NORAH JONES - COME AWAY WITH ME (2002)

Non merci, je reste là ...
D’entrée la question essentielle, fondamentale, cruciale, la Mère des questions : qu’en serait-il advenu de ce disque si Norah Jones avait été le sosie d’Arlette Chabot ? Et venez pas me dire que c’est un argument déloyal, qu’elle l’a pas joué string en avant comme la première Lady Fada venue … parce que moi, des trucs aussi BCBG que Norah, je trouve ça suspect. Ça pue l’arnaque, tout ce bazar, le plan marketing genre Alanus Mauricette ou Lana de La Raie, la beauté centriste qui se pointe avec ses rengaines molles de l’entrecuisse et qui vend des camions de disques à tous ceux qui n’en achètent qu’un par an …
Va falloir agrandir la cheminée, Norah ...
Y’a tout pour donner envie aux lectrices du Figaro Madame d’investir dans le Cd. Une fille de (en l’occurrence Ravi Shankar, curiosité exotique et dispensable du festival de Woodstock), délaissée par papa, signée par un prestigieux label de jazz (Blue Note), pour un disque produit par une grabataire légende (Arif Mardin) de la musique soul des sixties … Pour un résultat donnant lieu à des comparaisons aussi déplacées que malhonnêtes avec les figures tutélaires du jazz vocal féminin (les bios de Billie Holiday ou Nina Simone, c’est du Zola trash à côté des petits bobos de l’existence de la Norah) …
Tiens, et à propos de bobos, ce doit être la musique qu’ils aiment passer. Mais pas écouter. On ne peut pas écouter, y’a rien à écouter. Un murmure jazzy de vernissage dans un bar branchouille, des chansons infiniment lisses, sans aspérités. Je veux dire, faut quand même forcer pour arriver à faire de « Cold cold heart », l’assez sombre classique country de Hank Williams, cette purge murmurée que la Jones nous livre sur « Come away with me ». Elle chante bien, la Jones ? Oui, certes, elle chante juste. D’une façon encore plus glaciale que Sade dans les 80’s, la Nigériane s’appuyant elle sur des chansons quand même plus sexy. Il n’y a qu’un seul titre (« Turn me on ») sur lequel Norah Jones donne l’impression d’exister, de vibrer pour ce qu’elle chante. Le reste n’est qu’un mignon exercice de style.
Ça assure musicalement ? Même pas, et malgré la présence au générique de colifichets attrape-nigauds (le déjà cité Mardin, ou le virtuose de la guitare jazz Bill Frisell), ça mouline un soft jazz de piano-bar totalement calibré, formaté, batterie balayée, contrebasse feignasse, inoffensif et insipide au possible… Quatorze titres sur le même invariable tempo traînard dans lequel le seul « Feelin’ the same way » fait figure de sarabande endiablée tellement les autres sont soporifiques…
Vingt millions de copies vendues, dont deux millions en France … no comment …

7 commentaires:

  1. "D’entrée la question essentielle, fondamentale, cruciale, la Mère des questions : qu’en serait-il advenu de ce disque si Norah Jones avait été le sosie d’Arlette Chabot ?"

    Non, plutôt celle-là : que fait ce disque sur ces pages si c'est pour le massacrer ? Tu plaçais vraiment quelques espoirs en lui ou tu racles les fonds de tiroir ? Bientôt des Warp ou un Mylène Farmer ? :)

    "Billie Holiday ou Nina Simone"

    Ou Aretha Franklin... Pourriez un peu varier le "name drooping", on va finir par croire qu'il n'y avait que 10 artistes dans les 50-60's...

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    1. Et voilà, l'antiquaire du porno franchouillard des 70's qui me reproche de faire les fonds de tiroir ...

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    2. Il y a erreur, le porno franchouillard 70's pour moi c'est le haut du panier. C'est le reste, les fonds de tiroir... :)

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  2. Tu devrais écouter les disques de Katie Mulea, tu vas adorer...

    Il les fabriquait avec qui, ses filles, le Ravi. Parce que dans la famille gironde je demande la gironde, ils se posent là chez les Shankar !

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    1. Katie Melua, connaissais que le nom ... suis allé mater (j'ai bien dit mater, parce qu'elle est plutôt bien gaulée, celle-là aussi), une minute d'une reprise soporifique d'un machin des Cure ...
      Et donc j'affirme que Melua, ça vaut Jones ... Je crois que si des prêcheurs mormons reprenaient du Leonard Cohen, ce serait plus vivant ...

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    2. Ah sinon, la mère de Norah Jones, c'est une certaine Sue Jones, productrice américaine (merci Google et Wikimachin ...)

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  3. Un commentaire "au vitriol", comme on dit... En parlant de Jones, c'est pas mieux, Grace ?

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