouré la parution de « Hissing Fauna, are you the destroyer ? » et l’a sorti de l’anonymat. Un bon disque, voire plus, au petit succès mérité, plein de disco-funk dans l’air du temps, une grosse fixette pour le Prince des années 80-90, et l’apparition à la fin du Cd de son double, son Ziggy Stardust à lui, George Fruit (pas très glamour comme pseudo, mais bon, …)
Fruit-Barnes est à l’ouvrage pour la suite, ce « Skeletal lamping », avec sa voix de fausset gonflée à l’hélium, et ce disque voit l’apparition tout ce qu’il y a de plus officielle de quelques potes de Barnes, qui composent le line-up de Of Montreal, devenu un vrai groupe, fanfare à tout faire au service de l’imagination débordante de son Lider Maximo.
Qui, comme tant d’autres, a du prendre en pleine poire les « Revolver », « Sgt Pepper’s » et « Pet sounds ». Et s’est cru capable de faire pareil. Mais n’est pas les Beatles ou Brian Wilson qui veut. Des idées, Barnes en a. Beaucoup. Trop même. On change de rythme, de mélodie, de tempo, d’arrangements en permanence, sous des tonnes de synthés, de cuivres, de cordes, de chœurs. Génial sur un titre, pénible au bout de dix minutes, insupportable sur la durée, d’autant que tous les morceaux sont enchaînés, on croule, on est enseveli et on finit par être écœuré par ce patchwork sonore. Comme si Of Montreal avait essayé d’aligner quinze « Good vibrations » … sans en réussir un seul.
Allez, les gars et les filles, on se calme, on simplifie tout ça, parce que là, franchement, c’est imbuvable votre truc …


Des mêmes sur ce blog :
Hissing Fauna, Are You The Destroyer ?

MARIANNE FAITHFULL - A CHILD'S ADVENTURE (1983)


Dieu que Marianne était jolie ...
C’était l’aristocratique, et pas seulement par sa naissance, reine du Swingin’ London des 60’s. Plutôt Stones que Beatles, Marianne … Brian, Mick, Keith (le meilleur coup des trois d’après sa biographie à elle, ce qui on s’en doute avait fait vachement plaisir à Jagger). Les Stones, le genre de fréquentations qui vous laisse en petits morceaux tant émotionnellement que physiquement quand ça s’arrête. Disparue, oubliée (jusque dans les crédits de ce « Sister Morphine » qu’elle avait ô combien inspiré mais aussi co-écrit), survivant on ne sait trop comment à ses dépressions suicidaires …
Revenue miraculeusement sur le devant de la scène avec le fantastique et déchirant « Broken English » en 79, en pleine tornade punk. Dont le succès lui permettait, malgré la trentaine passée, de démarrer une « carrière ». Il y eut donc une suite à « Broken English », (« Dangerous acquaintances »), moins inspirée et l’effet de bonne surprise en moins. Et encore ce « A child’s adventure » en 1983.
Avec encore quelques bonnes choses. Le « Times Square » d’ouverture est une belle ballade dévastée, mais quelque peu gâtée par des claviers, synthés, percussions électroniques qui en atténuent l’impact émotionnel. « Ashes to my hand » est un bon titre, qui n’aurait pas dépareillé dans « Broken English ». Et « Morning come » est la merveille de ce disque, tout en mélancolie crépusculaire et dépouillée.
Mais le reste … « Blues millionnaire » est, horreur, malheur, un reggae (le disque a été enregistré en Jamaïque), dans un style très Grace Jones, ce qui est loin d’être un compliment… Il y a aussi des airs celtiques, « Falling from grace », desservi par la voix de pélican enroué de Marianne peu à son avantage sur cette ballade électronique, et « Ireland » ou Lady Marianne déblatère sur la « question irlandaise » (autrichienne de naissance, qu’est-ce qu’elle en a à cirer ?) sur un fond sonore qui multiplie tous les clichés celtico-gaéliques … « Running for our lives » a le double désavantage de cumuler un titre à la Iron Maiden et des arrangements à la « In the air tonight » de Phil Collins. « She’s got a problem » (nous aussi, nous aussi …) met un point final à l’aventure avec ses arrangements très moches (Wally Badarou, producteur du disque).
Ce « Child’s adventure » sera le dernier de ce qui sera considéré comme une trilogie entamée avec « Broken English ». Marianne Faithfull retournera un temps à ses seringues et aiguilles, ses dépressions et ses cures de désintox, … la suite, pour ceux que ça intéresse, doit être dans Wikipedia, et malheureusement aussi, dans les rayons des disquaires …
Mais Dieu que Marianne était jolie …

