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FRANZ FERDINAND - FRANZ FERDINAND (2004)


Tout simplement ?

C’est tout leur mérite et peut-être la raison de leur succès autant phénoménal qu’imprévisible, que d’avoir remis la simplicité au cœur de la musique. Quatre jeunes Scottish qui se la pètent pas (enfin, pas encore, Kapranos est vite devenue un leader dictatorial), qui font une musique entraînante, simple et sans prétention, à des lieues de leurs pompiers ancêtres écossais Simple Minds ou Waterboys …

Franz Ferdinand : transparents ?
Une musique qui renoue avec les fondamentaux : du rythme, de la mélodie … et que dansent les filles, cette curieuse engeance trop souvent oubliée par les machos du rock. Les Franz Ferdinand ont la lucidité de ne pas s’étendre outre mesure sur leurs influences évidentes, Gang of Four et Talking Heads pour la musique, Kraftwerk pour au moins l’aspect visuel du Cd … Les Franz Ferdinand, très intelligemment, mettront la couverture sur le prêchi-prêcha marxiste des premiers, le côté fumeuse prise de tête des seconds, et la métronomie répétitive des derniers. Ils ne garderont que l’essentiel, ces rythmes gentiment énervés et sautillants, ces mélodies faciles mais évidentes, ces refrains à reprendre en chœur.

Et de ces petites bombinettes trépidantes, ce disque, leur premier, en est rempli (« Take me out », « Darts of pleasure », « The dark of the Matinée », …). Autant de titres qui serviront de locomotives, entraînant le reste d’un l’album, au demeurant excellent, vers des chiffres de vente qui ont fait bien des jaloux, et les têtes d’affiche des festivals européens … Ceux qui achètent encore des Cds verront que ce « Franz Ferdinand » est sorti sur le label Domino, qui faisait une entrée tonitruante dans le business, avant de signer plus tard les très vendeurs Arctic Monkeys, les très « cultes » Robert Wyatt, Stephen Malkmus, Elliott Smith, ou encore une des dernières hype du moment, Anna Calvi …

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You Could Have It So Much Better
Right Thoughts, Right Words, Right Action





WOMACK & WOMACK - CONSCIENCE (1988)



Sweet Soul Music

Ne pas juger ce disque à sa pochette, où l’on voit un couple et leur fifille poser béatement comme si c’était pour la couv’ d’une version funky de Paris-Match, tels de vulgaires Hallyday présentant le dernier gosse qu’ils viennent d’achet … pardon d’adopter à toutes les mémères à chien-chien des beaux quartiers.
Bien que des couvertures de magazine, à l’époque de ce « Conscience », Womack & Womack en ont fait, ce disque ayant obtenu un bon succès. Il faut dire que leurs auteurs ont un sacré pedigree. Lui, c’est Cecil Womack, d’une fratrie de musiciens noirs dont son aîné Bobby est le plus connu. Elle, c’est sa femme, Linda, fille de Sam Cooke, un des plus grands soulman que l’Amérique ait produits. Ce qui crée quelques liens familiaux compliqués, Linda Womack se retrouvant en même temps belle-sœur et belle-fille de Bobby Womack, qui avait épousé sa mère après l’assassinat de Sam Cooke.

Mais foin de ces considérations généalogiques … « Conscience », au vu de ses auteurs, ne peut être un disque quelconque. Les deux époux ont concocté une pâtisserie sonore comme la musique noire oubliait d’en faire en cette fin des années 80. A base de choses aussi désuètes en ces temps-là que soul, funk, rythm’n’blues. Joué dans les règles antédiluviennes de l’art, des gens (dont la moitié s’appellent Womack) et des vrais instruments. Mais comme les deux tourtereaux sont de leur temps, ils ont intégré avec un sens de la mesure infini et un bon goût jamais démenti des sonorités modernes, synthétiques, qui font de ce « Conscience » un disque bien ancré dans son époque, et non un exercice de style en forme de madeleine proustienne renvoyant à des temps immémoriaux. Un disque qui plus de vingt après n’a toujours pas pris une ride …
« Conscience » est un disque où tout n’est que retenue, luxe, calme et volupté. Des arrangements soyeux (c’est Chris Blackwell, le patron d’Island qui produit), au service de mid-tempos swingants, funky, de langoureuses ballades soul, avec une justesse de ton toujours présente. Et puis, quand on s’appelle Womack ou Cooke, on sait ce que chanter veut dire. Le plus généralement, les deux se partagent les parties vocales de tous les titres, sauf sur « I am love », bluette pop miraculeuse au délicat groove funky couché sur un tapis de percussions électroniques et qui revient à la seule Linda.
Et ce disque tout en caresses sonores rencontrera (au moment où explose à la face de la planète le rap militant et revendicatif des Public Enemy) un bon succès a priori improbable tant il semblait éloigné de tout effet de mode. Deux titres iront même squatter les premières places des charts un peu partout dans le monde, les fantastiques « Celebrate the world » et surtout « Teardrops » et son groove imparable qui renvoie Earth, Wind & Fire, Kool & The Gang et autres bruyantes sornettes à leurs chères études.
Bizarrement un succès sans trop de suites, le couple ayant plutôt préféré se consacrer à la vie de famille qu’à la musique …


