ORNETTE COLEMAN - BODY META (1976)

Why not ?
‘tain, ça va mal là … En être réduit à écouter du fuckin’ jazz … Va falloir se ressaisir pour pas finir l’été à Antibes Juan-les-Pins.
En plus, poissard comme pas deux, ça tombe sur Ornette Coleman. Un des derniers grands noms de la funeste musique à être encore en vie, concasseur de routines établies, avant-gardiste allumé notoire, le free-jazz et toute cette sorte de choses,  … Même si pour ce « Body Meta », il serait plutôt à la traîne, ce disque étant aux débuts d’une série dont je ne connais rien de sa période dite électrique. Comme Miles Davis et tant d’autres quelques années plus tôt. Arriver après la bataille peut présenter certains intérêts, notamment ne pas refaire les mêmes bêtises que les prédécesseurs (le jazz-rock issu des formations « électriques » est avec le prog la pire abomination qui soit arrivée à la musique le siècle passé).

Derrière Coleman et son sax, on trouve donc une section rythmique (avec une guitare basse électrique, mais qui sonne le plus souvent comme une contrebasse) et deux guitaristes. Et les quatre sont vraiment derrière le boss, dont le sax est mixé très très en avant. Par la suite, cette formation deviendra (avec moult changements de personnel) Prime Time.
« Body Meta », c’est même pas insupportable, même si … bon, vous m’avez compris. Ça démarre (« Voice poetry ») sur un rythme saccadé et des cocottes funky (il paraît que « Body Meta » est un disque funky … euh faut pas déconner …) à la guitare, le sax de Coleman arrive à 2’30 et dès lors ne quittera plus le devant de l’espace sonore jusqu’à la fin du disque.
Autant dire qu’on en bouffe du sax. Heureusement pour moi pas trop de façon exagérément couinante, dont Coleman est adepte. Techniquement, ça a l’air d’être très fort, mais c’est de toute façon un peu l’axiome de base du jazz. Ça semble joué live, tous ensemble dans le studio, on entend même assez distinctement sur deux morceaux les « 1,2,3,4 » de rigueur au début. Deux titres, « Home grown » et « Macho woman » ( ?? Ornette Coleman et Village People même combat ?) où la section rythmique flirte avec le rouge niveau tempo (du hardcore jazz ?), les deux guitares et le sax partent en loopings d’entrée, on est quand même content quand ça s’arrête.
Les deux derniers titres, « Fou amour » (??) et « European echoes » sont plus classiques (enfin classiques, faut le dire vite), le premier donnant lieu à des solos asynchrones de guitare et de sax qui donnent l’impression de se poursuivre, et le second entamé par un motif  de valse tanguante de fête foraine qui reviendra à la fin, après que ça ait longuement mouliné du free-jazz.
Je suis plutôt preneur, mais avec une liste de réserves longues comme le bras, faut pas déconner non plus, même si c’est barré (dans le bon sens), ça reste évidemment du fuckin’ jazz.

2 commentaires:

  1. Je me le suis écouté (en "streaming") pas plus tard que ce week-end, celui-là... Pas mal pour moi aussi, surtout "Voice Poetry", mais un peu long et/ou répétitif... Enfin, l'attention décroche un peu. J'étais quasi certain que tu allais chroniquer celui-là (il est dans le guide "Black music" aux éditions "Le mot et le reste")...

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    1. Y'avait une chance sur deux, j'en ai un autre d'Ornette Machin ...
      T'es très listes je vois ... Le mot et le reste, c'est un éditeur marseillais, c'est ça ? J'en ai survolé un, écrit par un ancien de Inrocks, Philippe Robert, les albums esentiels des chemins de traverse ou un truc du genre. Très nul ... Aussi bons pour causer musique que pour jouer au foot, les Marseillais ...

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