De la même sur ce blog : 



JAY-Z - THE BLUEPRINT (2001)


Série Z
Pierre Corneille (slammeur français, XVIIème siécle) in « Le Cid » : « Le combat cessa, faute de combattants. »
Michel Denisot (Michel Drucker du futur), à Nulle Part Ailleurs : « Nous accueillons Jay-Z, le roi du rap. »



TANGERINE DREAM - ATEM (1973)


 Ahem ...

Tangerine Dream est un groupe respectable et généralement respecté. Reconnu pour ses talents d’innovation expérimentale, et un des incontournables de cette vague de groupes allemands du début des années 70 qui a tant influencé la musique électronique des décennies suivantes.
Tangerine Dream a fait de beaux disques réussis. D’autres beaucoup moins. « Atem » fait pour moi partie de la seconde catégorie.
Pas vraiment rebutant (Tangerine Dream sait créer des « ambiances ») mais bâillements tout de même assurés. Pour un peu plus de « matière », allez plutôt voir du côté de « Rubycon » ou « Phaedra » …
Qui a dit Led Zeppelin ?
Il a bien raison …


EARTH, WIND & FIRE - THE BEST OF VOLUME I (1999)


Beaucoup de paillettes, pas trop de funk

Comment voulez-vous aimer un Cd qui commence par un massacre jazz-funk d’un classique des Beatles ?

Fanfare vaguement funky ...
Grosse machinerie funky des années 70, EW&F est à l’idiome de James Brown et Sly & The Family Stone ce que Bigard est à l’humour. Une escroquerie. A vouloir à tout prix faire danser le public blanc, Maurice White et sa bande ont fait disparaître du funk tout son message social, et ont privilégié des arrangements variéteux au détriment d’une structure rythmique qui se doit d’être impitoyable.

Et tous les beaufs ont pu agiter leur bedaine dans toutes les boîtes ringardes de la planète au son de « Fantasy » ou « September ». Qui sont malgré tout des morceaux entraînants, et ont préparé la voie aux paillettes superficielles du disco. Grâce (?) à EW&F, l’heure des Village People et autres Boney M s’approchait à grands pas.

Earth, Wind & Fire, assez incompréhensiblement, met en extase tous les musicos du dimanche, en admiration devant la surenchère technique ("t'entends ça, putain, ça joue, ils sont forts ces mecs"...) de ce groupe, comme ils le sont aussi devant des choses aussi insupportables que Weather Report. 




CEE-LO GREEN - ... IS THE SOUL MACHINE (2004)


Ben voyons ...

Et le titre n’est certainement pas à prendre au second degré… Le gars doit être persuadé d’avoir sorti un grand disque soul, de ceux qui marquent leur époque et l’esprit des gens qui l’écoutent…

Stevie Wonder sans perruque ? Non, Cee Lo Green ...
Sauf que … pour faire de la soul, il faut d’abord avoir une voix. Le Cee-Lo, rappeur nasillard à fort accent sudiste, n’en a pas, ou plutôt une toute moche. Il faut aussi des chansons. Ce n’est pas en faisant appel à Pharell (Williams) ou aux Neptunes, ces fossoyeurs de quatre décennies de musique noire américaine, qu’on risque d’en avoir. Ces mauvais-là sont tout juste bons à concocter une bouillasse sonore qui ravit les sourds accros à MTV et NRJ, injectant sur des grooves prétendus roboratifs des samples des second couteaux de la soul mielleuse des seventies … Cee-Lo Green est en gros à Marvin Gaye ce que Danny Boon est à Martin Scorsese …

Ce disque, avec un titre en référence à un gigantesque morceau (et album) de James Brown (mais combien de ceux qui écoutent Cee-Lo Green s’en sont aperçus ?), a propulsé son auteur au firmament des rappeurs US « qui comptent », chronologiquement entre Jay-Z et Kanye West, piteuses superstars des années 2000.