MICHAEL JACKSON - THRILLER (1982)



50 millions de fans ne peuvent se tromper
Pour parodier un titre d’album d’Elvis Presley, les millions d’acheteurs de « Thriller » ne peuvent pas avoir tout faux. Ce disque est un monument, à l’aune duquel se mesurent depuis presque trente ans le succès populaire et commercial d’un artiste.
Pour commencer, oublions le délabré mental qui a défrayé la chronique « faits divers » des années 90 et 2000, avant une fin de parcours malheureuse, mais pathétique et sur-médiatisée. Quand paraît  « Thriller » en cette fin de 1982, Michael Jackson est un jeune black déjà star avec son groupe familial les Jackson 5, et un album solo (« Off the wall ») à succès. Rien cependant à côté de la frénésie planétaire qui va entourer « Thriller ». Absolument tous les morceaux de l’album sortiront en 45 tours et finiront tous au sommet des hit-parades mondiaux. Jamais auparavant et plus jamais depuis un artiste noir ne réussira ce cross-over multiracial et multigénérationel comme l’a fait Michael Jackson.
On trouve de tout (pour plaire) sur « Thriller » : de la pop, de la soul, du rythm’n’blues, du rock, du funk, du disco …, toutes les bases pour faire de la variété certes, mais de la variété de qualité. Le casting du Cd est impressionnant et exceptionnel : tous les rois de l’écriture et de la musique FM américaine ont été convoqués : Toto au grand complet en tête, plus quelques guest comme Eddie Van Halen ou Paul McCartney. La production est assurée par un vieux de la vieille venu du jazz, Quincy Jones.
Le résultat mérite toutes les louanges généralement décernées (un seul morceau pas terrible, le duo avec McCartney).
Un Cd indépassable et indispensable.



BLACK KIDS - PARTIE TRAUMATIC (2008)





The Black Kids are alright

Par Sainte Donna Summer, mais d’où sortent-ils ceux-là ? De Jacksonville, de l’ensoleillée Floride, la Californie des retraités … Certes … Mais comment ces jeunots qui doivent avoir vingt ans, ont-ils eu l’idée de faire un disque pareil ? On les voit sur la pochette, juste le haut du crâne qui dépasse, certainement mater la bobine éberluée des gens qui ont écouté leur premier Cd, en gamins facétieux heureux de la bonne blague qu’ils viennent de commettre …
Parce que là, en 2008, les Black Kids nous ont sorti un truc de disco, y’a pas d’autre mot. Bon, c’est pas les premiers depuis 1975 à faire le coup du revival boule à facettes. Quelques anglais coincés du croupion s’y étaient essayé dans les années 80, on avait appelé ça de l’electro-pop et puis on a oublié. Dalida aussi, elle on l’a pas  oubliée, mais c’était pas terrible non plus. Sinon, plus récemment, quelques titres des Wombats ou des Scissor Sisters, de MGMT, ou des plus antiques Pet Shop Boys, mais ils mettaient pas que ça dans leurs disques. Qui a dit Mika ? Bon, ça suffit, tu sors …
Les Black Kids eux y vont à fond, avec un entrain, un sens de la bonne humeur, et un mépris du ridicule qui forcent l’admiration. Ce disque est un truc de fou, une bouffée d’oxygène et de bonne humeur … En clair, on n’est pas chez Radiohead ou Leonard Cohen, ou chez un autre de leurs semblables adepte de la ritournelle neurasthénique …
On est dans l’esprit beaucoup plus proche des B52’s des débuts, avec la même façon désinvolte et espiègle d’appréhender la musique, avec ici comme chez les Atheniens, deux filles qui font des chœurs totalement out of control par-dessus les rythmiques speedées du groupe, et des arrangements que même Queen n’aurait pas osés. Le mauvais goût de grande classe, le hachis menu de tous les codes de respectabilité musicale… Fun fun fun et fuck off tout le reste …
Des titres comme « Listen to your body tonight » font passer toutes les bimbos r'n'b siliconées et leurs rengaines pour de vilaines fées Carabosse préparant quelque philtre maléfique … « I wanna be your limousine » est aussi génialement crétin que le « I’m in love with my car » de …. Queen (vous voyez, on y revient) avec un type qui se lance dans un solo de gratte à faire tomber la perruque de Brian May. Les deux titres du début (« Hit the heartbreaker » et « Partie traumatic ») dévastent le dancefloor, comme une version punk de ABBA, « Look at me » conclut ce Cd par un disco-rap, ayant de faux airs du « Wot »  de Captain Sensible, le simplet bassiste des Damned. Entre, pas grand-chose à jeter, à la limite le morceau le moins efficace c’est celui que les Black Kids avaient chois comme single, « Hurricane Jane ».
Cette joyeuse troupe bariolée (des blancs, des blacks, des filles) est un vrai rayon de soleil musical, du tabasco rythmé qui vous saute à la figure, et ce « Partie traumatic » se doit d’être le disque de chevet de tous ceux qui un jour ou l’autre se sont pris pour Tony Manero … 


Black Kids - I'm Not Gonna Teach Your Boyfriend How To Dance With You