Cee-Lo Green est le genre de gars dont on n’aurait même pas voulu dans les studios Stax ou Atlantic pour servir du café quand Aretha Franklin ou Otis Redding enregistraient. Là, maintenant, il n’est pas plus vilain que d’autres têtes d’affiche de ce que de jeunes malentendants appellent rythm’n’blues. Il n’est guère meilleur non plus.

Quelques années après la purge « … is the Soul Machine », il est devenu la moitié du duo Gnarls Barkley (l’autre moitié étant l’intéressant producteur Danger Mouse), dont promis, juré, je dirais aussi du mal un jour …


MIKA - LIFE IN CARTOON MOTION (2007)


Surimi sonore

Rien qu’avec le titre, pas d’erreur possible, Mika c’est du premier degré. Cœur de cible, la midinette entre dix et quinze ans, qui ne pourra qu’être séduite par un jeune éphèbe dynamique chantant des titres entraînants sur des rythmes modernes. Fermez le ban …

Le vieux con que je suis, aux oreilles abîmées par une écoute à des volumes déraisonnables de l’intégrale des Stones et des pirates de Bowie, ne voit et n'entend dans cette chose qu’une misère auditive de plus, renforcée par un tapage médiatique aberrant. Car quoi, que voit-on et qu’entend-on donc avec ce zigoto ?

Un chérubin longiligne qui s’habille comme Philippe Candeloro, chemise blanche à jabot échappée des archives de l’habilleuse de Jean Marais dans « Le Bossu », et pantalon de survêt pincé genre policier ukrainien ou douanier slovène. A ma connaissance, seules la reine d’Angleterre, sa mère, et Björk étaient jusqu’à présent plus mal attifées que lui. Dans le temps, y’avait aussi Freddie Mercury.

Le jeune homme aurait-il pris le melon?
Transition facile, la musique (si on peut appeler ça de la musique) de Mika évoque d’entrée (le premier titre « Grace Kelly ») plein de choses déjà entendues chez Queen, notamment dans « Bohemian Rhapsody », ce qui pourrait être amusant, quand on sait que Queen s’était lui-même inspiré d’airs d’opéra … remake de l’arroseur arrosé. Sauf que Mika pousse la farce un peu trop loin, le plus gros hit du disque  (« Relax (take it easy) ») pompe allègrement notre  ( ? ) Sheila nationale, à l’époque de ses premiers liftings et de son hit disco « Spacer ».

Il semblerait aussi que les avocats de Tatie Elton John aient pu trouver matière à procédure sur quelques titres à base de piano, et que si George Martin n’avait pas été trop occupé à remixer l’intégrale des Beatles, il aurait pu s’interroger sur les arrangements de « Billy Brown », qui font plus qu’évoquer ce que les Beatles faisaient à l’époque « Magical Mistery Tour ». Tout cela traité façon disco seventies, avec en point de mire les Bee Gees à fausses dents bien  blanches, costards blancs idoine et chemises à col pelle à tarte de « Saturday night fever ».

Sans le moindre sens de l’humour et de la distanciation que l’on trouvait chez tous ces gens. Voir ce garçon récolter un tel succès en misant tout sur un revival boule à facettes, a quelque chose d’agaçant, quand on sait que des gens aussi amusants et talentueux dans le même genre que Scissor Sisters, Black Kids, voire les Pet Shop Boys, sont ignorés ou moqués …

En fait, Mika est à la musique ce que le surimi est à l’alimentation, c’est joli, c’est mignon, c’est tout rose, c’est appétissant. Mais voilà, faut surtout pas en manger …



M.I.A. - KALA (2007)


Mamma M.I.A. !!!

M.I.A., de son vrai nom Mathangi Arulpragasam, est l’artiste géniale de ce début de millénaire, qui réalise une fusion parfaite de toutes les musiques actuelles et modernes. On ne compte plus les articles et les couvertures de magazine qui lui sont consacrés, les émissions de télévision où elle est invitée, les distinctions et éloges en tous genres qu’elle a reçus de ses pairs …

Comment avait-on pu jusque là vivre et écouter de la musique sans elle ?



Hum …

Bon, on reprend …



M.I.A., c’est pas génial. C’est nul. Très nul, même, tout ce qu’il y a de plus nul. Quelques malentendants l’ont même désignée comme la Björk des années 2000. C’est pas que je veuille défendre le petit boudin islandais, mais elle avait réussi à glisser de bonnes chansons sur de bons disques dans les 90’s. Tandis que l’autre, là ? Que dalle … Enfin, si, les deux seuls titres écoutables si on a vraiment rien de mieux à foutre sont « Jimmy » et « Paper planes ». comme par hasard, deux plus ou moins reprises. La première d’un machin bollywoodien ( bof …), la seconde pompée sur « Straight to hell » des Clash, morceau quelconque originellement chanté ( ? ) par Joe Strummer, extrait d’un disque sans gros intérêt (« Combat rock »).

Hey ! Vous m'avez bien remarquée ?
Mais le reste, putain, c’est quoi ? Une bouillasse de rythmes et de boucles programmés, livrés en version cacophonique, qu’à côté de ça, Guetta c’est Mozart... Comme si des gosses en maternelle jouaient tous ensemble à des jeux électroniques d’éveil musical. De la musique pour QI en voie de développement ou négatif. Et y’a quelques branchouilles, aux Inrocks mais aussi ailleurs, qui trouvent ça furieusement tendance, genre l’innovation sonore que notre pauvre monde qui part en sucette attendait. Comme dirait Cabrel, le Bob Dylan d’Astaffort, faut pas confondre les lumières d’une étoile avec celles d’un réverbère … Parce que elle, la M.I.A., c’est même pas un réverbère, c’est une loupiote falote qui clignote. Et comme la malheureuse ne sait pas vraiment chanter, tellement que comparé à elle Fuckin’ Carla Sarko, c’est Billie Holiday … La M.I.A., elle se contente de rapper, en piquant pas mal de plans à l'antique Neneh Cherry …

Pour se faire remarquer, elle se fringue comme un épouvantail relooké par Castelbajac, et elle met sur la pochette de son Cd des « Fight on ! » en boucle. Tu te bats contre quoi, avec ta toque en simili faux astrakan ? T’es indignée, comme l’autre vieux croûton de Hessel ? C’est quand que tu nous la fais ta révolution ? Elle est en route sur ton Tweeter ?

J’en vois déjà qui se drapent dans une dignité de bon aloi offusquée … comment ça je suis rétrograde, les mödernes branchouilles parlent de chansons, mais putain, est-ce qu’ils ont déjà écouté « Village green » des Kinks ? Oui, les mêmes analphabètes musicaux qui causent de déstructuration iconoclaste de la musique … Ouais, c’est çà, cassez-vous et allez jeter une oreille sur Captain Beefheart, et après on en recausera de votre cataplasme … Et en plus j’allume une femme qui a fait plein de déclarations idéologiquement irréprochables sur son pays d’origine, le Sri Lanka, la guerre civile là-bas, la misère, tout çà … Et c’est pas bien, c’est pas politiquement correct de ma part ? Ben moi je vous dis qu’elle a de la chance, Mathangi Arulpragasam, parce qu’avec un blaze pareil, si au lieu de Londres elle avait choisi de venir en Sarkozye, elle aurait eu droit à un ticket sur un charter de la Guéant Airlines pour retourner fissa dans son bled … Je vais vous dire, moi, où vous pouvez vous la carrer votre moricaude, et …



Quoi, qu’est-ce qu’il veut, l’autre, là, l’infirmier ? Si j’ai pris mes cachets ? Que j’ai intérêt à les prendre, sinon je vais encore m’énerver et que ça va de nouveau être la camisole ?

Bon, OK, cool, envoie-les tes cachetons, et je retourne écouter « I wanna be sedated » des Ramones …


THE KINKS - THINK VISUAL (1987)


Circulez, y'a rien à voir ...

Ray Davies 87, plutôt du côté obscur ...
… et rien de bien intéressant à entendre. Le premier titre de ce disque de la seconde moitié des 80’s donne malheureusement le la pour ce qui va suivre. Il s’appelle « Working at the factory » (comme si Ray Davies savait ce que c’était de travailler à l’usine), c’est une sorte de hard FM tout mou, desservi par la voix en panne de Davies.

Lequel était beaucoup plus connu en ces temps-là pour être le mari de Chrissie Hynde, que pour la qualité des disques de son groupe, orientés vers le marché américain et les tournées des stades du Midwest… Et si tout ce que faisait Ray Davies dans la seconde moitié des 60’s est à prendre les yeux fermés, tout ce qui a suivi était plutôt à prendre avec des pincettes …

Ce « Think visual » est globalement une horreur, rock mollasson FM, avec batteries herculéennes, ridicules power-chords ou chorus de guitares, quelques chœurs féminins vulgaires … Pour situer le niveau, il y a même un atroce reggae (« The video shop »), à faire passer UB40 pour les Wailers…

Seul un titre exceptionnel, égaré au milieu de choses totalement insignifiantes, mérite le détour. Il s’appelle « How are you », est du niveau de ses singles magiques des 60’s, et à lui seul sauve ce mauvais disque du zéro pointé …


Des mêmes sur ce blog :

IRON MAIDEN - PIECE OF MIND (1983)


Comment creuser sa tombe ...

Fin des années 70, début des années 80, le hard en Angleterre avait tout du cimetière des éléphants. Les deux groupes emblématiques Deep Purple et le Zep finis, pour les amateurs du genre, Iron Maiden avait constitué la solution. Moins mauvais de cette New Wave of British Heavy Metal et pourvus d’un « classique » (« Number of the beast »), les Maiden remettaient le fer sur l’enclume avec ce « Piece of mind ».
Perfecto, cheveux longs et jean moule-burnes ... Iron Maiden 1983
Pas de guitar-hero, des batteurs interchangeables, un chanteur limité (tant qu’il faut hurler, tout va bien, mais s’il faut moduler et s'il y a une mélodie à suivre l’affaire se complique), un bassiste discret (pléonasme) comme leader, Iron Maiden était un groupe compact peu enclin à mettre ses musiciens en avant (le « personnage » le plus connu du groupe est leur zombie-mascotte Eddie).
Tout passait par la musique. Or ici ça coince. Des influences classiques (pourquoi diable tant de métalleux (Blackmore, Malmsteen, liste quasi-infinie) sont-ils fans de Wagner, Beethoven et autres allemands grandiloquents ?), des tentations progressives (l'ombre maléfique de Yes et Genesis plane sur pas mal de titres), « Piece of mind » est finalement pesant et indigeste, car il manque le riff évident, le refrain qui accroche, et surtout le fun et la simplicité.
De plus, en accélérant encore quelquefois le tempo, Maiden va chercher le bâton pour se faire battre par toute une  cohorte de jeunes hardeux (Venom, Slayer, Metallica, …) qui vont bientôt venir occuper le terrain du speed à sa place en bannissant de leurs morceaux toute dérive classique ou progressive.
Avec « Piece of mind », Iron Maiden avait voulu trop bien faire. Ils en ont juste fait trop.
Un groupe pour moi à consommer à dose homéopatique et uniquement en live, où là ils envoient le bois sans trop réfléchir …



THE THE - INFECTED (1986)


A mettre en quarantaine ...

Il prend l'eau de toutes parts ...
Quand Matt Johnson, un musicien anglais de seconde zone découvre les possibilités de l’informatique et de l’électronique embarqués dans les studios, il monte un concept de groupe fumeux (The The, en fait lui tout seul), passe des mois au milieu de ses machines et sort ensuite des disques pleins du bruit de ces machines.

Empilant les couches de synthés sur une sorte de bousin rythmique vaguement dansant, The The accouche d’indigestes pièces montées sonores, aussi vaines que grandiloquentes. Et pour être respectable voire respecté, le tout est accompagné de textes « engagés » contre la guerre (mais au fait vous en connaissez des chanteurs pro-guerre ?), le gouvernement de Maggie Thatcher (pas difficile, la Dame de Fer fut le dirigeant anglais le plus détesté du siècle passé), et autres problèmes de « société ».

Ah, et il y avait aussi dans les chœurs la « star » Neneh Cherry. En fait de star, quand « Infected » est sorti en 1986, le seul titre de gloire de Neneh Cherry avait été d’être la chanteuse éphémère des non moins éphémères Rip Rig & Panic (ses premiers succès en solo datent de 1988).

« Infected » … Pour moi ce titre est trop long. Il y a deux lettres de trop.